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Au péril de l’humain. Les promesses suicidaires des transhumanistes

Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. Telle est l’ambition du mouvement transhumaniste, qui prévoit le dépassement de l’humanité grâce à la technique et l’avènement prochain d’un « homme augmenté » façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Avec le risque de voir se développer une sous-humanité de plus en plus dépendante de technologies qui modèleront son corps et son cerveau, ses perceptions et ses relations aux autres. Non pas l’« homme nouveau » des révolutionnaires, mais l’homme-machine du capitalisme.

Bien que le discours officiel, en France, résiste encore à cette idéologie, le projet technoscientifique avance discrètement. Qui impulse ces recherches ? Comment se développent-elles dans les champs médicaux, militaires et sportifs ? Comment les débats démocratiques sont-ils éludés ? Et comment faire face à des évolutions qui ne feront que renforcer les inégalités ? Surtout, quel être humain va naître de ces profondes mutations, de ces expérimentations brutales et hasardeuses sur notre espèce, dont l’Homo sapiens ne sortira pas indemne ?

Jacques Testart, biologiste, est le père scientifique du premier bébé-éprouvette français né en 1982. Il développe une réflexion critique sur les avancées incontrôlées de la science et de la technique dans ses nombreux écrits, dont Faire des enfants demain, Seuil, 2014 et L’Humanitude au pouvoir, Seuil, 2015.

Agnès Rousseaux, journaliste, coordonne le média indépendant Basta ! (bastamag.net) suivi par plus d’un million de lecteurs chaque mois. Elle a codirigé Le Livre noir des banques LLL, 2015.

3 Comments »

  1. Même s’il y a des risques, c’est à dire des dérives par rapport aux bons sentiments exprimés sur les sites transhumanistes, le genre humain ( sans l’ Intelligence articielle, les biotechnologies, les nano etc ) a déjà fait la preuve de sa capacité sans limite à détruire, assassiner, réduire en esclavage, Donc je ne crois pas, sauf à croire, mais ce serait un peu paranoïaque, que les algorithmes qui vont animer ce cyborg seront calqués sur les pulsions mégalomaniaque d’un certain nombre de dirigeants de la planète.

  2. Ça fait des siècles que nous sommes les hommes-machine du capitalisme. L’homme augmenté avec moins de souffrance et plus de plaisir ne fera qu’améliorer cette condition.
    Par ailleurs, l’histoire prouve que le progrès scientifique va avec le progrès philosophique et idéologique. Jamais l’humanité n’ a été aussi « humaine » que de nos jours, même s’il y a du progrès a faire, certes.
    Le transhumanisme est un risque à prendre, comme beaucoup qui en a pris l’humanité. Je préfère un homme augmenté et immortel qu’un homme qui s’invente des mythes, des religions et des poèmes élégiaques pour soulager un peu la tragédie de la condition humaine.