Quel avenir avec le transhumanisme ?
Dernière mise à jour le 23/10/2020
Le transhumanisme consiste à valider l’anthropomorphisme et privilégier l’émancipation définitive en annihilant tout lien avec la nature, obstacle au développement linéaire de l’humanité, compte tenu de la liberté escomptée grâce aux progrès techno-scientifiques. Il est issu du scientisme qui veut, selon la formule d’Ernest Renan, « organiser scientifiquement l’humanité » et il est promu par le postulat selon lequel « on n’arrête pas le progrès ».
Le nombre des adeptes de cette voie augmente. Cette progression est favorisée, en partie, par l’incapacité du développement durable à respecter ses promesses. Et cette situation témoigne de l’état d’esprit des décideurs actuel du monde : la nature est considérée comme une charge incompatible avec le progrès, une obstacle “naturel” à l’émancipation de l’Homme. En témoigne, par exemple, l’échec total du sommet de Copenhague. Ce manque de réaction de la part de nos dirigeants face aux dégradations de l’environnement et du climat, montre combien la tradition judéo-chrétienne de l’Homme-roi conditionne l’inconscient collectif occidental : il faut que la doctrine soit appliquée et que la direction suivie reste la même, quelles que soient les menaces.
Et c’est grave, comme le constate Jean-Claude Guillebaud : « En réalité, le projet transhumaniste ne relève plus du futurisme ni du délire (…) Il inspire dorénavant des programmes de recherche, la création d’universités spécialisées et d’une multitude de groupes militants. Il influence une frange non négligeable de l’administration fédérale américaine et, donc, le processus de décision politique ».
Les transhumanistes, en majorité de culture anglo-saxonne, souhaitent que l’humanité cesse de suivre son évolution naturelle pour entrer dans une ère post-humaine, prendre ainsi le contrôle de sa destinée en se libérant des contraintes et des affres imposées par sa nature biologique.
Réflexions par François Chatel. Télécharger le PDF : La Grande Relève N° 1159, p. 9 – déc. 2014 (magazine mensuel de réflexion socio-économique)