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Klaus Schwab et son Grand Reset Fasciste

Né à Ravensburg en 1938, Klaus Schwab est un enfant de l’Allemagne d’Adolf Hitler, un régime d’État policier fondé sur la peur et la violence, sur le lavage de cerveau et le contrôle, sur la propagande et le mensonge, sur l’industrialisme et l’eugénisme, sur la déshumanisation et la « désinfection », sur une vision effrayante et grandiose d’un « nouvel ordre » qui durerait mille ans.

Schwab semble avoir consacré sa vie à réinventer ce cauchemar et à essayer de le transformer en réalité non seulement pour l’Allemagne mais pour le monde entier.

Pire encore, comme ses propres mots le confirment à maintes reprises, sa vision technocratique fasciste est aussi une vision transhumaniste tordue, qui fusionnerait les humains et les machines dans « de curieux mélanges de vie numérique et analogique », qui infectera nos corps avec de la « Smart Dust » et dans laquelle la police serait apparemment capable de lire nos cerveaux.

Et, comme nous le verrons, lui et ses complices utilisent la crise Covid-19 pour contourner la responsabilité démocratique, pour passer outre l’opposition, pour accélérer leur programme et l’imposer au reste de l’humanité contre notre volonté dans ce qu’il appelle la « Grande Réinitialisation » ou le « Grand Reset ».

Schwab n’est bien sûr pas un nazi au sens classique du terme, n’étant ni nationaliste ni antisémite, comme en témoigne le prix Dan David d’un million de dollars qui lui a été décerné par Israël en 2004.

Mais le fascisme du 21e siècle a trouvé différentes formes politiques à travers lesquelles il peut poursuivre son projet de base qui consiste à remodeler l’humanité en fonction du capitalisme par des moyens ouvertement autoritaires. Ce nouveau fascisme est aujourd’hui mis en avant sous le couvert de la gouvernance mondiale, de la biosécurité, de la « nouvelle normalité », du « New Deal pour la nature » et de la « quatrième révolution industrielle ».

Schwab, un octogénaire, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, est au centre de cette matrice comme une araignée sur une toile géante.

Le projet fasciste initial, en Italie et en Allemagne, consistait en une fusion de l’État et des entreprises.

Alors que le communisme envisage la prise de contrôle des entreprises et de l’industrie par le gouvernement, qui – en théorie ! – agit dans l’intérêt du peuple, le fascisme se serte de l’État pour protéger et promouvoir les intérêts de l’élite fortunée. Schwab poursuivait cette approche dans un contexte d’après-guerre dénazifié, lorsqu’il a fondé en 1971 le European Management Forum, qui tenait des réunions annuelles à Davos en Suisse.

Ici, il y promeut son idéologie du capitalisme « stakeholder » (un capitalisme des parties prenantes) dans lequel les entreprises sont amenées à coopérer plus étroitement avec le gouvernement. Le capitalisme des parties prenantes est décrit par le magazine Forbes comme « l’idée qu’une entreprise s’attache à répondre aux besoins de toutes ses parties prenantes : clients, employés, partenaires, communauté et la société dans son ensemble ».

Même dans le contexte d’une entreprise en particulier, il s’agit invariablement d’une étiquette vide. Comme l’indique l’article de Forbes, cela signifie en fait seulement que les « entreprises peuvent continuer à verser de l’argent à leurs actionnaires et à leurs dirigeants en privé, tout en maintenant une façade public d’une sensibilité sociale remarquable et d’un altruisme exemplaire ».

Mais dans un contexte social général, le concept des parties prenantes est encore plus néfaste, car il écarte toute idée de démocratie, de gouvernement par le peuple, au profit d’un gouvernement par des intérêts corporatifs. La société n’est plus considérée comme une communauté vivante mais comme une entreprise, dont la rentabilité est le seul objectif valable de l’activité humaine.

Schwab a défini cet agenda en 1971, dans son livre Moderne Unternehmensführung im Maschinenbau (Modern Enterprise Management in Mechanical Engineering), où son utilisation du terme « parties prenantes » a effectivement redéfini les êtres humains non pas comme des citoyens, des individus libres ou des membres de communautés, mais comme des participants secondaires dans une entreprise commerciale massive.

Le but de la vie de chacun était «parvenir à une croissance et une prospérité à long terme » pour cette entreprise – en d’autres termes, de protéger et d’accroître la richesse de l’élite capitaliste. Tout cela est devenu encore plus clair en 1987, lorsque Schwab a rebaptisé son European Management Forum en World Economic Forum.

Le WEF se décrit sur son propre site Web comme « la plateforme mondiale pour la coopération public-privé » et ses admirateurs décrivent comment il crée « des partenariats entre les hommes d’affaires, les politiciens, les intellectuels et les autres leaders de la société pour « définir, discuter et faire avancer les questions clés sur l’agenda mondial ».

Les « partenariats » que le WEF crée visent à remplacer la démocratie par un leadership mondial composé d’individus triés sur le volet et non élus dont le devoir n’est pas de servir le peuple, mais d’imposer la règle du 1% à ce peuple avec le moins d’ingérence possible de la part du reste d’entre nous.

Dans les livres que Schwab écrit pour le grand public, il s’exprime dans les clichés à deux visages, de la propagande corporative et du greenwashing.

Les mêmes termes vides de sens sont utilisés à maintes reprises. Dans Shaping the Future of the Fourth Industrial Revolution : A Guide to Building a Better World, Schwab parle de « l’inclusion des parties prenantes et de la distribution des bénéfices » et de « partenariats durables et inclusifs » qui nous mèneront tous vers « un avenir inclusif, durable et prospère »! (1)

Derrière cette fanfaronnade, la véritable motivation de son capitalisme des parties prenantes, qu’il continuait à promouvoir sans relâche lors de la conférence du WEF de Davos en 2020, est le profit et l’exploitation.

The Fourth Industrial Revolution, by Klaus Schwab

Par exemple, dans son livre de 2016La quatrième révolution industrielle, Schwab parle de l’ubérisation du travail et des avantages qui en découlent pour les entreprises, en particulier les start-ups à croissance rapide dans l’économie numérique : « Puisque les plates-formes de “cloud humain” classent les travailleurs comme indépendants, elles sont – pour l’instant – exemptes de l’obligation de payer le salaire minimum, les taxes patronales et les prestations sociales ». (2)

La même insensibilité capitaliste transparaît dans son attitude envers les personnes qui approchent de la fin de leur vie professionnelle et qui ont besoin d’un repos bien mérité : « Le vieillissement est un défi économique car, à moins que l’âge de la retraite ne soit considérablement augmenté pour que les membres plus âgés de la société puissent continuer à contribuer à la population active (un impératif économique qui présente de nombreux avantages économiques), la population en âge de travailler diminue en même temps que le pourcentage des personnes âgées dépendantes augmente ».

Tout dans ce monde est réduit à des défis économiques, à des impératifs économiques et à des avantages économiques pour la classe capitaliste dominante.

Le mythe du progrès a longtemps été utilisé par les 1% pour persuader les gens d’accepter les technologies conçues pour nous exploiter et nous contrôler et Schwab joue sur ce point lorsqu’il déclare que « la quatrième révolution industrielle représente une source importante d’espoir pour poursuivre l’ascension du développement humain qui a entraîné une augmentation spectaculaire de la qualité de vie pour des milliards de personnes depuis 1800 ».

« Bien que cela ne semble pas capitale pour ceux d’entre nous qui vivent au quotidien une série d’ajustements mineurs mais significatifs de la vie, ce n’est pas un changement mineur – la quatrième révolution industrielle est un nouveau chapitre du développement humain, au même titre que les première, deuxième et troisième révolutions industrielles, et une fois de plus motivée par la disponibilité et l’interaction croissantes d’un ensemble de technologies extraordinaires ».

Mais il est bien conscient que la technologie n’est pas idéologiquement neutre, comme certains aiment à le prétendre. Les technologies et les sociétés se façonnent mutuellement, dit-il.

« Après tout, les technologies sont liées à la façon dont nous savons les choses, comment nous prenons des décisions et comment nous pensons à nous-mêmes et les uns aux autres. Elles sont liées à nos identités, à nos visions du monde et à nos futurs potentiels. Des technologies nucléaires à la course spatiale, en passant par les smartphones, les médias sociaux, les voitures, la médecine et les infrastructures, la signification des technologies les rendent politiques. Même le concept de nation “développée” repose implicitement sur l’adoption des technologies et sur ce qu’elles signifient pour nous, économiquement et socialement ».

