Rapport de l’ONU : les robots vont remplacer les deux tiers des emplois dans les pays en développement
D’après des rapports récents, il peut sembler que l’automatisation ne touche que les pays développés.
→ 850 000 emplois supplémentaires vont être automatisés d’ici 2030 au Royaume-Uni
→ L’intelligence artificielle et l’automatisation : seulement 1,5 % des emplois perdus pourraient être remplacés par les emplois créés
→ ING Focus Belgique – les emplois les plus « robotisables » (PDF)
→ L’évolution de l’intelligence artificielle pourrait sonner le glas de nombreuses professions
→ La Banque d’Angleterre et Bank of America Merrill Lynch annoncent une apocalypse de l’emploi
Mais un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement indique que l’automatisation pourrait également affecter ceux des pays en développement, probablement encore plus.
Le rapport explique que « l’utilisation accrue de robots dans les pays développés risque d’éroder l’avantage traditionnel du coût de la main-d’œuvre des pays en développement ». Il cite un autre rapport de la Banque mondiale qui stipule : «La part des professions qui pourraient subir une automatisation importante est en fait plus élevée dans les pays en développement que dans les pays plus avancés, où le nombre de ces emplois ont déjà disparu». Cela signifie que les emplois peu qualifiés dans les pays en développement sont plus vulnérables puisque ces emplois pourraient également être effectués par des robots, ce qui entraînerait un déplacement de main-d’œuvre peu qualifiée dans ces pays. Cela représente environ les « deux tiers de tous les emplois » que les pays en développement pourraient perdre face à l’automatisation.
Il affirme que l’automatisation pourrait courir le risque de voir une activité économique, comme l’industrie manufacturière, être relocaliser vers les pays développés à partir de pays en développement. Le reshoring (relocalisation de la production, lire Les Echos, sept. 2012) est l’acte de ramener la fabrication nationale dans un pays. C’est déjà le cas aujourd’hui, mais selon le rapport, elle se produit à un rythme lent.
Ce qui est vraiment en jeu ici, c’est le comportement des sociétés à la recherche du profit. Dans une économie mondialisée, les changements opérés au niveau de la force de travail ne se font pas sentir uniquement dans les pays riches, mais partout dans le monde. Les pays qui ont le plus de robots connaîtront vraisemblablement le plus gros gain de productivité, note le rapport – en matière d’automatisation, la Chine est actuellement en tête du peloton, selon l’ONU – mais c’est ignorer les pays qui n’ont actuellement pas assez de richesses pour s’offrir des robots compétitifs.
Le bilan de l’étude reste pourtant assez sombre : il y aura beaucoup moins d’emplois sur le marché dans les pays développés, et beaucoup, beaucoup moins dans les pays pauvres.
Robots : les propos alarmants de la Banque mondiale sur l’emploi, Par latribune.fr | 03/05/2017
« Deux tiers des emplois pourraient être détruits à cause de l’automatisation des tâches » selon le directeur de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Ce constat, qui concerne les pays en développement, risque de relancer la polémique sur la place des robots sur le marché du travail. »