Automatisation, chômage, retraite : un gouvernement aveugle ou complice ?
Alors que les preuves s’accumulent sur l’impact massif de l’intelligence artificielle générative sur le marché du travail, le gouvernement, tout comme les partis dits d’opposition, continue de regarder ailleurs. Pire encore, il agit comme si de rien n’était, adoptant des mesures anachroniques, déconnectées de la réalité technologique et sociale du pays. À qui profite ce cynisme ? Certainement pas aux millions de citoyens qui voient leur emploi menacé et leur avenir précarisé.
Une automatisation déjà bien entamée
Le rapport « Working with AI », produit par Microsoft Research, est formel : des centaines de métiers sont déjà en voie de transformation radicale, voire de disparition, sous l’effet de l’IA générative. Rédacteurs, traducteurs, assistants administratifs, agents de vente, analystes : tous sont directement exposés à l’automatisation partielle ou totale de leurs tâches. Et ce n’est pas une projection futuriste : c’est déjà une réalité mesurée à travers plus de 200 000 interactions professionnelles avec Copilot.
Nous entrons dans une ère où une partie massive des emplois liés à la connaissance, à la communication ou à la production de contenu peut être remplacée par des modèles d’IA. Et cette lame de fond ne s’arrêtera pas à la frontière de ces professions : elle progressera vers l’enseignement, la médecine, la finance et même certains métiers juridiques.
Une réforme des retraites absurde et cruelle
Dans ce contexte, le recul de l’âge de départ à la retraite apparaît non seulement comme un contresens historique, mais aussi comme un acte de violence sociale. Comment peut-on exiger des citoyens qu’ils travaillent jusqu’à 64 voire 67 ans, alors même que leurs emplois sont voués à disparaître dans les années à venir ? Cette réforme, qui prétend s’inscrire dans la rationalité économique, cache en réalité une volonté claire : réduire les droits à la retraite en réduisant artificiellement le nombre de personnes qui y auront accès.
Car avec l’automatisation galopante, il ne s’agit plus d’un problème d’âge, mais d’un problème d’utilité perçue dans un système économique déshumanisé. Si les emplois disparaissent, comment accumuler les trimestres nécessaires ? Comment prétendre à une retraite « à taux plein » quand le « plein emploi » devient une illusion technologique ?
Un tissu entrepreneurial étranglé
Comme si cela ne suffisait pas, les entreprises elles-mêmes – notamment les PME, véritables piliers de l’emploi local – subissent une pression fiscale et administrative écrasante. Les charges, les taxes, les contraintes normatives étouffent l’innovation, l’adaptabilité et la résilience. Résultat : des faillites en cascade, des plans sociaux, et des pans entiers d’activités qui ferment ou délocalisent.
Dans ce contexte, le chômage structurel devient inévitable, et la promesse d’une société du travail pour tous devient une mauvaise blague. Le marché du travail est en train d’être remplacé par un marché de la précarité numérique, où seuls les plus qualifiés, les plus jeunes ou les plus connectés auront une chance de surnager.
Un silence politique assourdissant
Le plus grave dans tout cela ? Le silence complice des dirigeants et des partis d’opposition. Tous, sans exception, semblent éviter soigneusement le sujet. Ni débat parlementaire sérieux, ni stratégie d’anticipation, ni plan de formation de masse, ni revenu de transition adapté. À croire que l’IA n’existe que dans les laboratoires et les articles scientifiques, et non dans les bureaux, les entreprises ou les administrations déjà touchées.
Il y a là un double aveuglement : technologique et social. Soit les responsables politiques sont totalement déconnectés du réel (ce qui serait déjà grave), soit ils sont parfaitement conscients des effets de cette révolution… et choisissent de ne rien dire. Car la vérité est peut-être encore plus dérangeante : ils savent qu’il n’y aura plus d’emploi pour tout le monde. Et plutôt que d’assumer ce constat, ils préfèrent jouer la montre, détourner l’attention, et laisser la population encaisser seule le choc.
