La fusion cerveau-machine : science-fiction ou futur probable ?
Depuis la découverte des possibilités de remodelage du cerveau tout au long de la vie, la « plasticité cérébrale » passionne le monde de la recherche. Il est désormais possible d’agir sur le cerveau pour réparer les handicaps physiques et mentaux. Certains vont même jusqu’à prédire la fusion entre cerveau et ordinateur, entre intelligences humaine et artificielle. Quel crédit accorder à ces visions techno-futuristes du transhumanisme ? Quelle est la part du prouvé, du probable et de l’utopie ? Il est essentiel d’informer un large public sur les innovations bénéfiques pour « réparer » les humains, et celles qui visent à transformer les individus et menacent leur liberté d’agir et de penser.
Catherine Vidal est neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur, membre du comité d’éthique de l’Inserm où elle codirige le groupe « Genre et Recherche en Santé ».
Conférence proposée avec le soutien de l’European Artificial Intelligence Lab – AI Lab, réseau européen qui met en lumière la présence de l’intelligence artificielle dans nos sociétés.
La conférence était animée par Guillaume Durand, maître de conférences en philosophie à l’université de Nantes, co-responsable du Master Éthique, membre de la Consultation d’éthique clinique du CHU de Nantes et du Pôle Hospitalier mutualiste Jules Verne, président de l’association EthicA.
Catherine Vidal est, rappelons-le, l’auteure de « Nos cerveaux resteront-ils humains? ». Au cours de cette conférence, sans surprise, elle fournit un portrait erroné du transhumanisme: courant de pensée des GAFA fondé sur les théories de Ray Kurzweil dont le but serait la promotion d’un avenir cyborguiste.
Madame Vidal va jusqu’à imputer aux transhumanistes les pratiques autoritaires du PCC tel que l’hypersurveillance et notation du citoyen. Pourquoi? Parce que H+ ou une autre organisation transhumaniste auraient fait l’apologie de telles pratiques? Non, simplement parce que les géants du numérique sont plus au moins impliqués dans le développement des équipements nécessaires à cette fin et que tous les transhumanistes de la terre sont forcément leurs commanditaires ou complices.
Les réserves exprimées par Madame Vidal sur les neurotechnologies et l’appel au respect du principe de précaution sont pourtant partagés par certains transhumanistes du courant technoprogressistes. Rappelons que les transhumanistes ne se réduisent pas à Monsieur Kurzweil et ses sympathisants. Il y a aussi les Français Marc Roux, Terence Saulnier et Virginie Soulabaille, le Belge Didier Coeurnelle, le Camerounais Armand Ngaketcha, le Togolais Siba Tcha-Mouza, l’Américain James Hugues dont les partisans sont aussi nombreux que ceux de leurs homologues californiens…
Fi des amalgames: Vive le transhumanisme technoprogressiste! Et vive l’eurotranshumanisme!