Qui gagne la course à l’IA : la Chine, l’Union européenne ou les États-Unis ?
Les États-Unis mènent la course à l’IA, la Chine fermant rapidement la marche et l’UE à la traîne
Alors que les États-Unis ont actuellement un avantage dans la course au développement de l’intelligence artificielle, la Chine gagne rapidement du terrain en raison du retard pris par l’Europe, selon un rapport publié par le Center for Data Innovation.
L’étude débute par un vaste débat sur le territoire qui a acquis le leadership en matière d’intelligence artificielle et sur les implications pour les technologies de pointe, telles que les véhicules autonomes et d’autres formes d’automatisation. Les vainqueurs d’une course aux armements de l’IA pourraient détenir un avantage économique important dans les décennies à venir.
Les entreprises du secteur de la technologie et les décideurs américains craignent de plus en plus que l’initiative de la Chine de dominer l’IA d’ici 2030 ne lui permette de dicter ce domaine crucial. La capacité de son gouvernement central à permettre la collecte de données de grande envergure et à désigner des champions officiels pour mener cette charge semble avoir donné un élan significatif à ses efforts.
La Chine, prochaine superpuissance de l’intelligence artificielle?
Toutefois, le rapport brosse un tableau complexe montrant que les trois territoires disposent d’atouts potentiels importants, ainsi que des risques susceptibles de nuire à leurs efforts en matière d’IA. Des trois, l’UE pourrait être confrontée aux plus grands défis parce qu’elle n’est en tête dans aucune des six catégories mesurées.
« L’IA est la prochaine vague d’innovation et ne pas saisir cette opportunité constituera une menace pour la sécurité économique et nationale d’un territoire », a déclaré Daniel Castro, directeur du Center for Data Innovation, dans un communiqué. « L’UE dispose d’un important bassin de talents et d’une communauté de recherche active, mais si elle ne renforce pas ses initiatives actuelles en matière d’IA, elle ne suivra pas le rythme de la Chine et des États-Unis. »
Le centre a choisi de se concentrer sur six catégories : talent, recherche, développement, adoption, data et hardware. Sur une échelle de 100 points, les chercheurs ont constaté que les États-Unis étaient en tête avec 44,2 points, la Chine était deuxième avec 32,3 et l’Union européenne troisième avec 23,5.
L’étude a révélé que les États-Unis font preuve d’un leadership clair dans quatre des six catégories : talent, recherche, développement et hardware. La Chine est en tête en matière d’adoption et de data.
Les résultats semblent inquiétants pour l’UE, qui a beaucoup mis l’accent sur ses efforts en matière d’IA ces dernières années. Mais l’UE se classe au deuxième rang dans quatre catégories : le talent, la recherche, le développement et l’adoption. De ces dernières, elle est particulièrement forte dans la catégorie de la recherche.
« L’UE possède le talent nécessaire pour rivaliser avec la Chine et les États-Unis en matière d’intelligence artificielle, mais il existe un fossé évident entre la quantité de talents en matière d’IA, son développement et son adoption », a déclaré Eline Chivot, analyste politique principale du Center for Data Innovation, dans une déclaration. « L’UE devrait donner la priorité aux politiques visant à retenir les talents, à transformer les succès de la recherche en applications commerciales, à développer des entreprises plus grandes et plus compétitives sur le marché mondial et à réformer la réglementation pour permettre une meilleure utilisation des données pour l’IA ».
La Chine pourrait devenir le leader mondial des recherches sur l’IA
Selon l’étude, la Chine manque cruellement de talents par rapport à l’UE et aux États-Unis. Les auteurs recommandent à la Chine d’accroître massivement ses investissements dans l’enseignement de l’IA au niveau universitaire. Dans le même temps, le pays a acquis un avantage considérable en termes de données disponibles pour le développement et l’adoption de l’IA.
Les États-Unis sont devenus l’un des premiers chefs de file de l’IA, en grande partie grâce à la force des géants technologiques en place qui ont beaucoup investi dans ce domaine. Mais le rapport indique que le pays doit faire davantage pour continuer à élargir sa base de talents s’il veut conserver cette avance, notamment en veillant à ce que les talents étrangers puissent facilement immigrer aux États-Unis, tout en augmentant les investissements dans la recherche sur l’IA.
Il est possible que Google/Alphabet Group ait encore une petite avance sur les autres géants américains dans le secteur des assistants virtuel et des IA germe. Mais qu’en est-il des systèmes experts (Watson d’IBM), de la gestion de réseaux sociaux (Facebook), de la robotique (Amazon). L’avance des GAFAM et NATU sur les BATHX, riches et exonérés de critiques, est très hypothétique. Dans ce domaine, le Gouvernement américain, lui, est clairement en retard sur le secteur privé et la Chine. Pour ce qui est de l’Union européenne, elle n’est pas le désert numérique décrié par Laurent Alexandre mais c’est un groupe d’outsiders.
Il est de toute façon absurde de comparer une zone de libre-échange fondé sur la guerre économique entre Etats membres avec deux superEtats. On devrait alors plutôt faire la comparaison entre l’UE et l’UEE, l’ASEAN, l’UA, le Mercosur etc … ce qui ne veut pas dire que l’UE est en haut du classement. Pour exemple, l’Union africaine n’a pas autant de retard que ne l’imaginent les dirigeants européens et les eurocrates en particulier et elle fait preuve d’un dynamisme en matière d’innovation technologique et montée en puissance qui est inconnu en Europe. Le principal problème de l’UE, c’est qu’elle est (et pas vraiment à son corps défendant) l’hinterland numérique des USA. Dans le même ordre d’idée, on peut aussi douter que la Chine manque de spécialistes de l’IA. En tout cas, elle ne manque ni d’argent, ni d’espions.