Amazon a utilisé une IA pour licencier automatiquement des travailleurs peu productifs
C’est un sombre aperçu d’un avenir dans lequel l’intelligence artificielle est votre patron – et où vous êtes jetable.
Cette fois, l’intelligence artificielle prend littéralement des emplois.
Les documents obtenus par The Verge montrent comment Amazon a utilisé un système informatique pour tracker et licencier automatiquement des centaines d’employés d’un centre de distribution à Baltimore pour ne pas avoir respecté les quotas de productivité. Un sombre aperçu d’un avenir dans lequel l’intelligence artificielle est votre patron.
Bien que toutes les décisions n’aient pas été prises par un système informatique, les documents – y compris une lettre signée d’un avocat d’Amazon décrivant le système – révèlent à quel point le processus est automatisé.
« Le système d’Amazon suit les taux de productivité de chaque collaborateur et génère automatiquement tous les avertissements ou les licenciements concernant la qualité ou la productivité sans intervention des superviseurs », lit-on dans la lettre citée par The Verge.
Après la publication de cet article, Ashley Robinson, porte-parole d’Amazon, a fait une déclaration qui allait à l’encontre du rapport de The Verge – sans toutefois fournir d’exemples précis sur les imprécisions de l’histoire.
« À l’instar de nombreuses entreprises, nous avons des attentes en matière de performance, qu’il s’agisse d’employés de l’entreprise ou des centres de distribution », lit-on dans le communiqué. « Nous soutenons les personnes qui n’atteignent pas le niveau de performance attendu d’elles avec un coaching dédié pour les aider à s’améliorer et à réussir dans leur carrière chez Amazon. Nous ne congédierions jamais un employé sans d’abord nous assurer qu’il ait reçu tout notre soutien, y compris un encadrement spécialisé pour l’aider à s’améliorer et une formation supplémentaire. Étant donné que nous sommes une entreprise qui continue de croître, notre objectif commercial est de garantir à nos employés des possibilités de développement de carrière à long terme. »
Quoi qu’il en soit, les centres d’exécution d’Amazon ont connu beaucoup d’automatisation au cours de la dernière décennie. Un système complexe de robots d’entrepôt a remplacé des emplois, tout en en créant parfois de nouveaux.
« Grâce à l’utilisation de trackers et d’indicateurs numériques, notre journée de travail est gérée à la seconde près », lit-on dans l’éditorial.
Mais le système automatisé de trackage et de licenciement semble encore plus flagrant : confier le pouvoir à une intelligence artificielle chargée de suivre des détails invasifs, tels que le temps passé par les employés à «perdre leur temps» (temps de pause dans les toilettes trop longue, par exemple).
«L’une des choses que les travailleurs nous disent régulièrement c’est qu’ils sont traités comme des robots, car ils sont surveillés et supervisés par ces systèmes automatisés», a déclaré à The Verge, la critique d’Amazon Stacy Mitchell. « Ils sont surveillés et supervisés par des robots. »
Du point de vue de la disruption, c’est Uber qui est au centre des critiques mais c’est assurément Amazon qui le plus redoutable acteur du capitalisme de plateforme, le mal nommé « ubercapitalisme ». Or, Amazon ne cherche pas seulement à disrupter les grandes surfaces et le Groupe Alphabet: l’entreprise est à la pointe de l’automatisation.
Les employés d’Amazon ont encore un rôle à jouer en tant que « pronétaires » selon le mot de Joël de Rosnay…
A lire sur Clubic // « Pourquoi des milliers d’employés d’Amazon écoutent vos conversations avec Alexa »
(https://www.numerama.com/tech/480228-pourquoi-des-milliers-demployes-damazon-ecoutent-vos-conversations-avec-alexa.html)
A lire sur le Siècle digital // Amazon : la surveillance des employés devoilée
(https://siecledigital.fr/2019/04/26/amazon-la-surveillance-des-employes-devoilee/)
…jusqu’à ce qu’ils soient possibles de les remplacer complètement.
L’automatisation du licenciement du personnel d’Amazon, une tâche assurée traditionnellement par des sous-traitants humains, n’est qu’un aspect sensationnel d’un processus inéluctable :
A lire sur Isatech // Les secrets de la logistique d’Amazon
(https://www.isatech.fr/automatisation-supply-chain-amazon/#)
A lire sur Challenges // Amazon a déjà enclenché la révolution robotique
(https://www.challenges.fr/entreprise/grande-conso/amazon-a-deja-enclenche-la-revolution-robotique_26268)
A lire sur Business Insider // Graphique du Jour: La main d’œuvre d’Amazon est de plus en plus robotisée
(https://www.businessinsider.fr/graphique-du-jour-amazon-robots-entrepots-2018)
A lire sur CNET // Le futur du commerce pour Amazon : robots partout, humains (presque) nulle part
(https://www.cnetfrance.fr/news/le-futur-du-commerce-pour-amazon-robots-partout-humains-presque-nulle-part-39864896.htm)
A lire sur Clubic // Automatisation : Amazon s’offre Canvas, une start-up spécialisée en robotique d’entrepôt
(https://www.clubic.com/pro/entreprises/amazon/actualite-854200-automatisation-amazon-offre-canvas-start-up-specialisee-robotique-entrepot.html)
A lire sur 20minutes // Amazon: Un accord avec le français Balyo pour automatiser ses entrepôts
(https://www.20minutes.fr/economie/2419427-20190112-amazon-accord-francais-balyo-automatiser-entrepots)
A lire sur l’Usine digitale //Amazon développe de nouveaux robots pour automatiser le picking dans ses entrepôts
(https://www.usine-digitale.fr/article/amazon-developpe-de-nouveaux-robots-pour-automatiser-le-picking-dans-ses-entrepots.N754669)
A lire sur Europe 1 // On a testé Amazon Go, le magasin sans caisse d’Amazon
(https://www.europe1.fr/technologies/on-a-teste-amazon-go-le-magasin-sans-caisse-damazon-3838889)
A lire sur le Siècle digital // Amazon go s’apprête à accepter du cash dans ses magasins
(https://siecledigital.fr/2019/04/11/amazon-go-accepte-du-cash-dans-ses-magasins/)
A lire sur Newsmonkey // Ça y est, Amazon effectue les premiers tests de livraison par robot autonome
(http://fr.newsmonkey.be/article/27144)
Amazon est bien partie pour devenir la première Decentralized Autonomous Company. Le futur voulu par les dirigeants d’Amazon, c’est Kerblam…