La technologie, pour les capitalistes qui en sont à l’origine, n’a jamais été axée sur le bien social mais uniquement sur le profit, et Schwab affirme clairement qu’il en va de même pour sa quatrième révolution industrielle.

Il déclare : « Les technologies de la quatrième révolution industrielle sont véritablement perturbatrices – elles bouleversent les méthodes existantes de détection, de calcul, d’organisation, pour agir et fournir. Elles représentent des moyens entièrement nouveaux de créer de la valeur pour les organisations et les citoyens ».

Au cas où la signification de « créer de la valeur » n’était pas claire, il donne quelques exemples : « Les drones représentent un nouveau type d’employé qui réduit les coûts, qui travaille parmi nous, et qui effectue des tâches qui impliquaient autrefois de vraies personnes » et « l’utilisation d’algorithmes toujours plus performants augmente rapidement la productivité des employés – par exemple, en utilisant des robots de discussion pour augmenter (et, de plus en plus, remplacer) le support “live chat” pour les interactions avec les clients ».

Dans La quatrième révolution industrielle, Schwab décrit en détail les merveilles de la réduction des coûts et de l’augmentation des profits de son “Meilleur des mondes”.

« Plus tôt que prévu, le travail de professions aussi différentes que les avocats, les analystes financiers, les médecins, les journalistes, les comptables, les assureurs ou les bibliothécaires peut être partiellement ou totalement automatisé… […]

« La technologie progresse si vite que Kristian Hammond, cofondateur de Narrative Science, une société spécialisée dans la génération de récits automatisés, prévoit que d’ici le milieu des années 2020, 90% des informations pourraient être générées par un algorithme, la plupart du temps sans aucune intervention humaine (hormis la conception de l’algorithme, bien sûr) ».

C’est cet impératif économique qui alimente l’enthousiasme de Schwab pour « une révolution qui change fondamentalement notre façon de vivre, de travailler et de communiquer les uns avec les autres ».

Schwab parle avec beaucoup de lyrisme de la 4RI qui, selon lui, « ne ressemble à rien de ce que l’humanité a connu auparavant ».

« Considérez les possibilités illimitées de connecter des milliards de personnes via des appareils mobiles, donnant lieu à une puissance de traitement, des capacités de stockage et un accès aux connaissances sans précédent. Ou encore, pensez à la confluence stupéfiante de percées technologiques émergentes, couvrant des domaines très variés que l’intelligence artificielle (IA), la robotique, l’Internet des objets (IoT), les véhicules autonomes, l’impression 3D, les nanotechnologies, les biotechnologies, la science des matériaux, le stockage de l’énergie et l’informatique quantique, pour n’en citer que quelques-uns. Nombre de ces innovations n’en sont qu’à leurs débuts, mais elles atteignent déjà un point d’inflexion dans leur développement, car elles se fondent et s’amplifient mutuellement dans une fusion de technologies à travers les mondes physique, numérique et biologique ».

Il se réjouit également du développement de l’éducation en ligne, impliquant « l’utilisation de la réalité virtuelle et augmentée » pour « améliorer considérablement les résultats scolaires », des capteurs « installés dans les maisons, les vêtements et les accessoires, les villes, les transports et les réseaux d’énergie » et des villes intelligentes, avec leurs importantes « plates-formes de données ».

« Tout sera intelligent et connecté à Internet», déclare Schwab, et cela s’étendra aux animaux, car « les capteurs câblés dans le bétail peuvent communiquer entre eux grâce un réseau de téléphonie mobile ». Il aime l’idée des « usines de cellules intelligentes » qui pourraient permettre « la génération accélérée de vaccins »  et les « technologies du big data ».

Celles-ci, nous assure-t-il, « offriront des moyens nouveaux et innovants de servir les citoyens et les clients » et nous devrons cesser de nous opposer aux entreprises qui profitent de l’exploitation et de la vente d’informations sur tous les aspects de nos vies personnelles.

« Il sera vital d’établir la confiance dans les données et les algorithmes utilisés pour prendre des décisions », insiste Schwab. « Les préoccupations des citoyens concernant la protection de la vie privée et l’établissement de la responsabilité dans les structures commerciales et juridiques nécessiteront des ajustements de réflexion ».

En fin de compte, il est clair que toute cette excitation technologique tourne uniquement autour du profit, ou de la « valeur », comme Schwab préfère l’appeler dans son jargon corporatif du 21e siècle. Ainsi, la technologie blockchain sera fantastique et provoquera « une explosion des actifs négociables, car toutes sortes d’échanges de valeur peuvent être hébergés sur la blockchain ».

L’utilisation de la technologie de registre distribué, ajoute Schwab, « pourrait être le moteur de flux massifs de valeur dans les produits et services numériques, en fournissant des identités numériques sécurisées qui peuvent rendre de nouveaux marchés accessibles à toute personne connectée à Internet ».

En général, l’intérêt de la 4RI ​​pour l’élite dirigeante du monde des affaires est qu’elle va « créer des sources de valeur entièrement nouvelles » (1) et « donner naissance à des écosystèmes de création de valeur qui sont impossibles à imaginer avec un état d’esprit figé dans la troisième révolution industrielle ».

Les technologies de la 4RI, déployées via la 5G, constituent des menaces sans précédent pour notre liberté, comme le concède Schwab : « Les outils de la quatrième révolution industrielle permettent de nouvelles formes de surveillance et d’autres moyens de contrôle qui vont à l’encontre des sociétés saines et ouvertes ».

Mais cela ne l’empêche pas de les présenter sous un jour positif, comme lorsqu’il déclare que « la criminalité publique est susceptible de diminuer grâce à la convergence des capteurs, des caméras, de l’IA et des logiciels de reconnaissance faciale ».

Il décrit avec un certain plaisir comment ces technologies « peuvent s’immiscer dans l’espace jusqu’ici privé de notre esprit, en lisant nos pensées et en influençant notre comportement ».

« Au fur et à mesure que les capacités dans ce domaine s’améliorent, la tentation pour les services de police et les tribunaux d’utiliser des techniques pour déterminer la probabilité d’une activité criminelle, évaluer la culpabilité ou même éventuellement récupérer des souvenirs directement dans le cerveau des gens augmentera. Même le franchissement d’une frontière nationale pourrait un jour impliquer un scanner cérébral détaillé pour évaluer le risque de sécurité d’un individu ».

Il y a des moments où le chef du WEF se laisse emporter par sa passion pour un futur de science-fiction dans lequel « le voyage spatial humains à longue distance et la fusion nucléaire sont monnaie courante » et dans lequel « le prochain business model » pourrait impliquer que quelqu’un « échange l’accès à ses pensées contre la possibilité de gagner du temps en écrivant un message sur les réseaux sociaux par la seule pensée ».

Facebook construit une machine pour lire vos pensées

Parler de « tourisme spatial » sous le titre « la quatrième révolution industrielle et la dernière frontière » est presque drôle, tout comme sa suggestion selon laquelle un « monde plein de drones offre un monde de plein de possibilités ». Mais plus le lecteur progresse dans le monde décrit dans les livres de Schwab, moins tout cela semble être réjouissant.

La vérité est que cette figure très influente, au centre du nouvel ordre mondial en cours de création, est un transhumaniste convaincu qui rêve de mettre fin à la vie humaine naturelle et saine et de la communauté. Schwab répète ce message à maintes reprises, comme pour s’assurer que nous avons été dûment avertis.

« Les innovations époustouflantes déclenchées par la quatrième révolution industrielle, de la biotechnologie à l’IA, redéfinissent ce que signifie être humain », écrit-il. « L’avenir va remettre en question notre compréhension de ce que signifie être humain, d’un point de vue biologique et social ». « Déjà, les progrès des neurotechnologies et des biotechnologies nous obligent à nous interroger sur ce que signifie être humain ».

Il l’explique plus en détail dans façonner l’avenir de la quatrième révolution industrielle :

« Les technologies de la quatrième révolution industrielle ne se limiteront pas à faire partie du monde physique qui nous entoure – elles feront partie de nous. En effet, certains d’entre nous sentent déjà le sentiment que leurs smartphones sont devenus une extension de nous-mêmes. Les appareils externes d’aujourd’hui, des ordinateurs portables aux casques de réalité virtuelle, deviendront probablement implantables dans notre corps et notre cerveau. Les exosquelettes et les prothèses augmenteront notre puissance physique, tandis que les progrès de la neurotechnologie amélioreront nos capacités cognitives. Nous deviendrons plus aptes à manipuler nos propres gènes et ceux de nos enfants. Ces développements soulèvent des profondes questions : où tracer la limite entre l’homme et la machine ? Que signifie être humain ? »

Une section entière de ce livre est consacré au thème « Modifier l’être humain ». Il y est question de « la capacité des nouvelles technologies à faire littéralement partie de nous » et d’un avenir de cyborg impliquant « des curieux mélanges de vie numérique et analogique qui vont redéfinir nos natures mêmes ».

