Le transhumanisme, un progrès pour l’humanité ?
Le transhumanisme, un progrès pour l’humanité ?
Introduction
L’homme, de tout temps, s’est efforcé de maîtriser la nature et de dépasser ses propres limites. Vieux rêve de l’immortalité, de la jouvence sans frein, d’un « au-delà de l’homme ». Apparu en 1927, le terme de « transhumanisme » désignera, dès 1989, le stade intermédiaire entre l’humanité et la « posthumanité », objectif ultime de la démarche.
En 2003, le Comité de Bioéthique des États-Unis fondait ainsi le concept de « médecine d’amélioration » (enhancement). Dès lors, se posaient deux conceptions de la médecine, l’une qui soigne, rétablit l’équilibre compromis, s’attache à la prévention et à la réadaptation, la seconde qui s’inscrit dans une autre dimension, en prétendant dépasser les limites humaines par le déni de la maladie et du vieillissement, en améliorant l’humain jusqu’à le modifier par l’alliance des médicaments et des nouvelles technologies. Et ce qui semblerait encore à certains relever de la fiction est en passe de devenir une réalité sur laquelle on ne saurait faire l’impasse de la réflexion.
Au-delà de l’exploit scientifique et technique qui sous-tend une telle recherche, faudrait-il nourrir des craintes et de quel ordre ? Si toute société prend les risques de sa progression et de ses progrès, quel en serait le coût, physique, mental, financier ?
Ce qui est essentiellement en jeu, c’est la notion d’évolution à l’infini, la modification illimitée du corps, son « augmentation » continuelle favorisée par les progrès non moins illimités des connaissances en matière de génétique, de neurosciences et d’informatique, entre autres. C’est surtout le rapport à la mort, c’est la conception même de l’humanité dans l’Homme, dans sa relation à l’Autre, à ce qui fonde la société dans ses principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité.
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