Un implant cérébral et l’IA ont rendu la parole à une femme paralysée
À l’âge de 30 ans, Ann a été victime d’une attaque cérébrale qui l’a laissée gravement paralysée. Elle a perdu le contrôle de tous les muscles de son corps et ne pouvait même plus respirer.
Des chercheurs viennent de créer un implant cérébral qui décode les pensées en paroles synthétisées, ce qui permet aux patients paralysés de communiquer par l’intermédiaire d’un avatar numérique.
Ann aide les chercheurs à développer une nouvelle technologie cerveau-ordinateur (BCI) qui pourrait un jour permettre aux survivants d’AVC comme elle de communiquer plus naturellement par l’intermédiaire d’un avatar numérique qui ressemble à une personne.

Ann a travaillé avec l’équipe pour apprendre à l’algorithme d’IA à reconnaître ses signaux cérébraux associés aux phonèmes, les sous-unités de la parole qui forment les mots prononcés. Photo de Noah Berger
Cette technologie révolutionnaire a été mise au point par des chercheurs de l’UC San Francisco et de l’UC Berkeley. Elle décode les signaux cérébraux d’Ann et les transforme pour la première fois en texte, en paroles et en expressions faciales par l’intermédiaire d’un avatar numérique.
La recherche est dirigée par le docteur Edward Chang de l’UCSF, titulaire de la chaire de chirurgie neurologique.
L’implant convertit les signaux cérébraux en texte à une vitesse de près de 80 mots par minute, en se concentrant sur les phonèmes plutôt que sur les mots entiers afin d’améliorer la vitesse.
L’IA génère des voix réalistes (reflétant la voix du patient avant son accident) et des animations faciales qui visent à permettre une communication plus naturelle.
Cette avancée rapproche la technologie d’une utilisation réelle, la prochaine étape étant un modèle sans fil qui ne nécessite pas de connexion physique à l’interface.

Max Dougherty, coordinateur de la recherche clinique, relie les électrodes placées sur le cerveau d’Ann à l’ordinateur qui traduit ses tentatives de parole en mots prononcés et en mouvements faciaux effectués par un avatar. Photo par Noah Berger