« Ces technologies fonctionneront au sein de notre propre biologie et changeront notre façon d’interagir avec le monde. Elles sont capables de franchir les limites du corps et de l’esprit, d’améliorer nos capacités physiques et même d’avoir un impact durable sur la vie elle-même ».

Aucune violation ne semble aller trop loin pour Schwab, qui rêve de « micropuces actives implantables qui brisent la barrière cutanée de notre corps », de « tatouages ​​intelligents », d’ « informatique biologique » et « d’organismes conçus sur mesure ».

Il est ravi d’annoncer que « les capteurs, les commutateurs de mémoire et les circuits peuvent être encodés dans des bactéries intestinales humaines communes », (1) que le « Smart Dust, des réseaux d’ordinateurs complets avec des antennes, chacun beaucoup plus petit qu’un grain de sable, peuvent désormais organiser à l’intérieur du corps » et que « les dispositifs implantés aideront probablement aussi à communiquer des pensées normalement exprimées verbalement par un smartphone « intégré », et des pensées ou des humeurs potentiellement non exprimées en lisant les ondes cérébrales et d’autres signaux ».

La « biologie synthétique » est à l’horizon dans le monde de la 4RI de Schwab, donnant aux dirigeants capitalistes technocratique du monde « la possibilité de personnaliser les organismes en écrivant l’ADN ».

L’idée des neurotechnologies, dans lesquelles les humains auront des souvenirs entièrement artificiels implantés dans le cerveau, suffit à rendre certains d’entre nous un peu malades, tout comme « la perspective de connecter notre cerveau à la RV par le biais de modems corticaux, d’implants ou de nanorobots ».

Il n’est guère réconfortant d’apprendre que tout cela est – bien sûr! – dans l’intérêt supérieur du profit capitaliste car cela « annonce de nouvelles industries et de nouveaux systèmes de création de valeur » et « représente une opportunité de créer des systèmes de valeur entièrement nouveaux dans le cadre de la quatrième révolution industrielle ».

Et qu’en est-il de « la bio-impression des tissus organiques » ou de la suggestion selon laquelle « les animaux pourraient potentiellement être modifiés pour produire des produits pharmaceutiques et d’autres formes de traitement » ?

Des objections d’ordre éthique ?

Tout cela est évidemment bon pour Schwab, qui est heureux de l’annoncer : « Le jour où les vaches seront conçues pour produire dans leur lait un élément de coagulation du sang, dont les hémophiles sont dépourvus, n’est pas loin. Les chercheurs ont déjà commencé à étudier le génome des porcs dans le but de cultiver des organes adaptés à la transplantation humaine ».

Cela devient encore plus inquiétant. Depuis le sinistre programme eugénique de l’Allemagne nazie dans lequel Schwab est né, cette science a été considérée inacceptable par la société humaine.

Mais aujourd’hui, il estime manifestement que l’eugénisme doit connaître un renouveau, annonçant en ce qui concerne l’édition génétique : « Le fait qu’il soit désormais beaucoup plus facile de manipuler avec précision le génome humain au sein d’embryons viables signifie que nous verrons probablement à l’avenir l’avènement de bébés sur mesure qui possèdent des traits particuliers ou qui sont résistants à une maladie spécifique ».

Dans le célèbre traité transhumaniste I, Cyborg de 2002, Kevin Warwick prédisait :

« Les humains pourront évoluer en exploitant la super-intelligence et les capacités supplémentaires offertes par les machines du futur, en se joignant à elles. Tout cela indique le développement d’une nouvelle espèce humaine, connue dans le monde de la science-fiction sous le nom de “cyborgs”. Cela ne veut pas dire que tout le monde doit devenir un cyborg. Si vous êtes satisfait de votre état d’humain, qu’il en soit ainsi, vous pouvez rester tel que vous êtes. Mais attention – tout comme nous, les humains, nous nous sommes séparés de nos cousins ​​chimpanzés il y a des années, les cyborgs se sépareront des humains. Ceux qui restent humains risquent de devenir une sous-espèce. Ils seront effectivement les chimpanzés du futur ».

Quand les humains deviennent des cyborgs

Dans ce passage particulièrement accablant de la quatrième révolution industrielle, Schwab semble faire allusion au même avenir d’une élite transhumaine artificielle renforcée, « supérieure », se séparant de la populace née naturellement :

« Nous sommes au seuil d’un changement systémique radical qui exige des êtres humains une adaptation continue. En conséquence, nous pouvons assister à un degré croissant de polarisation dans le monde, marqué par ceux qui embrassent le changement par rapport à ceux qui y résistent.

Il en résulte une inégalité qui va au-delà de l’inégalité sociétale décrite plus haut. Cette inégalité ontologique séparera ceux qui s’adaptent de ceux qui résistent – les gagnants et les perdants matériels dans tous les sens du terme.

Les gagnants pourraient même bénéficier d’une forme d’amélioration humaine radicale générée par certains segments de la quatrième révolution industrielle (comme le génie génétique) dont les perdants seront privés. Cela risque de créer des conflits de classe et d’autres affrontements comme nous n’en avons jamais vu auparavant ».

Schwab parlait déjà de « grande transformation » en 2016 et est clairement déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir, non négligeable, pour réaliser son monde transhumaniste d’inspiration eugénique, fait d’artifices, de surveillance, de contrôle et de profits exponentiels.

Mais, comme le révèle sa référence ci-dessus aux « conflits de classe », il est clairement préoccupé par la possibilité d’une « résistance sociétale » et par la manière de progresser « si les technologies rencontrent une grande résistance de la part du public ».

Les festivités annuelles du WEF de Schwab à Davos ont longtemps été accueillies par des protestations anticapitalistes et, malgré la paralysie actuelle de la gauche radicale, il est bien conscient de la possibilité d’une opposition renouvelée et peut-être plus large à son projet, avec le risque de « ressentiment, de peur et de contrecoup politique ».

Dans son dernier livre, il fournit un contexte historique, notant que « l’anti-mondialisation était forte dans la période précédant 1914 et jusqu’en 1918, puis moins dans les années 1920, mais qu’elle s’est ravivée dans les années 1930 à la suite de la Grande Dépression ». (4)

Il note qu’au début des années 2000, « le contrecoup politique et sociétal de la mondialisation n’a cessé de se renforcer », affirmant que « l’agitation sociale » s’est généralisée dans le monde entier ces deux dernières années, citant entre autres les Gilets Jaunes en France, et invoque le « sombre scénario » selon lequel « la même chose pourrait se reproduire ».

Alors, comment un technocrate honnête est-il censé mettre en place son avenir idéal pour le monde sans l’accord de l’opinion publique mondiale ? Comment Schwab et ses amis milliardaires peuvent-ils imposer leur société préférée au reste d’entre nous ?

L’une des réponses est la propagande implacable de lavage de cerveau produite par les médias et les académies appartenant au 1% de l’élite – ce qu’ils aiment appeler « un récit ».

Pour Schwab, la réticence de la majorité de l’humanité à sauter le pas dans sa 4IR express reflète la tragédie que cela représente : « Il manque au monde un récit cohérent, positif et commun qui expose les opportunités et les défis de la quatrième révolution industrielle, récit qui est essentiel si nous voulons donner du pouvoir à un ensemble diversifié d’individus et de communautés et éviter une réaction populaire contre les changements fondamentaux en cours ».

« Il est donc essentiel que nous investissions notre attention et notre énergie dans une coopération multipartite au-delà des frontières académiques, sociales, politiques, nationales et industrielles. Ces interactions et collaborations sont nécessaires pour créer des récits positifs, communs et pleins d’espoir, permettant aux individus et aux groupes de toutes les régions du monde de participer aux transformations en cours et d’en tirer profit ».

L’un de ces « récits » blanchit les raisons pour lesquelles la technologie de la 4RI doit être installée le plus rapidement possible partout dans le monde. Schwab est frustré que « plus de la moitié de la population mondiale – environ 3,9 milliards de personnes – ne puisse toujours pas accéder à Internet », 85% de la population des pays en développement restant hors ligne et donc hors de portée, contre 22% dans le monde développé.

Le but réel de la 4RI ​​est d’exploiter ces populations à des fins lucratives via le techno-impérialisme mondial, mais cela ne peut évidemment pas être énoncé dans le « récit » de propagande nécessaire pour vendre le projet. Leur mission doit plutôt être présentée, comme le fait Schwab lui-même, comme une tentative de « développer des technologies et des systèmes qui servent à distribuer des valeurs économiques et sociales telles que le revenu, les opportunités et la liberté à toutes les parties prenantes ».

