Naissance imminente d’un troisième bébé génétiquement modifié
Quand le scientifique chinois He Jiankui, aujourd’hui célèbre pour avoir amené dans le monde les bébés génétiquement modifiés, la communauté scientifique et les gouvernements du monde entier ont condamné ses recherches et insisté pour que des mesures de protection plus strictes soient mises en place afin que cela ne se reproduise plus.
Aujourd’hui, CNBC rapporte que le prochain bébé génétiquement modifié doit naître cet été – et les scientifiques s’efforcent de comprendre ce que cela signifie pour l’humanité et la science.
En janvier, William Hurlbut, bioéthicien à Stanford, avait prévenu le monde qu’un troisième bébé génétiquement modifié était probablement attendu pour juin.
S’exprimant lors d’une conférence parrainée par CNBC, Hurlbut a suggéré que les scientifiques doivent accepter le fait que la boîte de Pandore de l’homme génétiquement modifié a été ouverte.
« En tant qu’espèce, nous devons faire face à cette situation », a déclaré M. Hurlbut. « Pour la première fois dans l’histoire de la vie, nous pouvons influencer l’avenir de notre évolution. »
Même si cela est fait avec des intentions bienveillantes, telles que la façon dont il prétend avoir immunisé les bébés contre le VIH, le piratage génétique d’un embryon humain soulève des dilemmes éthiques autour de l’idée de consentement médical.
« Comment s’assurer que l’on peut aligner la personne qui consent et celle qui prend le risque », a demandé Paul Dabrowski, PDG de Synthego, une société d’ingénierie du génome, lors de la conférence.
Genetics, CRISPR and Medical Ethics at the CNBC Healthy Returns conference in New York on May 21, 2019.
A third CRISPR baby may have already been born in China [MIT Technology Review]
Je n’arrive pas à m’indigner devant de telles expérimentations qui certes contiennent en germe de multiples incertitudes et peut-être même des dangers potentiels pour l’espèce humaine mais après tout, l’histoire des sciences expérimentales est faite de telles expérimentations hasardeuses qui, pour ne rester que dans le domaine de la médecine, n’ont pas toujours été couronnées de succès ni exemptes de souffrances chez ceux auxquels on appliquait certains protocoles. En écrivant cela je pense à l’ablation ( dans des conditions loin d’être indolores ) d’une partie du cerveau, autrement appelé lobotomie que des praticiens recommandaient encore au vingtième siècle pour soigner des désordres psychiques.