Skip to content

La guerre des métaux rares

La face cachée de la transition énergétique et numérique

Transition énergétique, révolution numérique, mutation écologique… Politiques, médias, industriels nous promettent en chœur un nouveau monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. Cet ouvrage, fruit de six années d’enquête dans une douzaine de pays, nous montre qu’il n’en est rien !

En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle aux métaux rares. Graphite, cobalt, indium, platinoïdes, tungstène, terres rares… ces ressources sont devenues indispensables à notre nouvelle société écologique (voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires) et numérique (elles se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autre objets connectés de notre quotidien). Or les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance pourraient se révéler encore plus dramatiques que ceux qui nous lient au pétrole.

Dès lors, c’est une contre-histoire de la transition énergétique que ce livre raconte – le récit clandestin d’une odyssée technologique qui a tant promis, et les coulisses d’une quête généreuse, ambitieuse, qui a jusqu’à maintenant charrié des périls aussi colossaux que ceux qu’elle s’était donné pour mission de résoudre.

« Le secteur des technologies de l’information et de la communication produit ainsi 50% de plus de gaz à effet de serre que le transport aérien! Cercle vicieux! »

Journaliste pour Le Monde Diplomatique, Géo ou National Geographic (il est notamment lauréat de l’édition 2017 du Prix Erik Izraelewicz de l’enquête économique, créé par Le Monde), Guillaume Pitron signe ici son premier ouvrage. La géopolitique des matières premières est un axe majeur de son travail. Il intervient régulièrement auprès du parlement français et de la Commission européenne sur le sujet des métaux rares.

LIRE AUSSI 🔖  Un bus géant qui se conduit sur les voitures

Extrait ↓

5 Comments »

  1. Ce ne sont pas seulement les terres rares mais l’ensemble des matières premières qui s’épuisent alors que la demande augmente. On peut donc s’attendre à ce que les Etats finissent par réquisitionner et rationner une série de matières premières stratégiques, terres rares en tête. On peut croiser les doigts pour que les gouvernements consacrent alors l’emploi des ressources contrôlés à la recherche de nouveaux gisements et du voyage spatial. Hélas, il y a fort à parier que beaucoup les emploieront à la conduite de guerre.

    Dans cette perspective, il est évident que les projets transhumanistes passeront à la trappe à moins d’offrir aux Etats qui les patroneront un atout géopolitique dans des délais raisonnables ou d’être particulièrement attractifs aux yeux des dirigeants les mieux lotis. Les véhicules individuels, l’informatique, l’approvisionnement continu en énergie et, naturellement, les augmentations technologiques deviendront l’apanage de la force publique et d’une élite étatique.

    Face à cet avenir dystopique, il n’y a apparemment pas de grande volonté de faire plus d’effort en matière de recyclage et d’économie circulaire, de rechercher des alternatives biotechnologiques aux terres rares, de développer des méthodes de synthèse des têtes rares… La pénurie des matières stratégiques est en réalité une menace plus redoutable encore que notre incapacité à nous adapter à l’automatisation de l’économie.

    Les transhumanistes doivent se fixer pour objectif de trouver des solutions à ce problème comme aux autres écueils au développement durable sous peine de connaître le sort d’autres mouvances tel le mouvement technocratique. Développer à temps une IAG surpuissante et non humanicide pour trouver les solutions à la place des humains nécessiterait justement le concours d’une IAG surpuissante et non humanicide. Face aux défis du développement durable, avoir foi dans une singularité salvatrice est une façon de faire l’autruche…

    A lire:

    – Wikipedia // Terre rare (https://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_rare)
    – Renouvelle // L’énergie durable se développera sans « terres rares » (https://www.renouvelle.be/fr/debats/lenergie-durable-se-developpera-sans-terres-rares)

  2. Pas par la technique mais par les technologies NBIC. Les astéroïdes sont chassés aujourd’hui pour leurs métaux.. beaucoup d’investissement dans cette future proche initiative économique, qui nous preparent à de futures grandes valeurs cotées en bourse.
    Les ressources naturelles ne seront donc, peut-être, pas suffisamment épuisées pour empêcher les réparations dans tous domaines comme on le lit un peu partout.
    Nous n’irons pas au chaos. Le chaos existera tout comme il existe pour une grande partie (majoritaire) des humains aujourd’hui. Mais il y en aura beaucoup plus qu’à ce jour : des centaines de millions de gens connaîtront le chaos. Qques milliards le subiront.
    Les migrations climatiques vont « jouer ce rôle » là.
    Les rares vainqueurs eux vivront la SINGULARITÉ.
    Possible dépeuplement massif avant de pouvoir proposer des technologies permettant l’accès à l’immortalité « pour tous » par exemple.

  3. La singularité pourrait-elle ne pas se produire à cause de ce problème de dépendance à ces ressources et de la pénurie future ? Dans mon esprit se forme une dualité quand je pense au futur de l’humanité :
    – Soit l’humanité décline. Toutes les courbes exponentielles de démographie et d’exploitation des ressources conduisent à penser à un effondrement généralisé, une fois passé un certain seuil.
    – Soit on atteint la singularité, l’éveil, un changement de paradigme et une progression de l’intelligence qui permettra de tout résoudre par la technique

    Je ne vois pas de scénario intermédiaire, l’enjeu ne serait-il pas une course contre le temps pour essayer de réaliser le second scénario ?
    Qu’en pensez vous ?

    • Il est impossible à mon sens de résoudre les problèmes du monde par la technique, puisque la technique épuise les ressources naturelles. Ce qu’avait déjà compris Jacques Ellul il y a 40 ans : chaque technique qui apparaît apporte avec elle des effets positifs et des effets négatifs, mêlés les uns aux autres. C’est une vue tout à fait simpliste de penser que l’on peut les séparer, éliminer les effets négatifs et retenir les effets positifs. À chaque progrès technique, il y a accroissement d’effets positifs et accroissement d’effets négatifs dont nous ne savons généralement rien. Ce que nous pouvons prévoir avec certitude, si la croissance technicienne continue, c’est un accroissement du chaos.