Il se présente pieusement comme le gardien des valeurs libérales éveillées, déclarant : « Penser inclusivement va au-delà de la simple réflexion sur la pauvreté ou les communautés marginalisées comme une simple aberration – quelque chose que nous pouvons résoudre. Cela nous oblige à réaliser que “nos privilèges se situent sur la même carte que leur souffrance”. Cela va au-delà des revenus et des droits, même si ceux-ci restent importants. Au contraire, l’inclusion des parties prenantes et la distribution des bénéfices élargissent les libertés pour tous ».

La même technique, celle d’une fausse « narration » destinée à tromper les citoyens bien pensants pour qu’ils soutiennent un projet capitaliste impérialiste, a été largement utilisée en ce qui concerne le changement climatique. Schwab est, bien sûr, un grand fan de Greta Thunberg, qui s’était à peine levée du trottoir après sa manifestation à Stockholm avant d’être emmenée pour s’adresser au WEF à Davos.

Il est également un partisan du New Deal, mondial proposé pour la nature, en particulier via Voice for the Planet, qui a été lancé au WEF de Davos en 2019 par les Global Shapers, une organisation créée par Schwab en 2011 et décrite à juste titre par la journaliste d’investigation Cory Morningstar comme « un étalage grotesque de malversations d’entreprises déguisées en bonnes ».

Dans son livre de 2020, Schwab expose en fait la manière dont le faux « activisme des jeunes » est utilisé pour faire avancer ses objectifs capitalistes.

Il écrit, dans un passage particulièrement franc :

« L’activisme des jeunes augmente dans le monde entier, étant révolutionné par les médias sociaux qui augmentent la mobilisation à un point qui aurait été impossible auparavant. Il prend de nombreuses formes différentes, allant de la participation politique non institutionnalisée aux manifestations et protestations, et aborde des questions aussi diverses que le changement climatique, les réformes économiques, l’égalité des sexes et les droits des LGBTQ. La jeune génération est fermement à l’avant-garde du changement social. Il ne fait guère de doute qu’elle sera le catalyseur du changement et une source d’élan critique pour le Grand Reset ».

En fait, bien sûr, l’avenir ultra-industriel proposé par Schwab est tout sauf vert. Ce n’est pas la nature qui l’intéresse, mais le « capital naturel » et « l’incitation à l’investissement dans les marchés verts et les marchés à la frontière sociale ». La pollution est synonyme de profit et la crise environnementale n’est qu’une autre opportunité commerciale, comme il le détaille dans La quatrième révolution industrielle :

« Dans ce nouveau système industriel révolutionnaire, le dioxyde de carbone passe du statut de polluant à effet de serre à celui d’actif, et l’économie du captage et du stockage du carbone passe du statut de coût et de puits de pollution à celui d’installation rentable de captage et d’utilisation-production du carbone. Plus important encore, cela aidera les entreprises, les gouvernements et les citoyens à prendre conscience et à s’engager dans des stratégies visant à régénérer activement le capital naturel, permettant des utilisations intelligentes et régénératrices du capital naturel pour guider la production et la consommation durables et donner de l’espace à la biodiversité pour qu’elle se rétablisse dans les zones menacées ».

Les « solutions » de Schwab aux dommages dévastateurs infligés à notre monde naturel par le capitalisme industriel font appel au même poison, mais en pire.

La géo-ingénierie est l’une de ses activités favorites : « Les propositions comprennent l’installation de miroirs géants dans la stratosphère pour dévier les rayons du soleil, l’ensemencement chimique de l’atmosphère pour augmenter les précipitations et le déploiement de grandes machines pour éliminer le dioxyde de carbone de l’air ». « De nouvelles approches sont actuellement imaginées grâce à la combinaison des technologies de la quatrième révolution industrielle, telles que les nanoparticules et d’autres matériaux avancés ».

Comme toutes les entreprises et ONG pro-capitalistes qui soutiennent le New Deal pour la nature, Schwab est totalement et profondément non vert. Pour lui, la « possibilité ultime » d’une énergie « propre » et « durable » inclut la fusion nucléaire et il attend avec impatience le jour où les satellites « couvriront la planète de voies de communication qui pourraient aider à connecter plus de 4 milliards de personnes qui n’ont toujours pas d’accès à Internet ».

Schwab regrette également toute cette paperasserie qui empêche la progression sans entrave des aliments génétiquement modifiés, nous avertissant que : « La sécurité alimentaire mondiale ne sera atteinte, que si les réglementations sur les aliments génétiquement modifiés sont adaptées pour refléter le fait que l’édition génique offre une méthode précise, efficace et sûre pour améliorer les cultures ».

Le nouvel ordre envisagé par Schwab embrassera le monde entier et il faut donc une gouvernance mondiale pour l’imposer, comme il le déclare à plusieurs reprises. Son avenir préféré « ne se réalisera que par une meilleure gouvernance mondiale », insiste-t-il. « Une certaine forme de gouvernance mondiale efficace » est nécessaire.

Le problème que nous rencontrons aujourd’hui est celui d’un éventuel « déficit de l’ordre mondial », affirme-t-il, ajoutant qu’il est improbable que l’Organisation mondiale de la santé « soit aux prises avec des ressources limitées et en diminution ».

Ce qu’il dit en réalité, c’est que sa quatrième révolution industrielle/Grand Reset ne fonctionnera que si elle s’impose simultanément partout sur la planète, sinon « nous serons paralysés dans nos tentatives pour relever et répondre aux défis mondiaux ».  « En un mot, la gouvernance mondiale est au cœur de toutes ces autres questions ».

Cet empire global désapprouve l’idée qu’une population particulière décide démocratiquement de prendre un autre chemin. Celles-ci « risquent de s’isoler des normes mondiales, mettant ainsi ces nations en danger de devenir les traînards de la nouvelle économie numérique » (2), prévient Schwab.

Tout sentiment d’autonomie et d’appartenance populaire est considéré comme une menace dans la perspective impérialiste de Schwab et doit être éradiqué sous la 4RI.

Il écrit :

« Les individus avaient l’habitude de s’identifier le plus étroitement à un lieu, un groupe ethnique, une culture particulière ou même une langue. L’avènement de l’engagement en ligne et l’exposition accrue aux idées d’autres cultures signifient que les identités sont désormais plus fongibles qu’auparavant… Grâce à la combinaison des schémas de migration historiques et de la connectivité à faible coût, les structures familiales sont en train d’être redéfinies ».

Pour Schwab, la véritable démocratie se situe essentiellement dans la même catégorie. Il sait que la plupart des gens n’accepteront pas de plein gré les plans visant à détruire leur vie et à les asservir à un système mondial d’exploitation techno-fasciste, de sorte que leur donner la parole n’est tout simplement pas une option.

C’est pourquoi le concept de « partie prenante » a été si important pour le projet de Schwab. Comme nous l’avons vu plus haut, il s’agit de la négation de la démocratie, qui met plutôt l’accent sur « l’établissement de contacts entre les groupes de parties prenantes pour la recherche de solutions ».

Si le public, les gens, sont inclus dans ce processus, ce n’est qu’à un niveau superficiel. L’ordre du jour a déjà été présupposé et les décisions ont déjà été prises en coulisses.

Schwab l’admet effectivement lorsqu’il écrit :

« Nous devons rétablir un dialogue entre toutes les parties prenantes afin d’assurer une compréhension mutuelle qui permette d’instaurer une culture de confiance entre les régulateurs, les organisations non gouvernementales, les professionnels et les scientifiques. Le public doit aussi être pris en compte, car il doit participer au façonnage démocratique des développements biotechnologiques qui affectent la société, les individus et les cultures ».

Le public doit donc « aussi » être pris en compte. Pas directement consulté, juste « considéré » ! Et le rôle du peuple, le Dèmos, sera simplement de « participer » à la « mise en forme » des développements biotechnologiques. La possibilité que le public rejette l’idée même des développements biotechnologiques a été entièrement supprimée grâce aux hypothèses délibérément intégrées dans la formule des parties prenantes.

Le même message est sous-entendu dans le titre de la conclusion de Schwab sur le thème « Façonner l’avenir de la quatrième révolution industrielle » : « Ce que vous pouvez faire pour façonner la quatrième révolution industrielle »(1). La techno-tyrannie ne peut pas être remise en question ou arrêtée, elle doit simplement être « façonnée ».

