Le rapport du G30 sur la politique économique après Covid-19
Dernière mise à jour le 08/01/2021
Mesures plus ciblées pour soutenir les entreprises qui seront susceptibles d’être viables dans une économie post-pandémique
Déterminer quelles entreprises sauver et lesquelles laisser mourir sera l’un des principaux défis que devront relever les gouvernements après la pandémie, selon un rapport du G30 publié le mois dernier.
Le rapport décrit un environnement économique post-pandémique difficile dans lequel les entreprises doivent essayer de se sortir des niveaux d’endettement massifs accumulés pour survivre à la crise. Une fois les programmes de soutien budgétaire massifs épuisés, le groupe d’économistes internationaux craint une crise de solvabilité.
Le G30 est un forum privé de financiers, d’économistes et de décideurs politiques actuels et anciens qui se réunissent à huis clos pour discuter des questions économiques mondiales.
L’ancien directeur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui a également coordonné le rapport, a déclaré qu’il y a eu relativement peu de faillites jusqu’à présent car “le flux d’argent masque en fait une réalité sous-jacente”.
Le rapport cherche à guider les gouvernements sur la façon d’éviter de fournir des ressources vitales aux entreprises qui sont mal placées pour le monde post-pandémique et de plutôt “s’adapter aux nouvelles réalités commerciales“. Il s’agit notamment d’encourager les “transformations nécessaires ou souhaitables des entreprises” dans les secteurs qui se numérisent de plus en plus.
Le rapport recommande également de repenser les lois sur la faillite pour les zones où les protocoles actuels rendent difficile la survie des entreprises endettées, même si elles ont une stratégie viable.
“Au cœur du défi se trouve le fait que, alors que la crise actuelle produit un nombre beaucoup plus important d’entreprises avec des modèles commerciaux sous-jacents solides mais des bilans peu solides, la plupart des juridictions ont des procédures d’insolvabilité qui considèrent essentiellement qu’une entreprise avec un bilan peu solide est une entreprise structurellement peu solide”, indique le rapport.
Le rapport préconise également un large changement de la structure de financement en faveur des capitaux propres plutôt que de la dette, ajoutant que les gouvernements pourraient mettre en place des politiques visant à encourager la restructuration des bilans, ou prendre eux-mêmes des fonds propres.
“Correctement structurées, ces initiatives gouvernementales peuvent générer des revenus d’investissement substantiels pour compenser partiellement ou totalement le coût des incitatifs ou les pertes que les gouvernements subissent du fait de l’effondrement des entreprises”, précise le rapport.