Nos corps ne sont pas faits pour avoir des bébés sur Mars
Dernière mise à jour le 22/10/2020
Avoir un bébé sur Mars serait carrément impossible à moins que nous ne soyons disposés à retravailler notre ADN. Cette information vient grâce à une nouvelle étude publiée dans l’édition de juin de Futures par des chercheurs de l’Université de technologie de l’information et de gestion (University of Information Technology and Management) à Rzeszów en Pologne.
« Les plus grands défis pour la biologie reproductive humaine sont causés par un environnement spatial spécifique incluant la microgravité au cours du long voyage vers Mars, les rayons cosmiques (les plus importants au cours du voyage mais aussi une forte exposition au rayonnement cosmique précisément sur Mars) et une perte osseuse extrêmement élevée (causée principalement par la microgravité) », déclare l’auteur principal de l’étude, Konrad Szocik, un scientifique cognitif. « Le rayonnement sera un grand défi pour la reproduction humaine, en commençant par une fertilisation efficace. »
Le rayonnement et la diminution de la gravité sur Mars pourraient en effet rendre la reproduction humaine beaucoup plus dangereuse. Sur Terre, l’exposition aux rayonnements peut être gravement préjudiciable aux fœtus et peut avoir un impact sur le développement du cerveau, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention (CDC)). On pourrait supposer que l’environnement martien pourrait affecter le développement embryonnaire et/ou les cellules reproductrices d’une manière beaucoup plus intense.
« Le rayonnement est connue pour être délétère pour les adultes et en particulier pour les cellules reproductrices, le développement des embryons et des fœtus, et est déjà considérée comme un danger majeur pour la santé des astronautes », écrit l’équipe.
En plus de construire un système de tunnels souterrains complexe pour nous protéger des rayonnements, il ne semble pas y avoir beaucoup d’options pour une colonisation à long terme sur Mars. Et même si cela peut sembler être de la science fiction, les chercheurs suggèrent de changer notre corps pour qu’il soit mieux adapté à Mars.
« La méthode CRISPR rend possible le génie génétique adaptatif », écrit l’équipe. « Nous devrions considérer l’idée de l’amélioration génétique humaine avant et pendant cette mission. Le génie génétique et l’isolation des espaces profonds peuvent entraîner une spéciation de l’Homo Sapiens. Dans un tel scénario, de nouveaux défis éthiques découlent de l’évolution d’un nouveau genre de l’espèce humaine qui possédera une nouvelle nature et, par conséquent, peut-être de nouveaux devoirs et droits moraux par rapport aux personnes vivant sur Terre. »
Les chercheurs notent la nécessité d’études sur l’impact de la gravité réduite sur la production des cellules reproductrices mâles et femelles, ainsi que sur le processus de gestation et d’accouchement. Pour l’instant, la reproduction reste juste une des nombreuses questions que nous devons traiter avant que la colonisation de Mars soit à notre portée.