Schwab utilise le terme “systems leadership” pour décrire la manière profondément antidémocratique dont le 1% nous impose à tous son programme, sans nous donner la possibilité de dire « non ».

« Le leadership des systèmes consiste à cultiver une vision commune du changement – en travaillant avec toutes les parties prenantes de la société mondiale – puis à agir en conséquence pour modifier la manière dont le système apporte ses avantages, et à qui. Le leadership des systèmes requiert l’action de toutes les parties prenantes, y compris les individus, les dirigeants d’entreprise, les influenceurs sociaux et les décideurs politiques ».

Il qualifie ce contrôle total du haut vers le bas de « système de gestion de l’existence humaine », bien que d’autres préfèrent le terme de « totalitarisme ».

Un des traits distinctifs du fascisme historique en Italie et en Allemagne était son impatience face aux contraintes gênantes imposées à la classe dirigeante (« la Nation » en langage fasciste) par la démocratie et le libéralisme politique. Tout cela a dû être balayé pour permettre une guerre éclair de « modernisation » accélérée.

On retrouve le même esprit dans les appels de Schwab à une « gouvernance agile » dans lesquels il affirme que « le rythme du développement technologique et un certain nombre de caractéristiques des technologies rendent inadéquats les cycles et processus antérieurs d’élaboration des politiques ».

« L’idée de réformer les modèles de gouvernance pour faire face aux nouvelles technologies n’est pas nouvelle, mais l’urgence de le faire est bien plus grande compte tenu de la puissance des technologies émergentes d’aujourd’hui… le concept de gouvernance agile cherche à égaler l’agilité, la fluidité, la flexibilité et l’adaptabilité des technologies elles-mêmes et des acteurs du secteur privé qui les adoptent ».

L’expression « réformer les modèles de gouvernance pour faire face aux nouvelles technologies » donne vraiment le ton ici. Comme sous le fascisme, les structures sociales doivent être réinventées afin de répondre aux exigences du capitalisme et de ses technologies génératrices de profits.

Schwab explique que sa « gouvernance agile » impliquerait la création de laboratoires de politiques – « des espaces protégés au sein du gouvernement avec un mandat explicite pour expérimenter de nouvelles méthodes d’élaboration de politiques en utilisant des principes agiles » – et « d’encourager les collaborations entre les gouvernements et les entreprises pour créer des “bacs à sable de développement” et des “bancs d’essai expérimentaux” pour élaborer des réglementations utilisant des approches itératives, intersectorielles et flexibles ».

Pour Schwab, le rôle de l’État est de promouvoir les objectifs capitalistes et non de les soumettre à une quelconque forme de contrôle. S’il est tout à fait favorable au rôle de l’État pour permettre une prise de contrôle de nos vies par les entreprises, il est moins enthousiaste quant à sa fonction de régulation, qui pourrait ralentir l’afflux de profits dans les mains du secteur privé, et il envisage donc « le développement d’écosystèmes de régulateurs privés, en concurrence sur les marchés ».

Dans son livre de 2018, Schwab aborde le problème des réglementations gênantes et de la meilleure façon de « surmonter ces limites » dans le contexte des données et de la vie privée.

Il suggère « des accords de partage de données public-privé qui “brisent le verre en cas d’urgence”. Ces accords n’entrent en jeu que dans des circonstances d’urgence convenues au préalable (comme une pandémie) et peuvent contribuer à réduire les retards et à améliorer la coordination des premiers intervenants, permettant temporairement un partage de données qui serait illégal dans des circonstances normales ».

Curieusement, deux ans plus tard, il y a eu effectivement une « pandémie » et ces « circonstances d’urgence convenues d’avance » sont devenues une réalité. Cela n’aurait pas dû être une trop grande surprise pour Schwab, puisque le WEF avait co-organisé la tristement célèbre conférence Event 201 en octobre 2019, qui a modélisé une pandémie de coronavirus fictive.

Et il ne perdit pas de temps à sortir un nouveau livre, Covid-19 : The Great Reset, co-écrit avec Thierry Malleret, qui dirige un ouvrage qui s’appelle The Monthly Barometer, « une analyse prédictive succincte fournie aux investisseurs privés, aux PDG mondiaux et à leurs décideurs ».

Publié en juillet 2020, le livre vise à faire avancer « les conjectures et les idées sur ce à quoi le monde post-pandémique pourrait et devrait peut-être ressembler ».

Schwab et Malleret reconnaissent que la Covid-19 est « l’une des pandémies les moins meurtrières que le monde ait connues au cours des 2000 dernières années », ajoutant que « les conséquences du COVID-19 en termes de santé et de mortalité seront bénignes par rapport aux pandémies précédentes » .  « Cela ne constitue pas une menace existentielle, ni un choc qui laissera son empreinte sur la population mondiale pendant des décennies ».

Pourtant, curieusement, cette maladie « bénigne » est simultanément présentée comme le prétexte à un changement social sans précédent, sous la bannière du « Grand Reset » ! Et bien qu’ils déclarent explicitement que la Covid-19 ne constitue pas un « choc » majeur, les auteurs emploient à plusieurs reprises le même terme pour décrire l’impact plus large de la crise.

Schwab et Malleret placent la Covid-19 dans une longue tradition d’événements qui ont facilité des changements soudains et importants dans nos sociétés. Ils invoquent spécifiquement la Seconde Guerre mondiale :

« La Seconde Guerre mondiale a été la guerre de transformation par excellence, déclenchant non seulement des changements fondamentaux dans l’ordre mondial et l’économie mondiale, mais entraînant également des changements radicaux dans les attitudes et les croyances sociales qui ont finalement ouvert la voie à des politiques et des dispositions de contrat social radicalement nouvelles (comme l’entrée des femmes sur le marché du travail avant de devenir électrices).

Il existe évidemment des différences fondamentales entre une pandémie et une guerre (que nous examinerons plus en détail dans les pages suivantes), mais l’ampleur de leur pouvoir de transformation est comparable. Les deux ont le potentiel d’être une crise transformatrice aux proportions inimaginables auparavant ».

Ils se joignent également à de nombreux « théoriciens de la conspiration » contemporains pour faire une comparaison directe entre Covid-19 et le 11 septembre :

« C’est ce qui s’est passé après les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Partout dans le monde, de nouvelles mesures de sécurité sont devenues la norme, comme l’utilisation généralisée de caméras, l’obligation d’utiliser des cartes d’identité électroniques et l’enregistrement des entrées et sorties des employés ou des visiteurs. A l’époque, ces mesures étaient considérées comme extrêmes, mais aujourd’hui elles sont utilisées partout et considérées comme “normales” ».

Lorsqu’un tyran déclare le droit de régner sur une population sans tenir compte de ses opinions, il aime justifier sa dictature en prétendant qu’il en a le droit moral parce qu’il est « éclairé ». Il en va de même pour la grande tyrannie du Grand Reset de Schwab, alimentée par la Covid, que le livre qualifie de « leadership éclairé », ajoutant :

« Certains dirigeants et décideurs qui étaient déjà à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique pourraient vouloir profiter du choc infligé par la pandémie pour mettre en œuvre des changements environnementaux durables et plus larges. Ils feront en effet un « bon usage » de la pandémie en ne laissant pas la crise se perdre ».

L’élite dirigeante capitaliste mondiale a certainement fait de son mieux pour « tirer profit du choc infligé par la panique », nous assurant à tous, depuis les tout premiers jours de l’épidémie que, pour une raison insondable, rien dans nos vies ne serait plus jamais comme avant.

Schwab et Malleret sont, inévitablement, enthousiastes dans leur utilisation du cadre du New Normal, bien qu’ils admettent que le virus a toujours été « bénin ». « C’est notre moment décisif », gloussent-ils. « Beaucoup de choses vont changer à jamais ». « Un nouveau monde va émerger ». « Le bouleversement sociétal déclenché par la COVID-19 durera des années, voire des générations ».

« Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. La réponse la plus courte est : jamais ».

Ils vont même jusqu’à proposer une nouvelle séparation historique entre « l’ère pré-pandémique » et « le monde post-pandémique ».

« Des changements radicaux d’une telle importance sont en train de se produire que certains experts ont parlé d’une ère « avant coronavirus » (BC) et « après coronavirus » (AC). Nous continuerons à être surpris par la rapidité et la nature inattendue de ces changements. À mesure qu’ils se produiront, ils provoqueront des conséquences de deuxième, troisième, quatrième ordre et même plus, des effets en cascade et des résultats imprévus. Ce faisant, ils façonneront une “nouvelle normalité” radicalement différente de celle que nous laisserons progressivement derrière nous. Nombre de nos convictions et de nos hypothèses sur ce à quoi le monde pourrait ou devrait ressembler seront ébranlées au cours du processus .

