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Modifier l’espèce humaine ou l’environnement? Les transhumanistes face à la crise écologique

Gabriel Dorthe, Johann A R Roduit
Bioethica Forum / 2014 / Volume 7 / No. 3  

Faculté des géosciences et de l’environnement, Institut de géographie et durabilité, Université de Lausanne
UFR de philosophie, Centre d’Etudes des Techniques, des Connaissances et des Pratiques, Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Neohumanitas, Geneva, Switzerland
Institute of Biomedical Ethics, University of Zurich
Oxford Uehiro Centre for Practical Ethics, University of Oxford

L’objectif de cet article est d’explorer la manière dont les transhuma­nistes essaient de répondre aux questions environnementales de notre époque. Pour cela, nous avons non seulement sélectionné et analysé certains textes «transhumanistes», mais également invité certains mili­tants transhumanistes à réagir aux textes en question, lors d’entretiens récents. Nous montrons qu’en l’espèce il n’y a pas une pensée trans­humanisme homogène, mais bien des pensées transhumanistes. Les transhumanismes diffèrent non seulement sur la façon d’agir et de réagir face aux problèmes écologiques, mais ne s’entendent également pas sur les responsabilités, sur le rôle de l’humain dans la déplétion des ressources naturelles et le réchauffement climatique.

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Extrait :

L’ingénierie humaine – Human Engineering and Climate Change

«Premièrement, comme l’élevage de bétail est responsable de 18% de l’émission de gaz à effet de serre au niveau mondial, les auteurs proposent de rendre les êtres humains intolérants à la viande. Deuxièmement, comme la taille est proportionnelle à l’empreinte écologique, ils proposent des interventions qui permettraient de rendre les êtres humains plus petits, de façon à diminuer cette empreinte. Les auteurs suggèrent de choisir les embryons dont les gènes prédisent une petite taille, de modifier les taux d’hormone de croissance chez les enfants, ou encore de réduire le poids des nouveau-nés grâce à des drogues. Troisièmement, s’appuyant sur certaines études qui montrent que les femmes «intelligentes» et éduquées font moins d’enfants, ils proposent d’améliorer les capacités cognitives des femmes afin de réduire le nombre d’enfants et ainsi indirectement influencer les changements climatiques. Finalement, ils suggèrent d’améliorer l’empathie et l’altruisme de chacun, par l’intermédiaire de modifications génétiques ou de drogues, afin de rendre l’humain plus sensible aux questions écologiques.»

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