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Neuralink : un registre mondial pour les tétraplégiques

Neuralink : Une nouvelle étape vers la fusion de l’esprit et de la machine avec l’ouverture mondiale de son registre pour les personnes tétraplégiques

Neuralink, l’entreprise de neurotechnologie fondée par Elon Musk, a récemment annoncé une avancée majeure dans sa mission de révolutionner l’interaction entre le cerveau humain et les machines. En ouvrant son registre de patients aux personnes tétraplégiques du monde entier, Neuralink invite des volontaires à participer à des essais cliniques visant à leur permettre de contrôler un ordinateur ou un smartphone par la seule force de leurs pensées. Cette initiative marque une étape cruciale dans la vision ambitieuse de Musk, qui vise non seulement à restaurer l’autonomie des personnes atteintes de handicaps graves, mais aussi, à terme, à fusionner l’intelligence humaine avec l’intelligence artificielle.

Le registre mondial de Neuralink : une opportunité pour les personnes tétraplégiques

L’annonce récente de Neuralink concernant l’ouverture de son registre de patients aux personnes tétraplégiques du monde entier élargit considérablement l’accès à ses essais cliniques. Ce registre permet aux individus souffrant de tétraplégie – une paralysie des quatre membres souvent causée par une lésion de la moelle épinière ou une maladie comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) – de s’inscrire pour être potentiellement sélectionnés dans les études cliniques de l’entreprise. L’objectif principal de ces essais est de tester l’implant N1, un dispositif de la taille d’une pièce de monnaie capable d’enregistrer et de traduire l’activité neuronale pour permettre à l’utilisateur de contrôler des appareils numériques sans aucun mouvement physique.

Le processus repose sur une interface cerveau-ordinateur (BCI, pour Brain-Computer Interface), implantée chirurgicalement par un robot spécialisé, le R1. Ce dernier insère des fils ultra-fins, équipés de 1 024 électrodes, dans la région du cerveau responsable de la planification des mouvements. Une fois en place, l’implant N1, alimenté par une batterie rechargeable sans fil, transmet les signaux neuronaux à une application qui les traduit en commandes pour un ordinateur ou un smartphone. Selon Neuralink, cette technologie pourrait redonner une autonomie significative aux personnes paralysées, leur permettant de naviguer sur Internet, de jouer à des jeux vidéo ou même de communiquer plus efficacement.

L’ouverture du registre à l’échelle mondiale témoigne de l’ambition de Neuralink d’accélérer le recrutement pour ses essais et de diversifier les profils des participants. Les critères d’éligibilité incluent généralement les personnes âgées de 22 à 75 ans, présentant une mobilité limitée ou inexistante des membres supérieurs depuis au moins un an, et ayant une espérance de vie d’au moins 12 mois. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire via le site de Neuralink ou ses partenaires, comme l’Université de Miami, qui héberge l’un des sites de l’étude PRIME aux États-Unis.

Neuralink

Neuralink © XD, Futura avec DALL-E

État actuel des essais cliniques : où en est Neuralink ?

Neuralink a franchi plusieurs jalons importants dans le développement de sa technologie depuis sa fondation en 2016. Voici un aperçu de l’état actuel de ses essais cliniques, basé sur les informations disponibles jusqu’en avril 2025 :

1. Approbation et lancement des essais humains

En mai 2023, Neuralink a obtenu l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour lancer ses premiers essais cliniques sur des humains, après avoir été initialement rejetée en 2022 en raison de préoccupations liées à la sécurité de l’implant. Cette approbation a marqué un tournant, permettant à l’entreprise de passer des tests sur des animaux (notamment des singes et des porcs) à des études impliquant des participants humains.

L’étude principale, baptisée PRIME (Precise Robotically Implanted Brain-Computer Interface), est une étude de faisabilité précoce visant à évaluer la sécurité et la fonctionnalité de l’implant N1 ainsi que du robot chirurgical R1. L’étude a débuté en janvier 2024, avec un objectif initial d’inclure trois patients, bien que l’entreprise ait cherché à recruter jusqu’à dix participants dans sa demande initiale.