Le Grand Reset et la quatrième révolution industrielle

En 2016, Schwab envisageait de « nouvelles façons d’utiliser la technologie pour modifier les comportements » et de prédire : « L’ampleur et la portée de la révolution technologique en cours vont entraîner des changements économiques, sociaux et culturels d’une ampleur si phénoménale qu’ils sont presque impossibles à envisager ».

Comme nous l’avons noté, il avait espéré faire avancer son programme technocratique par le biais des fausses « solutions » au changement climatique proposées par de faux capitalistes verts. Sous le titre « remise à zéro de l’environnement », Schwab et Malleret déclarent : « À première vue, la pandémie et l’environnement peuvent sembler n’être que des cousins ​​éloignés ; mais ils sont beaucoup plus proches et plus imbriqués que nous le pensons ».

L’un des liens est que le WEF et ses semblables ont utilisé les « crises » climatique et virale pour faire avancer leur programme de gouvernance mondiale. Comme le disent Schwab et son co-auteur, « elles sont de nature mondiale et ne peuvent donc être traitées correctement que de manière coordonnée au niveau mondial ».

Un autre lien est la façon dont « l’économie post-pandémique » et « l’économie verte » impliquent des profits massifs pour les mêmes secteurs des grandes entreprises. La Covid-19 a manifestement été une excellente nouvelle pour les capitalistes qui espèrent tirer profit de la destruction de l’environnement, comme le rapportent Schwab et Malleret :

« La conviction que les stratégies ESG [Environmental, Social and Corporate Governance] ont bénéficié de la pandémie et sont les plus susceptibles d’en bénéficier encore plus est corroborée par diverses enquêtes et rapports. Les premières données montrent que le secteur de la durabilité a surpassé les fonds conventionnels au cours du premier trimestre de 2020 ».

Les requins capitalistes du soi-disant « secteur de la durabilité » se frottent les mains avec jubilation à la perspective de tout l’argent qu’ils pourraient gagner grâce à la grande réinitialisation fasciste prétextée par la Covid, dans laquelle l’État est instrumentalisé pour financer leur hypocrites bénéfices.

Remarque de Schwab et Malleret : « La clé pour attirer les capitaux privés vers de nouvelles sources de valeur économique positive pour la nature sera de déplacer les principaux leviers politiques et les incitations financières publiques dans le cadre d’une remise à plat économique plus large ».

« Un document politique préparé par Systemiq en collaboration avec le Forum économique mondial estime que la mise en place d’une économie favorable à la nature pourrait représenter plus de 10 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030… La remise en état de l’environnement ne doit pas être considérée comme un coût, mais plutôt comme un investissement qui générera une activité économique et des opportunités d’emploi ».

Compte tenu de l’imbrication des crises climatique et de Covid exposée par Schwab, on peut supposer que le plan initial était de faire passer la réinitialisation de la « nouvelle normalité » sur le dos de la crise climatique. Mais de toute évidence, toute cette publicité pour Greta Thunberg et Extinction Rebellion soutenu par les grandes entreprises n’a pas suscité une panique publique suffisante pour justifier de telles mesures.

La Covid-19 sert parfaitement les objectifs de Schwab, car l’urgence immédiate qu’il présente permet d’accélérer et de précipiter l’ensemble du processus sans examen préalable.

« Cette différence cruciale entre l’horizon temporel respectif d’une pandémie et ceux du changement climatique et de la perte de la nature signifie qu’un risque de pandémie exige une action immédiate qui sera suivie d’un résultat rapide, tandis que le changement climatique et la perte de la nature exigent également une action immédiate, mais le résultat (ou “future reward”, dans le jargon des économistes) ne suivra qu’avec un certain décalage dans le temps ».

Pour Schwab et ses amis, le Covid-19 est le grand accélérateur de tout ce qu’ils veulent nous imposer depuis des années. Comme le disent Schwab et Malleret : « La pandémie exacerbe et accélère clairement les tendances géopolitiques qui étaient déjà apparentes avant l’éclatement de la crise ».

« La pandémie va marquer un tournant, en accélérant cette transition. Elle a cristallisé la question et rendu impossible un retour au statu quo pré-pandémique ».

Ils peuvent à peine dissimuler leur joie devant la direction que prend actuellement la société :

« La pandémie accélérera encore plus l’innovation en catalysant les changements technologiques déjà en cours (comparable à l’effet d’exacerbation qu’elle a eu sur d’autres problèmes mondiaux et nationaux sous-jacents) et en dynamisant toute entreprise numérique ou la dimension numérique de toute entreprise. […]

« Avec la pandémie, la “transformation numérique” à laquelle tant d’analystes font référence depuis des années, sans savoir exactement ce qu’elle signifie, a trouvé son catalyseur. L’un des effets majeurs du confinement sera l’expansion et la progression du monde numérique de manière décisive et souvent permanente.

« En avril 2020, plusieurs leaders technologiques ont observé à quelle rapidité et quelle radicalité les besoins créés par la crise sanitaire avaient précipité l’adoption d’un large éventail de technologies. En l’espace d’un mois seulement, il est apparu que de nombreuses entreprises, en termes d’adoption de la technologies avaient progressé rapidement de plusieurs années ».

Le destin sourit évidemment à Klaus Schwab, car la crise de Covid-19 a heureusement réussi à faire avancer à peu près tous les aspects de l’agenda qu’il a promu au cours des décennies. Ainsi, Malleret et lui rapportent avec satisfaction que « la pandémie va accélérer l’adoption de l’automatisation sur le lieu de travail et l’introduction de plus de robots dans notre vie personnelle et professionnelle ».

Il va sans dire que les confinements à travers le monde ont donné un grand coup de pouce financier aux entreprises proposant des achats en ligne.

« Les consommateurs ont besoin de produits et s’ils ne peuvent pas faire leurs achats, ils se tourneront inévitablement vers l’achat en ligne. À mesure que l’habitude s’installe, les personnes qui n’avaient jamais fait d’achats en ligne auparavant se sentiront plus à l’aise de le faire, tandis que les personnes qui faisaient des achats en ligne à temps partiel auparavant seront vraisemblablement plus nombreuses à y recourir. C’est ce qui est apparu clairement lors des confinements.

Aux États-Unis, Amazon et Walmart ont embauché 250 000 personnes pour faire face à l’augmentation de la demande et ont mis en place une infrastructure massive pour fournir des services en ligne. Cette accélération de la croissance du commerce électronique signifie que les géants du commerce de détail en ligne sortiront probablement de la crise encore plus forts qu’ils ne l’étaient à l’époque pré-pandémique ».

« De plus en plus de choses et de services divers nous sont apportés par nos téléphones mobiles et nos ordinateurs, et les entreprises dans des secteurs aussi disparates que le commerce électronique, les opérations sans contact, le contenu numérique, les robots et les livraisons par drone (pour n’en citer que quelques-uns) vont prospérer. Ce n’est pas par hasard que des entreprises comme Alibaba, Amazon, Netflix ou Zoom sont sorties « gagnantes » de ces confinements ».

En corollaire, nous pourrions suggérer que « ce n’est pas par hasard » que les gouvernements qui ont été pris et contrôlés par les grandes entreprises, grâce à des organisations comme le WEF, ont imposé une « nouvelle réalité » dans laquelle les grandes entreprises sont les « gagnants »…

La bonne nouvelle inspirée par la Covid ne s’arrête jamais pour tous les secteurs d’activité qui vont bénéficier de la quatrième répression industrielle.

« La pandémie pourrait s’avérer être une aubaine pour l’éducation en ligne », rapportent Schwab et Malleret. « En Asie, le passage à l’éducation en ligne a été particulièrement remarquable, avec une forte augmentation des inscriptions numériques des étudiants, une valorisation beaucoup plus élevée des entreprises de formation en ligne et davantage de capitaux disponibles pour les start-ups “ed-tech”… À l’été 2020, la direction de la tendance semble claire : le monde de l’éducation, comme pour tant d’autres industries, deviendra en partie virtuel ».

Les sports en ligne ont également pris leur essor : « Pendant un certain temps, la distanciation sociale peut limiter la pratique de certains sports, ce qui profitera à l’expansion toujours plus puissante des sports en ligne. La technologie et le numérique ne sont jamais loin! ». Le secteur bancaire a des nouvelles similaires : « Les interactions bancaires en ligne sont passées sont passées de 10 % à 90 % pendant la crise, sans baisse de qualité et avec une augmentation de la conformité ».

