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Supprimer la main-d’œuvre. La révolution des robots est déjà là

Le PDG d’une entreprise de robotique déclare que son objectif est de « supprimer » le travail humain de l’économie. C’est en train de se produire.

En réponse à la « pénurie de main-d’œuvre« , les entreprises cherchent à remplacer les travailleurs par des machines – et les entreprises de robotique sont ravies de leur rendre service.

David Zapico, PDG de la société de robotique Ametek Inc. a déclaré à Bloomberg que « les gens veulent supprimer la main-d’œuvre. »

Il n’est pas le seul à penser ainsi. Les dirigeants de Hormel Foods Corp et de Domino’s Pizza ont également confirmé à Bloomberg qu’ils investissent dans l’automatisation afin de réduire les coûts de main-d’œuvre et de faire face à une « offre de main-d’œuvre restreinte », selon les termes du vice-président de Hormel.

Si la tendance se maintient, la demande de main-d’œuvre augmentera lentement, les inégalités se creuseront et les perspectives pour de nombreux travailleurs peu instruits ne seront pas très bonnes, a déclaré Daron Acemoglu, économiste au Massachusetts Institute of Technology, à Bloomberg.

Et comme l’écrit Greg Nichols sur ZDNet, « la révolution robotique n’est pas à venir », elle est « déjà là ».

Elon Musk a déclaré que le travail physique « sera un choix » dans un avenir où l’automatisation se développe de plus en plus. « C’est pourquoi je pense qu’à long terme, il faudra mettre en place un revenu de base universel », a-t-il ajouté.

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4 Comments »

  1. Franchement, certains patrons veulent remplacer leur main-d’œuvre humaine dans quel but, dans le cadre de quelle production et à destination de qui?
    /1/ Si l’idée est de réduire les charges salariales, les délocalisations sont plus efficaces. Evidemment, les confinements compliquent les exportations mais pas autant qu’on le croit… A l’approche de 2022, qui est le principal fournisseur de masques de la France et de certains de ses voisins? La Chine. Les robots actuels ne sont rentables que pour fabriquer des produits standards, en grande série et sur une longue durée. Les séries limitées et les produits sur mesure nécessitent encore des humains à bas salaire.
    /2/ Produire à bas coût ne suffit pas: il faut encore produire à destination d’une clientèle. La clientèle, ce sont les salariés-contribuables et ceux dont ils financent le revenu de remplacement par leurs impôts. Le revenu universel n’est donc le substitut du salaire que si l’on peut financer un revenu universel élevé.
    /3/ Le secteur robotisé de l’économie s’effondrera donc à moins de s’organiser sur le modèle de l’économie palatine: répondre au besoin des entreprises robotiques et de leurs actionnaires. Les salariés désœuvrés, eux, formeront des coopératives de consommateurs, des système d’échange locaux (SEL), des réseaux de bases autonomes durables (BAD). Ils travailleront pour satisfaire leurs propres besoins vitaux dans des réseaux économiques fondés sur les monnaies d’échange plutôt que les monnaies de thésaurisation. Reste à savoir comment les entreprises robotisées et les SEL vont cohabiter et partager les ressources.
    /4/ Toutefois, il est fort probable qu’on en arrivera pas là. Pour renforcer sa légitimité et sa liberté d’action, l’Etat encadrera progressivement tous les aspects de la vie de l’administré non pour le préparer à la guerre mais pour promouvoir l’hygiénisme, une certaine forme de décroissance et le développement durable. Beaucoup de membres du précariat n’y trouveront rien à redire dès lors que l’encadrement public leur garantira l’accès aux biens et services vitaux. L’hypersurveillance permettra de repérer les contrevenants les moins habiles et les opposants potentiels; les données seront revendues aux entreprises les plus utiles à l’Etat. La législation multipliera le nombre des assurances obligatoires. Un système de cotation civique sera mis en place pour distinguer les administrés utiles des autres. Les individus hostiles ou encombrant seront confinés dans des espaces dédiés et partiellement livrés. Les communes les moins prospères deviendront des ghettos pour « mal notés » et leur gestion sera confiée à des sortes de « compagnies des indes ». Pour s’épargner une coûteuse bureaucratie, l’Etat totalitaire optera pour le modèle de l’Etat contrôleur, déléguant autant que possible chacune de ses fonctions et programmes à des sous-traitants du secteur privé.
    /5/ Puisque les entreprises seront les principaux contribuables, les personnes morales finiront par obtenir le droit de vote. Devenues des électeurs à part entière, les entreprises prestant des missions publiques militeront pour obtenir toujours plus de liberté d’action. Les contrats de travail ne fixeront pas de période de travail (rémunéré) minimal et incorporeront l’acceptation d’une procuration de vote en faveur de l’entreprise. L’employeur offrira aux salariés un bouquet d’assurance-groupe pour gagner sa loyauté et le mettre en conformité avec la législation.
    /6/ Chaque électeur recevra un nombre de vote déterminé par sa base imposable, ses effectifs salariés et les notes civiques de ses membres. Les sous-traitant et les fournisseurs de l’Etat deviendront à la fois l’électorat majoritaire et les acteurs majeurs du secteur privé: tous ceux qui ne travailleront pas directement pour les pouvoirs publics, travailleront pour leurs partenaires. Pour réduire la pression fiscale, l’impôt des sociétés en numéraire sera remplacé par des cessions d’action. Réciproquement, l’Etat paiera ses fournisseurs et sous-traitants au moins en partie par cession de bons du trésor remboursable en action. L’Etat sera finalement financé par des moyens non fiscaux, dirigé par ses sous-traitants et fournisseurs dirigeant chacun un conglomérat ou un réseau de franchisés. L’économie de fonctionnalité et le secteur des assurances connaîtront un boom inégalé.

  2. Bon, Elon Musk fait aussi faire son travail de petite main par les « Turks » en Inde. Car l’IA n’y arrive pas encore.

    • Effectivement, la cible actuelle des fournisseurs de robotique est plutôt la cobotique et les robogiciels. Les decentralized autonomous compagnies et les autofacts seront encore de la science-fiction pour longtemps.

      Evidemment, la production normalisée de certains produits de masse récurrents peuvent être largement automatisées: les Américains n’ont pas délocalisés la production d’abba-zaba dans le Tiers Monde. Seulement, dès qu’il faut faire du sur mesure en série, l’humain redevient indispensable ne serait-ce qu’au plan marketing.

      On comprendra que les progrès de la vente en ligne favorise l’automatisation de la production, donc la réduction des emplois, donc la réduction du nombre de consommateurs potentiels: A bon entendeur, salut.

  3. Je suis pour.
    Ce n’est qu’après qu’on leur dit que le paramétrage et la maintenance des robots sont hors de prix. Nul doute que ce décideur qui semble très compétent le sait ! Il aura tout le temps de s’en rendre compte…aprés. Lol

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