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Jacques Attali et « L’ordre cannibale »

03 nov. 1979 : Interview de Jacques Attali à l’occasion de la sortie de son livre « L’ordre cannibale » dans lequel il évoque l’évolution de l’homme et de la médecine. Il explique que progressivement l’homme pourra acheter des copies de lui même, des organes artificiels et des machines permettant de se soigner. Ainsi il estime que l’homme deviendra un objet de consommation pour l’homme lui même.

Présentation de l’éditeur

L’Ordre cannibale Jacques Attali

L’Ordre cannibale – Jacques Attali, Ed. : Grasset, 1979.

Où vont la médecine, la maladie, la santé ? La crise de nos sociétés ne plonge-t-elle pas ses racines les plus profondes en ce domaine où les attitudes et les conceptions risquent, d’ici la fin du siècle, de se trouver radicalement bouleversées ? Telle est la première interrogation à laquelle répond Jacques Attali dans cette économie politique du mal réalisée au terme de plusieurs années de réflexion et d’enquête, notamment aux USA, au Japon et partout en Europe.

Si la vie risque de devenir de plus en plus un bien économique, s’il est vrai que l’hôpital va se vider, que l’exercice de la médecine est en passe de céder le pas devant l’utilisation des prothèses, encore ne faut-il pas se borner à constater ces évolutions prévisibles, mais se demander : comment en est-on arrivé là depuis que les hommes tentent de désigner le mal, de le conjurer et de le séparer ?

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Jacques Attali répond en appuyant son analyse contemporaine et prospective sur une vaste synthèse historique montrant, dans leurs dimensions mondiales, les principaux tournants de l’histoire de la médecine, de l’hôpital, des épidémies, de la charité, de l’assurance, jalonnée par les hégémonies successives du guérisseur, du prêtre, du policier puis du médecin dont le règne aujourd’hui touche à sa fin.

Au terme de cette double enquête-réflexion – sur le terrain où s’esquisse l’avenir, dans le passé où il s’explique -, on est conduit à se demander si, de la consommation réelle des corps dans les sociétés cannibales de jadis à la consommation des copies du corps que nous prépare l’ère des prothèses, nous sommes jamais sortis d’un ordre cannibale, ou encore si notre société industrielle n’a jamais été rien d’autre qu’une machine à traduire un cannibalisme vécu en cannibalisme marchand. »

2 Comments »

  1. Depuis longtemps je ne fais pas confiance aux théories des pépères qui regrattent le temps passé

    • Ce très vieil essai de Jacque Attali n’est effectivement pas son oeuvre la plus intéressante. Lire la critique de Jean de Salem sur Phare: https://phare.univ-paris1.fr/laboratoire/membres-statutaires/jean-salem/liste-detaillee-des-publications-de-jean-salem/jean-salem-compte-rendu-critique-du-livre-de-j-attali-lordre-cannibale/

      Sur la critique de l’anarchocapitalisme (et des possibles dérives de l’anthropotechnie), on lira plutôt « Une brève histoire de l’Avenir ». Cet essai-là aura davantage attiré l’attention, suscité proportionnellement plus de critiques mais il est certainement plus passionnant.

      « Une brève histoire de l’Avenir » pose une prospective qui, bien que biaisée par certains mèmes d’Attali, est étonnamment prophétique, notamment en ce qui concerne l’évolution de la technologie. Si l’on assimile l’internet au « Dixième Coeur de l’Ordre marchand » et le « milieu du Dixième coeur » à la zone de libre-échange étendue que la Commission européenne tente de mettre en place, il est fort probable que le monde futur ressemblera à celui prédit par Attali pour 2050.