Le passage à l’activité en ligne initié par la Covid profite évidemment à la Big Tech, qui tire d’énormes profits de la crise, comme le décrivent les auteurs : « La valeur marchande combinée des principales entreprises technologiques a atteint un record après l’autre pendant les confinements, dépassant même les niveaux antérieurs à l’épidémie… il est peu probable que ce phénomène s’atténue de si tôt, bien au contraire ».

Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour toutes les entreprises concernées, qui n’ont plus à payer des êtres humains pour travailler pour elles. L’automatisation est, et a toujours été, un moyen de réduire les coûts et donc d’augmenter les profits de l’élite capitaliste. La culture du New Normal fasciste apportera également des retombées lucratives à certains secteurs d’activité, comme l’industrie de l’emballage, expliquent Schwab et Malleret.

« La pandémie va certainement nous inciter à mettre l’accent sur l’hygiène. Une nouvelle obsession de la propreté entraînera notamment la création de nouvelles formes d’emballages. Nous serons encouragés à ne pas toucher aux produits que nous achetons. De simples plaisirs comme sentir un melon ou presser un fruit seront mal vus et pourraient même devenir une chose du passé».

Les auteurs décrivent également ce qui ressemble beaucoup à un programme technocratique lié au profit derrière la « distanciation sociale » qui a été un élément clé de la « réinitialisation » du Covid.

« Sous une forme ou une autre, les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la disparition de la pandémie elle-même, justifiant la décision de nombreuses entreprises de différentes industries d’accélérer l’automatisation. Au bout d’un certain temps, les préoccupations persistantes concernant le chômage technologique s’estomperont à mesure que les sociétés mettront l’accent sur la nécessité de restructurer le lieu de travail de manière à réduire au minimum les contacts humains étroits.

En effet, les technologies d’automatisation sont particulièrement bien adaptées à un monde dans lequel les êtres humains ne peuvent pas se rapprocher trop près les uns des autres ou sont prêts à réduire leurs interactions. Notre crainte persistante et peut-être durable d’être infectée par un virus (COVID-19 ou autre) accélérera ainsi la marche implacable de l’automatisation, en particulier dans les domaines les plus sensibles à l’automatisation ».

Comme mentionné précédemment, Schwab a longtemps été frustré par toutes ces réglementations fastidieuses qui empêchent les capitalistes de gagner autant d’argent qu’ils le voudraient, en se concentrant sur des préoccupations économiquement non pertinentes telles que la sécurité et le bien-être des êtres humains.

Mais – hourra! – la crise du Covid a fourni l’excuse parfaite pour éliminer une grande partie de ces entraves dépassées à la prospérité et à la croissance. La santé est un domaine dans lequel les lourdeurs administratives sont abandonnées. Pourquoi une partie prenante sensée imaginerait-elle qu’une obligation particulière de soin et de diligence devrait être autorisée à empiéter sur la rentabilité de ce secteur d’activité particulier ?

Schwab et Malleret sont ravis de constater que la télémédecine va « bénéficier considérablement » de l’urgence Covid : « La nécessité de faire face à la pandémie par tous les moyens disponibles (plus, pendant l’épidémie, la nécessité de protéger les professionnels de santé en leur permettant de travailler à distance) a supprimé certains des obstacles réglementaires et législatifs liés à l’adoption de la télémédecine ».

L’abandon des réglementations est un phénomène général dans le cadre du régime mondial de la nouvelle normalité, comme le rapportent Schwab et Malleret :

« Jusqu’à présent, les gouvernements ont souvent ralenti le rythme de l’adoption des nouvelles technologies en réfléchissant longuement à ce à quoi devrait ressembler le meilleur cadre réglementaire, mais, comme le montre l’exemple de la télémédecine et de la livraison par drone, une accélération spectaculaire forcée par la nécessité est possible.

Pendant les confinements, un assouplissement quasi-global des réglementations qui avait auparavant entravé les progrès dans les domaines où la technologie était disponible depuis des années s’est soudainement produit parce qu’il n’y avait pas de meilleur choix ou d’autre choix disponible. Ce qui était impensable jusqu’à récemment est soudainement devenu possible… Les nouvelles réglementations resteront en place ».

« L’impératif actuel de propulser, quoi qu’il arrive, “l’économie sans contact” et la volonté ultérieure des régulateurs de l’accélérer signifient qu’il n’y a pas de limites ».  « Aucune limite n’est imposée ».

Ne vous y trompez pas : c’est le langage adopté par le capitalisme lorsqu’il abandonne sa prétention à la démocratie libérale et passe en mode fasciste intégral. Il ressort clairement des travaux de Schwab et Malleret qu’une fusion fasciste de l’État et des entreprises, au profit de ces dernières, sous-tend leur grande remise à zéro.

Des sommes d’argent phénoménales ont été transférées des fonds publics dans les poches bombées du 1% depuis le tout début de la crise Covid, ainsi qu’ils le reconnaissent :

« En avril 2020, juste au moment où la pandémie commençait à se propager dans le monde, les gouvernements du monde entier avaient annoncé des programmes de relance s’élevant à plusieurs milliers de milliards de dollars, comme si huit ou neuf plans Marshall avaient été mis en place presque simultanément ». (…)

La COVID-19 a réécrit de nombreuses règles du jeu entre les secteurs public et privé. […] La plus grande intrusion bienveillante (ou non) des gouvernements dans la vie des entreprises et la conduite de leurs affaires dépendra du pays et de l’industrie, prenant donc de nombreuses formes différentes ». […]

« Des mesures qui auraient semblé inconcevables avant la pandémie pourraient bien devenir la norme dans le monde entier alors que les gouvernements tentent d’empêcher la récession économique de se transformer en une dépression catastrophique.[…]

« De plus en plus, on demandera au gouvernement d’agir comme « payeur de dernier recours » pour prévenir ou endiguer la vague de licenciements massifs et de destructions d’entreprises déclenchées par la pandémie. Tous ces changements modifient les règles du “jeu” de la politique économique et monétaire. » (4)

Schwab et son collègue auteur se félicitent de la perspective de voir les pouvoirs accrus de l’État utilisés pour soutenir le profit des grandes entreprises.

« L’une des grandes leçons des cinq derniers siècles en Europe et en Amérique est la suivante : les crises aiguës contribuent à renforcer le pouvoir de l’État. Cela a toujours été le cas et il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement avec la pandémie COVID-19 ».

« En regardant vers l’avenir, les gouvernements décideront très probablement, mais avec des degrés d’intensité différents, qu’il est dans le meilleur intérêt de la société de réécrire certaines des règles du jeu et d’accroître leur rôle de façon permanente ».

L’idée de réécrire les règles du jeu rappelle beaucoup le langage fasciste, tout comme, bien sûr, l’idée d’accroître en permanence le rôle de l’État dans l’aide au secteur privé.

En effet, il est intéressant de comparer la position de Schwab sur cette question avec celle du dictateur fasciste italien Benito Mussolini, qui a répondu à la crise économique en 1931 en lançant un organisme spécial d’urgence, L’Istituto mobiliare italiano, pour aider les entreprises.

Il a déclaré qu’il s’agissait d’ « un moyen de pousser énergiquement l’économie italienne vers sa phase corporative, c’est-à-dire un système qui respecte fondamentalement la propriété et l’initiative privée, mais qui les lie étroitement à l’État, qui seul peut les protéger, les contrôler et les nourrir ». (5)

Les soupçons sur la nature fasciste de la grande réinitialisation de Schwab sont confirmés, bien sûr, par les mesures policières étatiques qui ont été déployées à travers le monde entier pour assurer le respect des mesures « d’urgence » Covid. La pure force brute pure qui ne se trouve jamais très loin sous la surface du système capitaliste devient de plus en plus visible lorsqu’elle entre dans la phase fasciste et cela est très bien mis en évidence dans le livre de Schwab et Malleret.

Le mot « force » est utilisé à maintes reprises dans le contexte de la Covid-19. Parfois, c’est dans un contexte commercial, comme avec les déclarations selon lesquelles « la COVID-19 a forcé toutes les banques à accélérer une transformation numérique qui est maintenant là pour durer ». « La micro-réinitialisation obligera chaque entreprise de chaque secteur à expérimenter de nouvelles façons de faire des affaires, de travailler et de fonctionner ».

Mais parfois elle s’applique directement aux êtres humains, ou aux « consommateurs » comme Schwab et ses semblables préfèrent le penser.

