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Utilisation opérationnelle de l’IA dans les armées françaises

L’intelligence artificielle s’érige comme un enjeu majeur pour le ministère des Armées avec une ambition claire : accélérer la maturation des initiatives en matière d’IA et généraliser son emploi au sein des armées.

Face aux nouvelles menaces, l’IA se présente aujourd’hui comme un outil stratégique, et constitue l’objectif principal de l’innovation des armées. Elle complexifie les combats sans en modifier la nature. Et sa pénétration massive sur les champs de bataille oblige les armées à accélérer leur transformation. Dans cette course à l’IA, le ministère va déployer plus de deux milliards d’euros d’ici 2030.

Retrouvez la conférence du ministère des Armées consacrée à ce sujet, en présence de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Bertrand Rondepierre, directeur de l’agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD)

La vocation de l’AMIAD est de professionnaliser l’usage de l’IA dans les armées et ainsi de contribuer à leur transformation et permet au ministère de rester souverain sur ses bases de données, véritables « nerf de la guerre » de l’IA. Le ministère se dotera, d’ici 2025, du plus puissant supercalculateur classifié secret défense d’Europe. Parmi ses futures tâches, traiter des données secret défense et non protégées. Ses performances pourront aussi être mises à disposition des entreprises françaises de la base industrielle et technologique de défense (BITD).

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Intelligence artificielle : les armées accélèrent

En 2024, le tournant de l’intelligence artificielle est bel et bien amorcé dans l’hexagone. L’ambition de la France : devenir la première puissance militaire de l’IA en Europe et dans le top 3 mondial. Découvrez les nouveaux usages de cette technologie et plusieurs projets en cours de développement dans ce Journal de la Défense inédit.

[JDEF] Intelligence artificielle : les armées accélèrent

[JDEF] Intelligence artificielle : les armées accélèrent. Crédit : Ministère des Armée

Deux ans d’économie de guerre en chiffres

Des carnets de commandes remplis

La loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM) prévoit de consacrer 413,3 milliards d’euros aux armées au cours des sept prochaines années. Ce budget représente 118 milliards d’euros supplémentaires soit une hausse de 40% par rapport à la LPM précédente. Cette courbe ascendante se traduit naturellement sur le volume des commandes passées auprès des industriels. De 9,5 milliards d’euros annuel en moyenne entre 2012 et 2016, les commandes passent à 20 milliards d’euros de crédits pour 2023. Elles ont ainsi plus que doublé en 9 ans.

Au 31 décembre 2023, les commandes passées en attente de livraison étaient réparties entre les différentes entreprises comme ce qui suit :

Thalès : 6 milliards d’euros
Airbus Defense and Space : 5 milliards d’euros
Airbus Helicopters : 5 milliards d’euros
Dassault aviation : 5 milliards d’euros
Naval Group : 4 milliards d’euros
MBDA : 3 milliards d’euros
Safran : 2 milliards d’euros
Chantiers Navals (hors Naval Group) : 1,5 milliard d’euros
Nexter : 1,5 milliard d’euros
Arquus : 1 milliard d’euros

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Présentation des capacités de l’armée de Terre

Tous les deux ans, le salon Eurosatory réunit les professionnels de la Défense et de la Sécurité du monde entier. Cet événement offre une occasion de rencontrer des industriels, des acteurs publics et privés, des experts. C’est un lieu d’échanges, de découvertes technologiques et d’innovation.

La présentation dynamique de l’armée de Terre française illustre un engagement opérationnel majeur. Cette présentation met en avant les véhicules de la gamme Scorpion, la densification des drones et l’infovalorisation, prémices du combat collaboratif.

Le scénario retrace le déroulement d’une opération aéroterrestre durant laquelle se succèdent les tableaux suivants : acquisition du renseignement, action dans la profondeur, délivrance des feux et conquête. Cette démonstration implique environ 90 militaires des unités de l’armée de Terre, qui feront évoluer une vingtaine de matériels et une dizaine de drones, illustrant ainsi les capacités opérationnelles actuelles et futures de l’armée.

1 Comment »

  1. En fait, les Ukrainiens utilisent surtout l’IA pour accélérer la détection de troupes ennemies sur base d’images du champ de bataille et pour la planification rapide des actions. Les armes décisives restent les drones qui ont pris la relève des MANPAD et l’artillerie.

    Etre la première puissance militaire de l’IA sans plus signifiera donc être une puissance mineure en orbite des deux puissances européennes montantes: la Pologne et l’Allemagne. Or, la France, pays au bord de la banqueroute, n’aligne qu’un petit nombre de Rafale et chars vieillissant, ne pourra augmenter leurs effectifs de manière significative avant plusieurs années et n’a pas encore développé leurs remplaçants.

    Pour faire une comparaison, le IIIe Reich a créé les prototypes de toutes les armes des années 60, se forgeant ainsi une image de grande puissance innovatrice, mais il a a été vaincu par des pays qui le surpassaient dans la production des armes de l’époque, tantôt en quantité, tantôt en qualité et souvent les deux.

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