Face à l’anthropologie de l’imposture
Discours académique de la séance solennelle de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris
Dimanche 8 février 2015, Par le R.P. Jean Boboc, professeur de Bioéthique
Extrait :
L’antihumanisme des humanistes des Lumières, comme l’a si bien démontré le professeur Xavier Martin (Voltaire méconnu. Aspects cachés de l’humanisme des Lumières (1750-1800) ; L’homme des droits de l’homme et sa compagne (1750-1850). Sur le quotient intellectuel et affectif du ‘bon sauvage’ ; et dans « Le tribut des Lumières à la bioéthique », allié au culte de la raison, a généré le biotope propice à la floraison d’une anthropologie de l’émancipation et de l’autonomie humaine, renonçant au modèle chrétien de l’anthropologie révélée. Peut être, est-ce là, la première grande imposture éthique à laquelle se sont ralliés les bons esprits du XVIIIe siècle et les médecins philosophes qui voulaient recréer l’homme dans une apostasie civilisationnelle et précurseur du transhumanisme aujourd’hui déjà à l’œuvre et annonçant le post-humain. De l’homme-machine de Julien Offray de La Mettrie, dont le titre plaisait tant à Voltaire, on en vient la machine-homme.
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Le professeur Testart, l’un des pères du premier bébé-éprouvette français, reconnaissait que « chaque pas plus permissif que le précédent, est logiquement argumenté ». Il en est de même dans le transhumanisme où « Pas à pas, année après année, petite transgression indolore par petite transgression indolore, notre transhumanité toujours plus technophile pourrait se faire à l’idée de la posthumanité », comme le souligne le neurobiologiste Laurent Alexandre.