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Un demi-milliard de personnes luttent pour trouver un travail rémunéré

Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies, près d’un demi-milliard de personnes dans le monde luttent pour trouver un travail rémunéré, enfermant les individus dans la pauvreté et alimentant des niveaux d’inégalité accrus.

Alors que les dirigeants mondiaux se rendent en avion dans la station de ski Suisse de Davos pour exprimer leurs inquiétudes face aux inégalités et à la crise climatique, l’OIT indique que plus de 473 millions de personnes dans le monde n’ont pas les possibilités d’emploi suffisantes pour répondre à leurs besoins.

L’étude montre également que le chômage mondial va augmenter pour la première fois en dix ans, car le ralentissement de la croissance économique dans le monde entraîne une augmentation du nombre de personnes sans emploi d’environ 2,5 millions pour atteindre plus de 190 millions.

Ce rapport intervient après que les Nations unies aient déclaré la semaine dernière que les tensions commerciales risquaient d’entraîner une baisse de la croissance mondiale cette année, dans un développement qui ferait dérailler les efforts internationaux de lutte contre la pauvreté dans les pays à faible revenu et détournerait l’attention de la tâche de décarbonisation de l’économie mondiale.

L’accès à un travail rémunéré n’est pas une garantie de travail décent.

Sur une population en âge de travailler de 5,7 milliards de personnes dans le monde, l’OIT a constaté que pas moins de 165 millions de personnes avaient un emploi, mais étaient incapables de trouver un travail avec un nombre d’heures rémunérées suffisant pour répondre à leurs besoins. Elle a également constaté que 119 millions de personnes supplémentaires avaient soit abandonné la recherche active d’un emploi, soit n’avaient pas accès au marché du travail en raison de leur situation personnelle. Outre les personnes officiellement classées comme chômeurs, environ 473 millions de personnes sont concernées dans le monde entier.

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Appelant à des efforts urgents pour assurer que tous les types de travail rémunéré soient également de qualité décente, Guy Ryder, le directeur général de l’OIT, a déclaré : « Pour des millions de gens ordinaires, il est de plus en plus difficile de se construire une vie meilleure grâce au travail.

« Les inégalités et l’exclusion persistantes et importantes liées au travail les empêchent de trouver un travail décent et un meilleur avenir. C’est un constat extrêmement grave qui a des implications profondes et inquiétantes pour la cohésion sociale ».

« A cause de la sous-utilisation de la main-d’œuvre et des emplois de mauvaise qualité, nos économies et nos sociétés passent à côté des bénéfices potentiels que représente ce vaste réservoir de talents humains », affirme l’auteur principal du rapport, Stefan Kühn. « Nous ne trouverons une voie de développement durable et inclusive qu’en nous attaquant à ces inégalités sur le marché du travail et en favorisant l’accès au travail décent. »

Dans une évaluation brutale des risques liés au sous-emploi, l’OIT a déclaré que le manque d’emplois productifs et bien rémunérés signifiait que plus de 630 millions de travailleurs dans le monde vivaient dans une pauvreté extrême ou modérée avec des revenus inférieurs à 3,20 $ (2,90 €) par jour. Malgré une tendance progressive à la réduction des niveaux de pauvreté dans le monde, ces personnes n’ont pas de revenus suffisants pour échapper à la misère.

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1 Comment »

  1. Selon ce rapport de l’OIT, la croissance mondiale aurait été accompagnées par une hausse de l’emploi. Sauf que cela appelle certaines questions…

    Premières interrogations: Comment a-t-on établi la statistique? Est-ce que les chômeurs indemnisés, les sans-abris et les personnes invalides ont été compté comme chômeur? A partir de quel montant de revenu est-on considéré comme un travailleur plutôt qu’un esclave. Pour le décompte des emplois, quelles distinctions a-t-on fait entre les travailleurs à temps plein et les travailleurs à temps partiel? Est-ce qu’un travailleur cumulant plusieurs emplois sur la semaine (voire la journée) a bien été compté comme un seul travailleur?

    En prolongement: Où est-ce que l’emploi a augmenté exactement avec la croissance? Où a-t-il diminué exactement avec la croissance?

    Interrogations annexes: Quelle est l’évolution de la mortalité chez les sans-emplois, les sans-abris et les travailleurs pauvres pendant la période d’augmentation de la croissance mondiale.

    Avec une approche « conciliante » des statistiques, on peut toujours prouver que le bonheur du monde passe par le fait que les pays occidentaux ouvrent leur marché au dumping social et finissent par devenir des pays sous-développés faute d’emploi, de revenus salariaux et de recettes fiscales. Force est de constater le marché-monde a créé une concurrence les Etats nuisible aux droits sociaux et paralysante en matière de protection de l’environnement. L’ultralibéralisme économique est aussi à la source de la Quatrième Révolution industrielle qui va peut-être provoquer une hausse de la croissance mondiale mais sûrement pas de l’emploi des humains.

    L’OIT essaye surtout de jouer les utilités pour continuer à exister. Défendre les droits sociaux ne lui offre pas beaucoup de perspectives d’avenir. Aider l’ONU à faire l’apologie de la mondialisation ultralibérale face à un président américain hostile au multilatéralisme est sans doutes plus profitable. Puisque l’OIT évoque aussi les inégalité, qu’elle nous explique pourquoi les pays en tête du classement IDHI (Indice de Développement Humain ajusté aux Inégalités) ne sont pas ceux qui affiche la plus forte croissance. Car, étrangement, les USA et la Chine n’ont jamais été en tête de ce classement. A ce propos, les pays classés comme AAA+ par Moody’s et autres agences de notation ne sont pas au top de l’IDHI.

    La croissance du PIB est une mesure utile pour calculer certains indices mais sûrement pas une mesure de la prospérité ou du bonheur des populations. L’ONU l’a elle-même reconnu puisqu’elle mesure également l’IDH et l’IDHI. Outre le PNUD, d’autres organisations difficilement taxables de « populisme », de « xénophobie » ou même d' »irréalisme philanthropique », recherchent justement des alternatives:

    A lire sur le site de l’OCDE // OCDE Better Life
    (http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/#/00111111111)

    A lire sur le site de l’IDIES // Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR)
    (http://www.idies.org/index.php?category/FAIR)

    A lire sur le site de Novethics // Le Crédit suisse s’interroge sur les alternatives au PIB pour mieux évaluer l’économie
    (https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/credit-suisse-s-interroge-sur-les-alternatives-au-pib-pour-mieux-evaluer-l-economie-145893.html)

    S’ils avaient mis en oeuvre et analyser leurs nouveaux indicateurs, le « marché-monde » n’aurait peut-être pas été géré de façon à ouvrir la voie à Trump et d’autres dirigeants hostiles au multilatéralisme. Des dirigeants qui ont beau jeu de répondre aux critiques de l’ONU en soulignant la façon dont elle respecte elle-même les droits qu’elle prétend défendre…

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