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André Gorz : L’Immatériel … Ou vers une civilisation posthumaine ?

limmaterielLe philosophe André Gorz consacre un chapitre de L’Immatériel (éditions Galilée) aux progrès de l’inhumain, de l’intelligence artificielle à la vie artificielle, de l’homme-machine aux machines humaines et aux manipulations génétiques.

Ce petit livre, écrit avec une grande simplicité, apporte un éclairage cohérent sur l’évolution du capitalisme actuel, lui-même sous la pression de son entrée dans « l’ère informationnelle ». Après avoir fait une présentation très alléchante du travail « immatériel » et du capital « immatériel », il s’interroge dans les deux derniers chapitres sur l’alternance : vers une société de l’intelligence ? Ou vers une civilisation post-humaine ? Distinguant bien le savoir culturel des connaissances techniques marchandisables, il brosse avec quelques inquiétudes les objectifs desubjectivants, aussi bien du capitalisme que de la science, qui ne permettent plus le retour réflexif sur soi. Il montre enfin que l’alliance du capital et de la science commence à présenter des fissures : « Mais s’il n’est pas question pour le capital de s’émanciper de sa dépendance vis-à-vis de la science, la perspective s’ouvre à la science de pouvoir s’émanciper du capitalisme ». Mais qui donc, s’interroge-t-il, mènera la réforme de la pensée et la nécessaire bataille de l’esprit ?

Extrait du chapitre 4 d’André Gorz, éd. Galilée, 2003

1. Connaissance vs savoir, science vs monde sensible : progression du déshumain
2. Science et haine du corps
3. De l’intelligence artificielle à la vie artificielle
4. De l’obsolescence du corps à la fin du genre humain
De l’homme-machine aux machines humaines
Reprogrammation génétique : de qui par qui ?

Téléchargez le PDF : Gorz_Ou_vers_une_civilisation_posthumaine

« Il s’agit de rien de moins que d’industrialiser la (re)production des humains de la même façon que la biotechnologie industrialise la (re)production des espèces animales et végétales pour finir par substituer des espèces artificielles, créées par ingénierie génétique, aux espèces naturelles. L’abolition de la nature a pour moteur non le projet démiurgique de la science mais le projet du capital de substituer aux richesses premières, que la nature offre gratuitement et qui sont accessibles à tous, des richesses artificielles et marchandes : transformer le monde en marchandises dont le capital monopolise la production, se posant ainsi en maître de l’humanité. »

 

Dans son numéro 2 de l’été 2002, In extremis, éphémère bulletin de de liaison et de critique anti-industrielle, écrivait ainsi :

« L’exemplarité de la Recherche sur les manipulations génétiques tient à ce qu’elles visent directement à rendre impossible la reproduction autonome du vivant (semences agricoles, reproduction animale), tandis que la reproduction humaine est déjà sous le contrôle des appareils de l’ingénierie biologique et de plus en plus finalisée par elle.

Réduit au rôle de réceptacle et de porte-greffe de l’industrie médicale, l’individu est sommé d’accepter son statut de créature de la société industrielle : une marchandise produite dans l’usine-laboratoire-monde. Ces menées scientifiques expriment ainsi crûment et en accéléré l’axiome du totalitarisme industriel : la dépendance de tous les aspects de la vie à l’égard de la machine sociale s’accroît en proportion des développements technologiques modernes et ce, quelles que soient les intentions qui président à leur mise en œuvre (profit, idéologie progressiste, contrôle étatique). »

 

 

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