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Genome editing : Une conférence scientifique internationale sur CRISPR-Cas9

28-30 avril 2016

Pendant trois jours consécutifs, les experts du monde entier se réunissent à Paris, sous l’égide de l’Académie de médecine, pour étudier les conséquences à tous les niveaux, scientifiques mais aussi éthiques, des possibilités offertes par la nouvelle ingénierie du génome CRISPR-Cas9. Après les experts des académies européennes, invités à Paris par Bernard Charpentier, président de la Fédération européenne des Académies de médecine (FEAM), le jeudi 28 avril, ce sera au tour de l’Académie des sciences et de médecine américaine (NAS), accompagnée par une délégation de l’Académie des sciences, de plancher rue Bonaparte sur le sujet, le vendredi 29 avril. Une réunion commune aura lieu le samedi 30 avril pour tirer les conclusions du séminaire.

La première conférence internationale s’est déroulée en décembre 2015 à Washington, où on peut consulter les conclusions, ainsi que la Déclaration du Sommet. (2nd lien ici)

« Germline editing poses many important issues, including: (i) the risks of inaccurate editing (such as off-target mutations) and incomplete editing of the cells of early-stage embryos (mosaicism); (ii) the difficulty of predicting harmful effects that genetic changes may have under the wide range of circumstances experienced by the human population, including interactions with other genetic variants and with the environment; (iii) the obligation to consider implications for both the individual and the future generations who will carry the genetic alterations; (iv) the fact that, once introduced into the human population, genetic alterations would be difficult to remove and would not remain within any single community or country; (v) the possibility that permanent genetic ‘enhancements’ to subsets of the population could exacerbate social inequities or be used coercively; and (vi) the moral and ethical considerations in purposefully altering human evolution using this technology.

It would be irresponsible to proceed with any clinical use of germline editing unless and until (i) the relevant safety and efficacy issues have been resolved, based on appropriate understanding and balancing of risks, potential benefits, and alternatives, and (ii) there is broad societal consensus about the appropriateness of the proposed application. Moreover, any clinical use should proceed only under appropriate regulatory oversight. At present, these criteria have not been met for any proposed clinical use: the safety issues have not yet been adequately explored; the cases of most compelling benefit are limited; and many nations have legislative or regulatory bans on germline modification. However, as scientific knowledge advances and societal views evolve, the clinical use of germline editing should be revisited on a regular basis. »

Pour en savoir plus : NAS

L’événement sera diffusé en direct


Les dangers de l’édition du génome humain pour la reproduction


Monica López Barahona, directrice académique du Centre d’études biosanitaires de Madrid, qui fait partie des intervenants, pense qu’il faut être très vigilant à la question transhumaniste de « l’augmentation » de l’homme que la technique CRISPR pourrait alimenter et qu’un moratoire international qui interdit toutes les applications de CRISPR sur l’homme est essentiel.

  • Il faut interdire l’utilisation de CRISPR sur l’embryon humain et les cellules germinales, tout d’abord pour des raisons éthiques. Car l’édition du génome d’embryons humains signifie d’une part la création d’embryons humains dans un contexte de fécondation in vitro, d’autre part des recherches sur ces embryons humains, qui impliquent de les tuer. Elle pourra aussi conduire par exemple à créer des « bébés à trois parents », comme cela a été fait avec une autre technique en Angleterre. Les dérives éthiques possibles sont multiples.      
  • Il faut aussi l’interdire pour des raisons scientifiques, car les modifications issues de l’édition du génome d’un embryon humain ou de cellules germinales vont être transmises de générations en générations, et nous ne pouvons pas contrôler les effets secondaires que ces modifications pourraient générer.  Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des scientifiques qui ne partagent pas mes considérations éthiques, mais qui pensent aussi qu’il faut interdire l’édition du génome sur les embryons humains et les cellules germinales à cause des effets indésirables : l’« off target effect », ou l’« unattended on target effect »… Les chinois qui ont utilisé CRISPR sur l’embryon humain ont d’ailleurs eux-mêmes constaté qu’ils ne pouvaient contrôler les conséquences de la modification du génome. Les conséquences sont immaitrisables et inconnues. Il y a deux publications de scientifiques chinois qui l’expliquent que vous pouvez consulter en cliquant ici et ici.

Voir la suite de l’interview sur Gènétique

Bébé sur mesure – ARTE Reportage

2 Comments »

  1. vouloir interdire l’utilisation de crispr-cas9, pourquoi pas. Comment faire pour empêcher son usage relève cependant du vœu pieu. Que quelqu’un m’explique comment vérifier cette interdiction. Comment expliquer à des parents que des techniques existent pour contrecarrer des maladies génétiques mais qu’elles ne seront pas utilisées. Je recommande vraiment la lecture du dernier livre de Luc Ferry qui décrit les enjeux

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