L’intelligence artificielle perturbera davantage les cols blancs
Selon la sagesse populaire, la robotique, l’intelligence artificielle et l’automatisation modifieront radicalement le travail des cols bleus et des employés d’usine. En fait, les emplois des cols blancs seront davantage touchés, selon une nouvelle analyse de la Brookings Institution.
Les chercheurs ont examiné le texte du brevet sur l’intelligence artificielle et les descriptions d’emploi, et ont quantifié le chevauchement afin de déterminer les types de tâches et de professions susceptibles d’être touchées.
L’analyse indique que l’intelligence artificielle sera un facteur déterminant dans la vie professionnelle future des managers, des superviseurs et des analystes, en bouleversant toutes sortes d’emplois de cols blancs, allant des cabinets juridiques, aux fonctions marketing, en passant par les éditeurs et la programmation informatique.
Bien que les cols blancs soient susceptibles de supporter une part importante des perturbations causées par l’IA et l’automatisation, ils peuvent avoir plus de facilité à se recycler ou à trouver d’autres débouchés, car ils sont plus susceptibles de vivre en ville ou d’avoir un diplôme universitaire.
L’intelligence artificielle n’est pas encore largement adoptée par les entreprises, malgré l’énorme battage médiatique qui l’entoure. Et bien qu’il y ait eu beaucoup de discussions sur l’impact de l’IA sur l’emploi, on ne sait pas exactement quel en sera l’impact. Nous avons tout vu, des prévisions d’un abattage désastreux de 47 % des emplois aux États-Unis aux affirmations selon lesquelles, en fait, l’IA créera autant d’emplois qu’elle en détruit, sinon plus.
Par conséquent, il est judicieux de considérer cette dernière analyse comme une contribution dans un domaine brûlant plutôt que comme le dernier mot sur le sujet.
Pour aller plus loin :
→ Comment l’automatisation et l’IA bouleversent l’emploi
→ Ginni Rometty sur l’avenir du travail et de l’IA
→ L’IA remplacera 40% des emplois en 15 ans
→ L’avenir des emplois selon le Forum économique mondial
→ Comment la technologie affecte les emplois en Asie
→ Le travail en 2030. L’effet Winner Take All
→ Quel sera l’impact de l’automatisation sur l’emploi ?
→ De nombreux emplois menacés par l’IA et les robots d’ici cinq ans
→ Selon Mark Cuban, l’IA sera à l’origine de la plus grande rupture de ces 30 dernières années dans le monde du travail
→ Bill Gates : le robot qui prend votre travail devrait payer des impôts
→ Stephen Hawking : l’automatisation et l’IA vont décimer les emplois de la classe moyenne
→ Vinod Khosla : « 80% des emplois informatiques peuvent être remplacés par l’automatisation
→ Rapport de l’ONU : les robots vont remplacer les deux tiers des emplois dans les pays en développement
→ 850 000 emplois supplémentaires vont être automatisés d’ici 2030 au Royaume-Uni
→ L’intelligence artificielle et l’automatisation : seulement 1,5 % des emplois perdus pourraient être remplacés par les emplois créés
→ ING Focus Belgique – les emplois les plus « robotisables » (PDF)
→ L’évolution de l’intelligence artificielle pourrait sonner le glas de nombreuses professions
→ La Banque d’Angleterre et Bank of America Merrill Lynch annoncent une apocalypse de l’emploi
→ Des robots pour remplacer les juges ?
→ Ross, le premier avocat Robot du monde
→ Automatisation : environ 114.000 emplois juridiques seront perdus soit 39% des emplois dans le secteur
La Brookings Institution n’est apparemment pas le plus ultralibéral des think tanks (https://fr.wikipedia.org/wiki/Brookings_Institution).
On est tenté de supposer que son rapport ne vise pas à minimiser les dommages de l’automatisation au profit des entreprises qui souhaitent y recourir massivement sans réaction des masses populaires et/ou de l’Etat.
De fait, il est vrai que l’automatisation touche plus durement les cols blancs que les cols bleus. Les seuls niches où l’automatisation industrielle est rentable sont les secteurs où l’on doit produire des articles en grandes séries, sans changement rapide de gamme et sans possibilité de recourir à de la main d’œuvre à bas coût.
Néanmoins, le rapport est peut-être un peu trop optimiste lorsqu’il prétend que les cols blancs auront des facilités à se reconvertir. Se reconvertir comment? En s’engageant dans de nouvelles études, pour obtenir un diplôme qui sera rapidement rendu obsolète par l’automatisation, si ce n’est dès leur sortie dès son obtention?
La seule chose qui réfrène les dommages de l’automatisation, actuellement, ce sont ses limites techniques et la seule solution à l’introduction d’une automatisation performante, c’est la création de réseaux de prosommateurs humains conçus pour permettre aux humains de s’octroyer mutuellement du travail dans le cadre de la production de leurs biens vitaux.