Conférence de Laurent Alexandre sur le transhumanisme et l’intelligence artificielle
Laurent Alexandre donnait, le 14 septembre, une conférence sur le transhumanisme et l’intelligence artificielle aux universités d’été du Rassemblement national.
Reportage : RN rentrée politique de Fréjus
Dans son pamphlet « L’IA va-t-elle tuer aussi la démocratie? », Laurent Alexandre déplorait la montée en puissance de « charlatans populistes » en passe de ravir le pouvoir à l’élite traditionnelle auquel il appartient. L’eau a coulé sous les ponts depuis. Force est de constater que LAREM aura plus de mal à faire souche qu’on l’avait imaginé. La duopole droite-gauche est finalement en train de céder la place à une duopole extrême-droite/écologie politique. Dans ce contexte, anticipant une percée électorale de Marine, Laurent Alexandre se pose en « Wernher Von Braun » de l’IA et de l’augmentation cognitive devant un parterre devant un parterre de militants du RN. Et c’est désormais Marine Lepen qui tient la palme de la compréhension de l’IA, plus Copé. Si sa démonstration est assez impeccable, il faut reconnaître qu’elle met en évidence la montée en puissance des entreprises plutôt que des IA qui ne sont que leurs outils.
Les GAFAM et les BATHX ne sont pas des OGNI, ce sont des entreprises. Xi Yiping et les cadres du PCC sont des entrepreneurs. Dans l’UE, les institutions nationales et communautaires délèguent de plus en plus de missions publics aux entrepreneurs et sont pilotées par des lobbies défendant plus ou moins directement des intérêts entrepreneuriaux. Et ce sont les entreprises qui reprennent progressivement à leur charge le service à la population et pourvoyant à une part toujours plus importantes des besoins de leur personnel. En gros, Laurent Alexandre se focalise habilement et délibérément sur « le marteau » plutôt que le forgeron. C’est plus vendeur dans un contexte électoral mais pas forcément plus opportun pour la réflexion stratégique sur l’adaptation de la France à la 4e Révolution industrielle et aux mutations géopolitiques.
Pour éviter d’être disruptés en tant que travailleurs et électeurs, les citoyens français devraient ainsi se demander quel est le régime le plus pertinent dans trois domaines:
– Relation entre le consommateur français et l’offre numérique,
– relation entre l’administré de la République et les entreprises,
– relation entre les entreprises et les assemblées parlementaires.
Quelques idées: Des SCIC pourraient produire des produits numériques nationaux pour réduire notre dépendance aux GAFA. Les administrés pourraient bénéficier d’aide pour intégrer le salariat et l’actionnariat des entreprises locales. Les entreprises ou fédération d’entreprises de droit français, avec une participation majoritaire des citoyens français pourraient se voir octroyer des sièges parlementaires.