Vers une société du déclassement
Les conséquences de ce déni sont déjà visibles : explosion des troubles psychologiques liés à l’incertitude professionnelle, perte de sens, défiance croissante envers les institutions, montée des extrêmes, précarité numérique… La société se fracture entre ceux qui s’adaptent à la vitesse de l’IA et ceux qui restent sur le bord du chemin, sans accompagnement, sans vision, sans espoir.
Or, cette transition aurait pu être anticipée. On aurait pu créer des mécanismes de redistribution adaptés, financer des formations réelles et massives, instaurer un revenu universel de transition, ou repenser le sens même de la valeur et du travail dans une économie automatisée.
Mais rien de tout cela ne semble à l’ordre du jour.
Tous complices, tous responsables
Gouvernement, opposition, technocrates, grands médias : tous ont leur part de responsabilité dans ce grand abandon social. Ce n’est pas seulement de l’incompétence : c’est un choix politique. Celui de ne pas heurter les dogmes néolibéraux, de préserver les intérêts financiers à court terme, de sacrifier le bien-être collectif sur l’autel de la « compétitivité ».
Ce choix aura un prix. Et ce prix sera payé par les travailleurs déclassés, les seniors condamnés à errer sans emploi, et une jeunesse à qui l’on promet un avenir vidé de sens.
Conclusion
L’intelligence artificielle n’est pas un mal en soi. Elle aurait pu être une formidable opportunité d’alléger le travail humain, de redistribuer les richesses, de redéfinir nos priorités collectives.
Mais faute de courage politique, faute de lucidité, elle risque de devenir le catalyseur d’un effondrement social programmé. Il est encore temps d’agir, mais à condition de cesser de faire l’autruche — et surtout, de cesser de mentir.

L’article dénonce l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi des jeunes diplômés. De grandes entreprises, comme Deloitte ou EY, réduisent leurs recrutements car l’IA remplace les tâches junior. Même les processus de sélection sont automatisés, rendant les candidatures impersonnelles et frustrantes. Les diplômes dits « utiles » comme la comptabilité perdent leur valeur car les emplois disparaissent. L’auteur alerte sur un avenir incertain pour une génération formée à des métiers déjà remplacés par l’IA.
https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/jul/06/graduation-students-jobs-market-ai-accountancy-finance?
L’article examine comment l’IA transforme le monde du travail selon plusieurs PDG tech (Google DeepMind, Amazon, Nvidia). L’IA remplacera des tâches répétitives (diagnostic médical, logistique), mais pas les rôles nécessitant de l’empathie, comme les infirmiers. Tous prévoient d’importants bouleversements d’ici 5 à 10 ans, avec disparition de certains emplois et création de nouveaux, surtout dans les domaines techniques, créatifs ou humains. Une montée en compétences généralisée est jugée essentielle.
L’article indique que l’IA va créer de nouveaux emplois centrés sur les compétences techniques, humaines et créatives.
Parmi eux :
Développeurs d’IA et ingénieurs en machine learning
Analystes de données avancées
Spécialistes en cybersécurité IA
Concepteurs d’interfaces homme-machine
Formateurs et éthiciens de l’IA
Professions axées sur l’empathie (soins, psychologie, accompagnement)
Rôles en créativité augmentée (design, écriture, arts assistés par IA)
Ces métiers exigeront des compétences en résolution de problèmes, pensée critique et intelligence émotionnelle.
https://timesofindia.indiatimes.com/technology/tech-news/google-deepmind-ceo-demis-hassabis-reveals-ai-can-replace-doctors-in-healthcare-but-not-nurses-heres-how/articleshow/123089003.cms?utm
Bonjour, votre article est pertinent et très flippant. Ce n’est pas une critique mais simplement le constat d’une triste réalité : nos élites politiques n’en ont plus que le nom. Je ne distingue aucune personnalité qui comprenne vraiment notre société d’aujourd’hui. J’aimerais être optimiste et me dire, comme vous le concluez, qu’il est encore temps d’agir. Mais je n’y crois guère…