La Chine prétend avoir atteint la suprématie quantique
Dernière mise à jour le 05/12/2020
Une équipe de chercheurs de l’Université des sciences et des technologies de Chine vient de revendiquer la suprématie quantique, rapporte Wired.
Google a été le premier à revendiquer la suprématie quantique en octobre 2019 avec son ordinateur quantique Sycamore qui a effectué un calcul lié à la génération de nombres aléatoires en seulement 200 secondes – une tâche qui aurait pris 10 000 ans au plus puissant superordinateur du monde, selon le géant de la technologie.
Selon l’article publié dans la revue Science, l’équipe chinoise affirme que son système, appelé Jiuzhang, a réalisé en trois minutes un calcule qui aurait pris deux milliards d’années à un puissant superordinateur.
L’équipe chinoise était dirigée par Jian-Wei Pan, dont l’importante équipe de recherche a bénéficié d’un plan du gouvernement chinois visant à renforcer sa position dans le domaine de la technologie quantique. Leurs réalisations comprennent la démonstration de l’utilisation du cryptage quantique sur des distances record, notamment l’utilisation d’un satellite spécialement conçu pour les communications quantiques afin de sécuriser un appel vidéo entre la Chine et l’Autriche. Le cryptage fondé sur la mécanique quantique est théoriquement inviolable, bien qu’en pratique on puisse encore le subvertir.

A photo of the Jiuzhang light-based quantum computer prototype Photo: courtesy of University of Science and Technology of China
Il existe des différences frappantes entre les deux systèmes quantiques.
Le processeur Sycamore de Google utilise des circuits quantiques qui comprennent des métaux supraconducteurs qui doivent être cryogénisés à des températures extrêmement basses.
Tandis que le processeur de l’équipe chinoise manipule des photons, des particules de lumière qui ne nécessite pas de surrefroidissement. Cela introduit des limites : le prototype photonique n’est pas facilement reprogrammable pour effectuer des calculs différents. Ses paramètres ont en effet été codés en dur dans ses circuits optiques. Ce qui signifie que le système a été conçu dès le départ pour effectuer ce calcul particulier.
L’informatique quantique n’en est qu’à ses débuts. Les ingénieurs n’ont pas encore trouvé d’utilisation pratique et utile. Et les ordinateurs quantiques sont aussi très instables et fragiles.
Mais le fait de se lancer dans des calcules qui dépassent les capacités des ordinateurs conventionnels et avec des architectures radicalement différentes est prometteur.