« Pendant les confinements, de nombreux consommateurs auparavant réticents à l’idée de trop compter sur les applications et les services numériques, ont été contraints de changer leurs habitudes presque du jour au lendemain : regarder des films en ligne au lieu d’aller au cinéma, se faire livrer des repas au lieu d’aller au restaurant, parler à des amis à distance au lieu de les rencontrer en chair et en os, parler à des collègues sur un écran au lieu de bavarder à la machine à café, faire de l’exercice en ligne au lieu d’aller au gymnase, etc. […]

« Bon nombre des comportements techniques que nous avons été contraints d’adopter pendant les confinements deviendront plus naturels grâce à la familiarité. Au fur et à mesure que les distanciations sociales et physiques persistent, le fait de s’appuyer davantage sur les plateformes numériques pour communiquer, travailler, demander conseils ou commander quelque chose va, peu à peu, gagner du terrain sur des habitudes autrefois ancrées ».

Dans un système fasciste, les individus n’ont pas le choix de se conformer ou non à ses exigences, comme l’indiquent clairement Schwab et Malleret à propos de la « recherche de contacts » : « Aucune application volontaire de recherche des contacts ne fonctionnera si les personnes ne sont pas disposées à fournir leurs propres données personnelles à l’agence gouvernementale qui surveille le système; si une personne refuse de télécharger l’application (et donc de retenir des informations sur une éventuelle infection, ses mouvements et ses contacts), tout le monde en subira les conséquences ».

C’est, selon eux, un autre grand avantage de la crise Covid par rapport à la crise environnementale qui aurait pu être utilisée pour imposer leur nouvelle normalité : « Alors que pour une pandémie, une majorité de citoyens aura tendance à être d’accord avec la nécessité d’imposer des mesures coercitives, ils résisteront aux politiques contraignantes dans le cas de risques environnementaux dont les preuves peuvent être contestées ».

Ces « mesures coercitives », auxquelles nous sommes tous censés souscrire, impliqueront bien sûr des niveaux inimaginables de surveillance fasciste de nos vies, en particulier dans notre rôle d’esclaves salariés.

« L’évolution des entreprises va vers une plus grande surveillance; pour le meilleur ou pour le pire, les entreprises vont surveiller et parfois enregistrer ce que fait leur personnel. Cette tendance pourrait prendre de nombreuses formes différentes, de la prise de température corporelle avec des caméras thermiques à la surveillance, via une application, de la manière dont les employés respectent la distance sociale ».

Des mesures coercitives d’un type ou d’un autre sont également susceptibles d’être utilisées pour forcer les gens à prendre les vaccins Covid.

Schwab est profondément lié à ce monde, allant jusqu’à tutoyer Bill Gates et ayant été décrit par Henry McKinnell, président et PDG de Pfizer Inc, comme « une personne véritablement dévouée à une cause vraiment noble » . Il n’est donc pas surprenant qu’il insiste, avec Malleret, sur le fait qu' »un retour complet à la « normale » ne peut être envisagé avant qu’un vaccin soit disponible. »

« Le prochain obstacle est le défi politique consistant à vacciner suffisamment de personnes dans le monde (nous sommes collectivement aussi forts que le maillon le plus faible) avec un taux de conformité suffisamment élevé malgré la montée des antivax ».

Les « antivax » rejoignent ainsi la liste des menaces que Schwab fait peser sur son projet, aux côtés des manifestants anti-mondialisation et anticapitalistes, des Gilets Jaunes et de tous ceux qui sont engagés dans des « conflits de classe », la « résistance sociale » et le « contrecoup politique ».

La majorité de la population mondiale a déjà été exclue des processus de décision par le manque de démocratie que Schwab veut accentuer à travers sa domination corporative par les parties prenantes, sa « gouvernance agile », sa « gestion systémique de l’existence humaine » totalitaire.

Mais comment envisage-t-il de faire face au « sombre scénario » des gens qui s’insurgent contre sa grande réinitialisation new-normaliste et sa quatrième révolution industrielle transhumaniste ? Quel degré de « force » et de « mesures coercitives » serait-il prêt à accepter pour assurer l’aube de sa nouvelle ère technocratique ?

La question est effrayante, mais nous devons également garder à l’esprit l’exemple historique du régime du 20e siècle dans lequel Schwab est né. La nouvelle normalité nazie d’Hitler était censée durer mille ans, mais s’est effondrée 988 ans avant l’objectif. Ce n’est pas parce qu’Hitler a dit, avec toute la confiance du pouvoir, que son Reich durerait un millénaire, qu’il en fut ainsi. Ce n’est pas parce que Klaus Schwab et Thierry Malleret et leurs amis disent que nous entrons maintenant dans la quatrième révolution industrielle et que notre monde sera changé à jamais, qu’il en est ainsi.

Nous n’avons pas à accepter leur nouvelle normalité. Nous ne sommes pas obligés d’accepter leurs propos alarmistes. Nous ne sommes pas obligés de prendre leurs vaccins. Nous n’avons pas à les laisser nous implanter des smartphones ou modifier notre ADN. Nous n’avons pas à marcher, muselés et soumis, tout droit dans leur enfer transhumaniste. Nous pouvons dénoncer leurs mensonges ! Exposer leur programme ! Refuser leur récit ! Rejeter leur idéologie toxique ! Résister à leur fascisme !

Klaus Schwab n’est pas un dieu, mais un être humain. Juste un homme âgé. Et ceux avec qui il travaille, l’élite capitaliste mondiale, sont peu nombreux. Leurs objectifs ne sont pas ceux de la grande majorité de l’humanité. Leur vision transhumaniste est répugnante pour presque tout le monde en dehors de leur petit cercle et ils n’ont pas le consentement pour la dictature technocratique qu’ils essaient de nous imposer.

C’est, après tout, la raison pour laquelle ils ont dû se donner tant de mal pour nous l’imposer sous le faux drapeau de la lutte contre un virus. Ils ont compris que sans la justification de l' »urgence », nous n’allions jamais suivre leur plan diabolique.

Ils ont peur de notre pouvoir potentiel parce qu’ils savent que si nous nous levons, nous les vaincrons. Nous pouvons faire échouer leur projet avant même qu’il n’ait vraiment démarré. Nous sommes le peuple, nous sommes les 99%, et ensemble, nous pouvons récupérer notre liberté des mâchoires mortelles de la machine fasciste !

Winter Oak

Winter Oak est une organisation à but non lucratif qui se consacre à la diffusion d’informations et d’idées sur des questions sociales, environnementales et philosophiques.

Notes :

[1] Klaus Schwab with Nicholas Davis, Shaping the Future of the Fourth Industrial Revolution: A Guide to Building a Better World (Geneva: WEF, 2018), e-book.

[2] Klaus Schwab, The Fourth Industrial Revolution (Geneva: WEF, 2016), e-book.

[3] Kevin Warwick, I, Cyborg (London: Century, 2002), p. 4. See also Paul Cudenec, Nature, Essence and Anarchy (Sussex: Winter Oak, 2016).

[4] Klaus Schwab, Thierry Malleret, Covid-19: The Great Reset (Geneva: WEF, 2020), e-book. Edition 1.0.

[5] Benito Mussolini, cit. Pierre Milza and Serge Berstein, Le fascisme italien 1919-1945 (Paris: Editions de Seuil, 1980), p. 246.

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  1. Mmm… Une belle analyse mais qui me laisse désemparé. Se prêter mutuellement des intentions néfastes est-il la bonne façon d’arriver à quoi que ce soit? Je ne connais pas Schwab mais je ne crois pas qu’il nous ait insulté. Pourquoi le dépeindre comme un fourbe, un fasciste de la pire espèce? Un adage circulait entre nous quand nous étions enfants: « Celui qui le dit c’est lui qui l’est », pour ne dire que ça. Ayant écrit ceci, je suppose que dois réfléchir à la raison pour laquelle je l’ai fait. C’est de bonne guerre. Bonne année à tous.

  2. Jaesa – ce qui se joue ici et ailleurs – iatranshumanisme.com est rapidement devenu le site de référence sur le thème du transhumanisme et de l'intelligence artificielle. C'est un lieu d’échanges et de discussions sur les préoccupations du monde d’aujourd’hui et de demain – de craintes pour les uns, d'espoirs pour les autres. Nous bâtissons un espace porteur de réflexions.
    Jaesa dit :

    Intelligence artificielle et transhumanisme : Klaus Schwab est un partisan du transhumanisme, il prévoit l’implantation de puces d’abord dans les vêtements puis dans le cerveau, pour établir une « communication directe entre notre cerveau et le monde digital ». Il défend et promeut l’avènement de l’intelligence artificielle pour nos vies dans La quatrième révolution industrielle paru en 2017. [Entretien avec Darius Rochebin à la Radio télévision suisse, émission « Pardonnez-moi », en 2016.] Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Klaus_Schwab#Intelligence_artificielle_et_transhumanisme

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