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Le Crédit social en Chine et le totalitarisme numérique au quotidien

Crédit social, surveillance numérique, surveillance globale

Les devoirs avant les droits

En Chine, le « crédit social » des citoyens fait passer les devoirs avant les droits depuis 2014. Le cash a disparu, tout est dans le smartphone. Les habitudes d’achat sont notées via un système de points qui récompense ou sanctionne les citoyens selon leurs comportements.

Un système de crédit et de sanctions selon lequel tout devient limité, une fois que la confiance est perdue. Dans ce cas, les Chinois sont soumis à des restrictions partielles ou totales sur certaines dépenses, comme l’achat de billets d’avion et de train. Les détenteurs des meilleurs scores de crédit social sont, par exemple, dispensés de caution pour emprunter des ouvrages.

Pour faire respecter les règles, le gouvernement mise aussi sur le « name and shame« . Sur chaque passage piéton, un écran géant affiche le visage des piétons qui ont traversé au rouge. Ils sont identifiés en temps réel et perdent des points de crédit. L’idée est de faire honte aux contrevenants pour qu’ils se plient aux règles du code de la route.

L’angoisse des Chinois est de descendre en dessous des 350 points et devenir des citoyens de seconde zone, privés de certains droits.

On se souvient de l’effrayante déclaration du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, expliquant le projet d’Emmanuel Macron pour son second mandat : « On veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social avec des devoirs qui passent avant les droits« . C’est le désir de contrôler complètement la société, mettre en place un « crédit social ». Le New Normal est encore un totalitarisme naissant, mais son essence est indubitablement évidente.

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Crédit social en Chine. Sur cette capture d’une vidéo du centre d’information sur le crédit social de Rongcheng (Shandong), on apprend que les gens condamnés à la prison tombent en catégorie C (ils ne pourront plus emprunter ou prétendre à un emploi public). Ceux qui ne respectent pas une décision de justice passent en D : sur liste noire, ils sont notamment interdits d’avion. Crédit : Gilles Sabrié

Ma femme a du crédit

Une société entièrement placée sous surveillance. Des caméras dans les rues, une pour deux habitants. Des applications sur le téléphone portable qui vous tracent à chacun de vos déplacements et enregistrent tout de vos habitudes de consommation. Tous les Chinois ont désormais un double digital, noté, calibré, jugé par les ordinateurs du parti, qui vit sa vie dans les serveurs informatiques de Pékin. La loyauté fait gagner des points. Les critiques font baisser le crédit.

C’est le quotidien de Lulu et de ses compatriotes, confrontés à cette technologie qui juge leurs vies chaque jour, chaque heure, chaque seconde. Lulu est la femme de Sébastien Le Belzic. Journaliste installé à Pékin depuis 2007, il a décidé de filmer son quotidien pour comprendre en quoi cette révolution technologique et sociale impacte la vie de son épouse.

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Chine – État de surveillance ou vision du futur ? | Documentaire (en VO) de DW Documentary

La Chine met en place un énorme système de surveillance numérique, le crédit social. L’État collecte des quantités massives de données auprès de citoyens volontaires : les avantages sont pratiques et les personnes qui respectent les règles sont récompensées.

Les critiques le qualifient de « projet orwellien le plus ambitieux de l’histoire de l’humanité ». Le système de surveillance numérique chinois implique que des quantités massives de données soient collectées par l’État. Dans le « cerveau » de Shanghai, par exemple, les autorités ont l’œil sur tout. Sur des écrans géants, elles peuvent basculer sur n’importe laquelle des quelques un million de caméras, pour découvrir qui s’endort au volant, ou jette des déchets, ou ne respecte pas la réglementation sur le coronavirus.

« Nous voulons que les gens se sentent bien ici, qu’ils aient le sentiment que la ville est très sûre », explique Sheng Dandan, qui a participé à la conception du « cerveau ». Les enquêtes suggèrent que la plupart des citoyens chinois sont enclins à voir les avantages par rapport aux risques : si les algorithmes peuvent identifier chaque citoyen par son visage, son discours, et même sa façon de marcher, ceux qui enfreignent la loi ou se comportent mal n’auront aucune chance. C’est incroyablement pratique : un smartphone peut être utilisé pour accomplir à peu près n’importe quelle tâche, et respecter les règles permet d’obtenir des réductions en ligne grâce à un système d’évaluation sociale.

C’est ce qui rend le Big Data si attrayant, et pas seulement en Chine. Mais d’où viennent les données nécessaires ? Qui les possède et qui est autorisé à les utiliser ? Le choix auquel est confronté le monde occidental est le suivant : s’engager dans cette technologie au détriment des valeurs sociales, ou l’ignorer, en permettant aux autres pays du monde de fixer les règles.

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Total Contrôle

(republication) Bruno Fay Co-auteur avec Xavier Muntz de la soirée thématique “Tous Fichés” diffusée sur Arte en juin 2007 sur les nouvelles technologies de surveillance.

Déjà la cyber-surveillance est en marche et les milices du Net prolifèrent. Illusion sécuritaire ? Ce documentaire mesure les risques et paradoxes d’une fuite en avant technologique.

Des experts en nouvelles technologies dressent un panorama inquiétant des dispositifs de surveillance mis en œuvre à travers le monde, avec des outils de traçage et d’identification sans cesse plus perfectionnés et plus nombreux. La mode est aux virus et aux logiciels intrusifs qui prennent le contrôle des ordinateurs ou des webcams pour épier l’usager jusque dans son intimité, chez lui ou sur son lieu de travail.

Si le “contrôle total” existe déjà en matière d’informatique, la biométrie gagne aussi de plus en plus d’entreprises et de collectivités comme les hôpitaux, les écoles, les mairies.

Les syndicats dénoncent un “flicage” généralisé et relèvent l’apparition de nouvelles pathologies liées au stress et à la surveillance permanente. De son côté, la révolution RFID (identification par radiofréquences) est en marche : en Europe et en Amérique, les implants de puce dans le corps humain se multiplient. À Mexico, un millier de personnes ont sauté le pas, essentiellement pour des raisons médicales.

Un spécialiste de la géolocalisation évoque les applications prochaines où l’on combinera la puce avec un émetteur GPS pour localiser en temps réel un objet ou une personne…

Ce documentaire met efficacement en perspective la politique du tout sécuritaire et le prix que nous devrons payer pour cela pour cette soi-disant “sécurité” .

Partie 1 : Internet sous contrôle
Partie 2 : Biométrie, le corps fiché
Partie 3 : La révolution RFID, les premiers implants

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