Les superpuissances de l’IA : Chine Silicon Valley et NWO
Kai-Fu Lee – AI Superpowers China, Silicon Valley, and the New World Order
En effet, alors que la concurrence entre Sino-Américains en matière d’intelligence artificielle commence à s’intensifier, Lee exhorte les États-Unis et la Chine à accepter et à assumer les grandes responsabilités associées à une puissance technologique importante. La plupart des experts disent déjà que l’intelligence artificielle aura un impact dévastateur sur les emplois de cols bleus. Mais Lee prédit que l’IA chinoise et américaine aura également un impact important sur les emplois de bureau. Le revenu de base universel est-il la solution ? Selon Lee, probablement pas.
Mais il fournit une description claire des emplois qui seront affectés et de la date à laquelle, des emplois pouvant être améliorés grâce à l’IA, et, plus important encore, de la manière dont nous pouvons apporter des solutions à certains des changements les plus profonds de l’histoire de l’humanité qui vont se produire prochainement.
Dr. Kai-Fu Lee—one of the world’s most respected experts on AI and China—reveals that China has suddenly caught up to the US at an astonishingly rapid and unexpected pace. In AI Superpowers, Kai-fu Lee argues powerfully that because of these unprecedented developments in AI, dramatic changes will be happening much sooner than many of us expected.
Indeed, as the US-Sino AI competition begins to heat up, Lee urges the US and China to both accept and to embrace the great responsibilities that come with significant technological power. Most experts already say that AI will have a devastating impact on blue-collar jobs. But Lee predicts that Chinese and American AI will have a strong impact on white-collar jobs as well. Is universal basic income the solution? In Lee’s opinion, probably not.
But he provides a clear description of which jobs will be affected and how soon, which jobs can be enhanced with AI, and most importantly, how we can provide solutions to some of the most profound changes in human history that are coming soon.
Ayant enfin pu lire la traduction française, je poste mon analyse.
Dans cet ouvrage Kai-Fu Lee met habilement en lumière la supériorité des stratégies des BATHX sur celles des GAFA. Il en déduit que la Chine va devenir le moteur du développement de la robotique et de l’IA. Elle en retirera une grande prospérité à condition de gérer correctement les bouleversements socio-économiques qui en découleront de l’automatisation.
L’auteur déplore que le PCC se désintéresse du sort des masses populaires, menacées de disruption par l’automatisation intégrale qu’il tente de mettre en place. A ce propos, dans le sujet « Les robots ont remplacé les humains dans 25% des usines en Chine », j’avais relevé les similitudes apparentes entre les projets d’automatisation du PCC et ceux des accélérationnistes : le PCC recherche peut-être activement la disruption des masses populaires.
Kai-Fu Lee n’est pas pour autant convaincu les solutions faussement altruïstes des GAFA. La reconversion trouvera vite ses limites avec la raréfaction des emplois. La réduction du temps de travail n’est envisagée qu’en complément d’une réduction salariale. La redistribution par le biais d’une allocation inconditionnelle (« revenu universel de base »-RUB) revient à banaliser la précarité alors qu’il n’existerait plus de possibilité d’y échapper par l’emploi.
En lieu et place des propositions des GAFA, l’auteur propose des solutions taillées sur mesure pour l’économie socialiste de marché pratiquée en Chine et son Etat fort, habile à imposer sa volonté aux entrepreneurs :
– Il propose ainsi de réserver aux humains tout contact direct avec la clientèle, les machines se chargeant de réaliser le travail (p 316 à 319).
– Comme il est néanmoins impossible de caser tous les chômeurs par ce procédé, l’auteur propose également de permettre à ceux-ci d’exercer des activités d’utilité publique (« activités socialement bénéfique) sans perte de droit aux allocations et même de stimuler le volontariat en leur versant, en sus, une prime d’effort (« allocation d’investissement social »).
La notion d’activité socialement bénéfique de par Kai-Fu Lee fait beaucoup penser à une version étatique de l’entrepreneuriat relationnel dont Jacques Attali fait l’apologie dans « Une Brève Histoire de l’Avenir ». On retrouve aussi une telle notion dans le système écosociétal théorisé par André-Jacques Holbecq qui propose ainsi d’attribuer à chaque activité un « coefficient écosociétal ».
Le système de job donnant accès à l’allocation d’investissement sociale n’est aucunement incompatible avec l’instauration d’une allocation inconditionnelle. Dans sa doctrine du Revenu de base, le Belge Roland Duchâtelet proposait que les bénéficiaires de son allocation puissent obtenir une prime d’effort de 500 EUR/mois en travaillant bénévolement dans une entreprise d’insertion sociale. Dans un contexte français, on pourrait remplacer les jobs et l’allocation par des emplois dans des SCIC créées par l’Etat et soutenue financièrement par un fond d’investissement.