2. Premiers succès et défis

Le premier patient, Noland Arbaugh, un homme de 29 ans devenu tétraplégique suite à un accident de plongée, a reçu l’implant en janvier 2024. Quelques semaines plus tard, Elon Musk a annoncé que le patient pouvait contrôler une souris d’ordinateur par la pensée, un exploit démontré publiquement en mars 2024 lorsqu’Arbaugh a joué aux échecs en ligne en utilisant uniquement son esprit. Arbaugh a également rapporté pouvoir naviguer sur Internet, publier sur les réseaux sociaux et jouer à des jeux vidéo, réduisant ainsi sa dépendance aux soignants.

Cependant, ce premier cas a rencontré des difficultés. Quelques mois après l’implantation, certains fils de l’implant se sont rétractés, entraînant une diminution temporaire des performances. Neuralink a répondu en modifiant l’algorithme de l’implant pour le rendre plus sensible aux signaux neuronaux, ce qui a permis à Arbaugh de surpasser ses performances initiales, même avec seulement 10 à 15 % des électrodes fonctionnelles.

En août 2024, un deuxième patient, nommé Alex, a reçu l’implant. Comme Arbaugh, Alex souffre d’une lésion de la moelle épinière et a démontré la capacité de contrôler des appareils numériques par la pensée, notamment pour jouer à des jeux vidéo et utiliser un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO). Musk a indiqué que 400 des 1 024 électrodes de l’implant d’Alex étaient opérationnelles, signalant un progrès dans la stabilité de l’implant.

En février 2025, Neuralink a rapporté qu’un troisième patient avait reçu l’implant, bien que peu de détails aient été divulgués sur ce cas. L’entreprise prévoit d’implanter jusqu’à huit patients supplémentaires d’ici la fin de 2025 dans le cadre de l’étude PRIME, qui devrait se conclure en 2031, avec une phase principale achevée d’ici 2026.

3. Expansion internationale

En novembre 2024, Neuralink a reçu l’approbation de Santé Canada pour lancer son premier essai clinique hors des États-Unis, nommé CAN-PRIME. Cette étude, menée en partenariat avec l’University Health Network à Toronto, évalue également l’implant N1 et le robot R1 sur des patients tétraplégiques. Cette expansion internationale reflète la volonté de Neuralink d’accélérer ses recherches et de collecter des données auprès d’une population plus large.

4. Autres projets en cours

En parallèle, Neuralink explore d’autres applications de sa technologie. En septembre 2024, l’implant Blindsight, destiné à restaurer la vision chez les personnes aveugles en stimulant directement le cortex visuel, a reçu la désignation de dispositif révolutionnaire (Breakthrough Device) de la FDA. De plus, en novembre 2024, Neuralink a lancé l’étude CONVOY, une étude de faisabilité visant à utiliser l’implant N1 pour contrôler des bras robotiques, offrant ainsi des perspectives pour restaurer une certaine mobilité physique.

Implications et défis de la technologie Neuralink

L’ouverture du registre mondial et les progrès des essais cliniques soulignent le potentiel transformateur de la technologie de Neuralink. Pour les personnes tétraplégiques, la possibilité de contrôler des appareils par la pensée pourrait améliorer considérablement leur qualité de vie, leur offrant une autonomie accrue et de nouvelles opportunités de communication et d’interaction. À long terme, Musk envisage une fusion plus profonde entre l’humain et la machine, où les implants pourraient non seulement traiter des handicaps, mais aussi augmenter les capacités cognitives, permettant par exemple une connexion directe avec l’intelligence artificielle.

Cependant, plusieurs défis et préoccupations subsistent :

Sécurité et fiabilité : Bien que les premiers résultats soient prometteurs, les problèmes rencontrés par le premier patient, comme la rétraction des fils, soulignent la nécessité d’améliorer la stabilité à long terme des implants. La FDA avait initialement exprimé des inquiétudes concernant la batterie au lithium, la migration des fils dans le cerveau et la possibilité de retirer l’implant sans dommages.

