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Transhumanisme : l’idéologie dominante de la 4ème révolution industrielle

Cet article examine le transhumanisme sous l’angle de la science politique. Il démontre, de manière détaillée, qu’il peut être considéré comme une véritable idéologie politique qui vise à faire émerger un « nouvel être humain ».

En adoptant une stratégie « solutionniste », le transhumanisme se fracture en de nombreux champs discursifs, un pour chaque contexte spécifique, afin d’atteindre ses objectifs. Une analyse du discours transhumaniste montre qu’il soutient et justifie une marchandisation accrue de la vie humaine, alors que la quatrième révolution industrielle conduit à l’adoption massive de la convergence technologique NBIC, donnant lieu à une rupture significative dans l’évolution du capitalisme. Ainsi, le transhumanisme, devenu un « grand récit » politique, sert les intérêts des multinationales technologiques, qui soutiennent à leur tour sa diffusion à grande échelle.

À cet égard, le transhumanisme est déjà une idéologie dominante, car il écrase toutes les autres positions idéologiques concernant les changements technologiques – en particulier celles des humanistes de tous bords et des adeptes de l' »écologie profonde » – sous le seul poids de l’argent. Le transhumanisme a désormais atteint le stade où il est devenu un projet politique majeur impliquant une diffusion idéologique de masse. Il n’est plus un intérêt marginal confiné aux débats académiques sur les questions éthiques et juridiques.

Compte tenu de la manière dont les « solutionnistes » divisent habilement le débat sociétal en de nombreux fragments discrets, rendant plus difficile la vision d’ensemble, et des ressources combinées de la science et des multinationales (en particulier américaines mais aussi de plus en plus chinoises), il y a tout lieu de craindre que le monde se lance dans la quatrième révolution industrielle sans trop de débat sur ce qui nous attend en coulisses : le projet politique mondial qu’est le transhumanisme.

Aujourd’hui, tout se passe comme si la métamorphose, via la « Grande Convergence NBIC », en un être posthumain, technologiquement amélioré et totalement intégré à la machine, était déjà inscrite dans la pierre. Le projet idéologique transhumaniste incarne donc parfaitement une vieille ambition antihumaniste, analysée et dénoncée en son temps par le philosophe Günther Anders : provoquer « l’obsolescence de l’homme » et l’extinction de l’humanité en tant qu’espèce.

GIESEN Klaus-Gerd, « Transhumanism as the dominant ideology of the fourth industrial revolution », Journal international de bioéthique et d’éthique des sciences, 2018/3-4 (Selected Articles), DOI: 10.3917/jibes.293.0189. URL: https://www.cairn-int.info/journal-international-de-bioethique-et-d-ethique-des-sciences-2018-3-page-189.htm

Voir aussi :
Les Nations unies et les origines de la grande réinitialisation
Qu’est-ce que l’Internet des corps (IoB) ?
La Grande Réinitialisation a un but précis

1 Comment »

  1. Il est évident que la mouvance transhumaniste est une véritable mosaïque de groupe qui ont tous un rival ou adversaire au sein de la mouvance même. On ne voit aucunement l’ensemble des transhumanistes faire front commun pour promouvoir une doctrine commune (qui n’existe pas) et oeuvrer à la disparition de l’humanité. Il faut arrêter de prendre les transhumanistes pour les cultistes de l’Appel de Cthulhu.

    Les complotistes pourront arguer que ce n’est qu’une illusion et que tous ses groupes œuvrent en réalité de concert mais ils n’ont aucune preuve d’un ralliement secret de tous les transhumanistes de la terre à un hypothétique commandement central malfaisant. Il est douteux que les transhumanistes français de l’AFT fassent semblant d’être opposés aux transhumanistes américains adeptes du Dark Enlightenment. A l’échelle de la planète, beaucoup de transhumanistes sont partisans des principes des nations unies.

    Quoi qu’il en soit, les acteurs de la 4e Révolution industrielle sont impliqués dans un processus d’automatisation intégrale des entreprises plus qu’un projet d’augmentation humaine. Les transhumanistes n’ont que peu d’audience et sont vilipendés en permanence par des gens qui ne savent ni formuler clairement les accusations qu’ils portent contre eux, ni produire des preuves de la culpabilité de la majorité des transhumanistes.

    Je me demande qui sont les humanistes qui seraient empêchés de défendre leurs préceptes par la mouvance transhumaniste. A priori, ce sont des Occidentaux dont les détracteurs sont des admirateurs du modèle russe et chinois.

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