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Monsanto vient d’obtenir la toute première licence d’utilisation de CRISPR pour manipuler les cultures

CRISPR sera utilisé pour le développement des semences

Éradiquer la faim dans le monde arrive en second sur la liste des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies. La sécurité alimentaire est l’un des plus grands problèmes du monde actuel, et le chemin vers un accès plus grand à une nourriture en quantité suffisante, saine et nutritive est borné par une recherche rigoureuse, mais aussi de nombreuses controverses.

Des légumes modifiés avec CRISPR-Cas9, cultivés, récoltés, et cuisinés pour la toute première fois

Au final, le géant de l’agriculture Monsanto, a obtenu l’autorisation d’utiliser la technologie de manipulation génétique CRISPR-Cas9 de l’Institut Broad pour une utilisation dans le développement de semences, a annoncé la société le 22 septembre. CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Palindromic Repeats ou courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement inter espacées) est une méthode de modification de l’ADN, une technologie capable de couper des parties spécifiques du code génétique afin de modifier les caractéristiques d’un organisme.

« Les techniques d’édition du génome présentent des moyens précis d’améliorer considérablement l’échelle et l’efficacité d’une nouvelle recherche pouvant apporter des progrès en matière de santé humaine et d’agriculture mondiale » affirme Issi Rozen, Directeur général des affaires du Broad Institute du MIT et d’Harvard, organisme partenaire de Monsanto dans l’accord relatif à CRISPR.

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La manipulation génétique sur des cultures pourrait faciliter et améliorer la production de nourriture. Accélérer la croissance des cultures, renforcer la résistance aux infestations par des nuisibles et aux variations du climat, et d’autres grands bénéfices nutritionnels seraient ainsi possibles.

L’accord entre Monsanto et le Broad Institute s’accompagne de nombreuses restrictions liées aux critiques de longue date qui entourent les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Monsanto ne peut pas faire usage de la technologie de « forçage génétique » (ou « gene drive » en anglais), une technique controversée où les généticiens forcent/imposent un trait sur des organismes et ses lignées de descendants. Alors que conserver des caractéristiques positives peut sembler prometteur, le « gene drive » pourrait mener d’autres espèces à l’extinction. L’expérimentation de cette technologie a donné de nombreux résultats imprévisibles.

* Les scientifiques suggèrent que le « gene drive » à la base de Cas9 peuvent être capables d’éditer les génomes de populations entières d’organismes. Tout comme la révolution de la biologie moléculaire qui a accompagné la découverte des enzymes de restriction dans les années 1970, la « boîte à outils Cas9 » détient également un grand potentiel.

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Il est également interdit à Monsanto de produire des semences stériles. Dans cette approche, les cultures génétiquement modifiées ne peuvent pas produire des graines fertiles, de sorte que les agriculteurs doivent en acheter chaque année, un fardeau financier pour eux, mais une aubaine pour les entreprises de semences.

Le seuil critique en matière d’équilibre écologique est également lié aux méthodes de plantation et de semis. Afin d’assurer une production durable et accessible de nourriture, les études en matière de manipulation génétique sont plus que jamais indispensables.

traduction Virginie Bouetel

Scientific American, StatNews, Monsanto News