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L’intelligence artificielle et la vie urbaine nord-américaine en 2030

AI100, premier rapport

« As cars will become better drivers than people, city-dwellers will own fewer cars, live further from work, and spend time differently, leading to an entirely new urban organization. »


AI100,
Artificial intelligence and life in 2030, 2016

AI100 (The One Hundred Year Study on Artificial Intelligence) lancé en 2014 a pour objectif d’accompagner le développement de l’intelligence artificielle sur la longue durée, son impact sur les individus et la société1.

Initié par Eric Horvitz (Microsoft) alors président de l’Association for the Advancement of Artificial Intelligence (AAAI), ce projet a été préfiguré par une étude d’un an, entre 2008-2009, intitulée « AAAI Asilomar Study on Long-term AI Futures »2. Un intitulé faisant référence à la conférence d’Asilomar de 1975, organisée par le chimiste Paul Berg, composée de scientifiques qui s’inquiétaient des risques nés de la manipulation génétique pour la santé et l’environnement3.

Dans le contexte d’inquiétude lié à l’évolution de l’intelligence artificielle, l’ambition de « AAAI Asilomar Study » était de convier des chercheurs provenant de l’intelligence artificielle mais aussi des sciences cognitives, de la philosophie et du droit, à réfléchir, sur le long terme, aux risques d’une perte de contrôle et des moyens de s’en prémunir ainsi que les défis éthiques et légaux à court terme4.

Né du désir de prolonger cette étude sur la très longue durée, AI 100, hébergé à l’université de Stanford5, a pour objectif de réunir, tous les cinq ans, un « panel » de chercheurs pluridisciplinaires qui présentera une réflexion sur l’intelligence artificielle afin de cerner son évolution en termes d’opportunités et de risques, l’orienter pour qu’elle puisse bénéficier à tous (individus/sociétés).

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Ce premier rapport a été réalisé par un panel de dix sept chercheurs de différentes nationalités recrutés par un comité permanent de sept membres (dont Eric Horvitz) en fonction de domaines jugés prioritaires6.

Le rapport, organisé en trois sections, se focalise sur l’impact de l’intelligence artificielle présent et à venir, dans la vie urbaine nord-américaine à l’horizon 2030.

La première section revient sur la nature de l’intelligence artificielle, ses frontières mouvantes, et les foyers d’innovations passés et présents comme le développement de l’analyse de grandes quantités de données via internet et plus récemment le deep learning. La seconde porte sur l’impact de l’intelligence artificielle à quinze ans dans huit domaines dont les transports, principalement les engins autonomes comme les voiture sans pilote et les drones, mais aussi la santé, l’éducation, l’emploi, le divertissement, etc. Dans cette section, le « Study panel » détaille l’intérêt, les risques mais aussi les obstacles, les limites au développement de l’intelligence artificielle. La dernière partie comporte des recommandations comme la nécessité de développer une recherche interdisciplinaire capable d’analyser l’impact de l’intelligence artificielle sous différents angles afin d’encourager l’innovation dans le respect de la liberté, de l’égalité et de la transparence.

Ce rapport vise quatre cibles : le grand public, les instances politiques locales, nationales et internationales, l’industrie et les chercheurs du champ de l’intelligence artificielle. Le grand public pour qu’il ait une idée de l’état de l’art et du potentiel de l’intelligence artificielle ; les instances politiques locales, nationales et internationales pour les aider à mieux planifier leurs actions ; l’industrie pour qu’elle puisse identifier les technologies pertinentes, les défis éthiques associés ainsi que les efforts à effectuer (investissements, recrutements), les chercheurs du champ de l’intelligence artificielle pour qu’ils hiérarchisent leurs priorités et prennent en compte les enjeux éthiques et légaux spécifiques.

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De façon globale, le Study panel ne voit aucune raison de croire à une menace imminente pour l’humanité. Mieux encore, le panel de chercheurs considère que nombres d’applications qui émergeront d’ici 2030 auront un impact positif7.

Outre un exposé nuancé, des pistes de lectures complémentaires, l’intérêt de ce premier rapport réside dans son ancrage dans le présent et une prospective raisonnable à 15 ans.

Notes :

3 Paul Berg, « Meetings that changed the world: Asilomar 1975: DNA modification secured », Nature, 18 septembre 2008, vol. 455, no 7211, p. 290-291.
5 Stanford, One Hundred Year Study on Artificial Intelligence (AI100)
6 Ibid

7 AI100, Artificial intelligence and life in 2030, op.cit., p. 4.

Une étude sur l’intelligence artificielle sur 100 ans à Stanford