Questions éthiques : L’utilisation des interfaces cerveau-ordinateur soulève des préoccupations éthiques, notamment en matière de consentement éclairé, de confidentialité des données neuronales et de l’impact potentiel sur l’identité humaine. La nature bidirectionnelle des implants Neuralink, qui pourraient théoriquement écrire des informations dans le cerveau, amplifie ces préoccupations.

Transparence : Neuralink a été critiquée pour son manque de transparence, notamment pour avoir tardé à enregistrer ses essais sur ClinicalTrials.gov, contrairement aux normes de la recherche biomédicale. De nombreuses mises à jour sur les progrès de l’entreprise proviennent directement des publications de Musk sur les réseaux sociaux, ce qui limite l’accès à des données vérifiées par des pairs.

Controverses sur les tests animaux : Neuralink a fait l’objet d’enquêtes fédérales aux États-Unis pour des violations présumées du bien-être animal lors de tests sur des singes et des porcs. Des rapports ont révélé des complications graves, telles que des infections et des lésions cérébrales chez des animaux, ce qui a alimenté les critiques de groupes comme le Physicians Committee for Responsible Medicine.

Comparaison avec les concurrents

Neuralink n’est pas seule dans la course aux interfaces cerveau-ordinateur. Des entreprises comme Synchron, Blackrock Neurotech et Paradromics développent également des technologies similaires. Synchron, par exemple, est en avance en termes de nombre de patients implantés (10 patients à ce jour) et utilise une approche semi-invasive, plaçant ses dispositifs à la surface du cerveau pour réduire les risques. En Chine, le partenariat entre le Chinese Institute for Brain Research et NeuCyber NeuroTech prévoit d’implanter 13 patients d’ici fin 2025, ce qui pourrait surpasser Neuralink en volume de données cliniques.

Perspectives d’avenir

L’ouverture du registre mondial de Neuralink marque une étape audacieuse vers la démocratisation de sa technologie et l’accélération de ses recherches. Si les essais cliniques en cours continuent de démontrer la sécurité et l’efficacité de l’implant N1, Neuralink pourrait obtenir une approbation réglementaire pour une utilisation commerciale d’ici la fin de la décennie, transformant la vie de millions de personnes atteintes de handicaps neurologiques.

Cependant, pour réaliser pleinement sa vision, Neuralink devra relever des défis techniques, éthiques et réglementaires. La collaboration avec des institutions de recherche prestigieuses, comme l’Université de Miami et l’University Health Network, ainsi que l’adhésion aux normes de transparence scientifique, seront essentielles pour gagner la confiance du public et de la communauté médicale.

En conclusion, l’initiative de Neuralink d’ouvrir son registre aux personnes tétraplégiques du monde entier est une étape prometteuse vers un avenir où les frontières entre l’esprit humain et la technologie s’estompent. Alors que les essais cliniques progressent, le monde observe avec un mélange d’espoir et de prudence, attendant de voir si Neuralink peut réellement transformer sa vision futuriste en réalité.

2 Comments »

  1. LES patients tétraplégiques restent tétraplégiques ! donc pour le moment neuralink sert à coordonner le cerveau avec la machine pour communiquer sur l’ordinateur c’est positif en ce sens mais en ce qui concerne l’indépendance , le paraplégique reste dépendant d’une équipe médicale , infirmières pour les soins d’hygiène et tous les autres actes de la vie quotidienne; est ce que le patient peut communiquer ses besoins à son entourage médico infirmière ? j’aimerais savoir quel est l’équipe qui entoure ELON MUSK parce que comme d’habitude on nous présente des travaux de Musk tout seul OH, Oh . Et il a l’accord de la FDA !!! NEURALINK est un système prévu pour être implanté dans le cerveau de tous les êtres humains dans le bute d’une augmentation des prouesses cérébrales et c’est donc un projet transhumaniste ! le fait de commencer par des personnes tétraplégiques cache le réel projet derrière .

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