Docteur Bernard Kron : Chirurgie, chronique d’une mort programmée
Le Docteur Bernard Kron est Membre de l’Académie Nationale de Chirurgie.
Accidents médicaux et chirurgicaux défraient la chronique au point que chaque Français responsable s’interroge : « Serons-nous soignés demain ? »
Prix Henri Mondor de chirurgie pour ses recherches, le docteur Bernard Kron ancien chirurgien de l’Assistance Publique de Paris, hospitalier et libéral, nous offre dans cet ouvrage, un témoignage exceptionnel. Avec la pratique de plus de 25 000 interventions chirurgicales et à travers de nombreuses publications, il apporte de précieux éléments de réponses aux problèmes médicaux de notre temps.
De lourdes menaces pèsent sur la chirurgie. Un carcan inextricable de lois enserre l’exercice libéral. L’hôpital n’est guère mieux loti, étouffé par l’administration. Normes et référentiels, traçabilité ou RTT ne laissent plus le temps au soignant de compléter sa formation.
Dans le même temps, la « French Revolution » de la cœlio-chirurgie, la robotique, les greffes d’organes annoncent avec les nanotechnologies un avenir prometteur passionnant. La chirurgie de la cellule est déjà pour demain. Les progrès de la génétique pourraient permettre à l’homme de vivre mille ans, paradoxe que la planète ne lui permettrait pas. Tels sont les défis de notre troisième millénaire que cet ouvrage aborde sans concession.
Avec l’aimable collaboration du Docteur Bernard Kron, nous vous proposons aujourd’hui de découvrir quelques extraits :
Si l’hygiène de vie et l’environnement des pays développés ne se dégradaient pas, vivre centenaire sera sans doute le cas de tous les enfants qui verront le jour ces prochaines années. Il semblerait que certains gènes de centenaires japonais soient à l’origine de leur possibilité d’atteindre un âge élevé. L’élimination du tabac, la réduction du sucre et des acides gras insaturés dans l’alimentation, ainsi que l’exercice physique régulier seraient déjà un gage de longévité. Les possibilités de corriger les maladies génétiques et dégénératives viendront compléter l’édifice.
L’utopie transhumaniste défend l’idée que les sciences et les techniques peuvent améliorer les caractéristiques de l’homme. Les biotechnologies, les progrès de la génétique nourrissent ces objectifs. Le corps humain est une machine complexe, il pourrait être indestructible, pour peu qu’on sache l’entretenir correctement et fabriquer des pièces de rechange. Pour les transhumanistes, le vieillissement est théoriquement réparable et une vie éternelle des cellules est envisageable. La science moderne ne voit donc aucun obstacle pour atteindre, du moins en théorie, l’immortalité…
Biologistes, médecins, chimistes et Nanoengineering assurent que retarder le vieillissement est un objectif réaliste. Des chercheurs pensent que la durée de la vie humaine pourrait être augmentée jusqu’à 1000 ans et pourrait concerner actuellement ceux ou celles qui n’ont pas atteint le seuil de vingt ans ! Les thérapies géniques permettront de limiter le vieillissement et d’améliorer la fin de vie des personnes âgées en faisant reculer les maladies dégénératives.
Aujourd’hui on essaie de reconstituer des neurones pour lutter contre les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. On sait cultiver des cellules de la peau, reconstituer des os, des tendons. À partir de cellules souches, on pourra régénérer les cellules hépatiques ou pancréatiques pour produire de l’insuline contre le diabète. Cette évolution sera positive si l’objectif est d’augmenter la longévité en bonne santé. Mais la Terre est surpeuplée, son environnement pollué en conséquence, ce qui affecte son cycle climatique. La génétique et les nanotechnologies vont révolutionner la médecine et peut-être nous permettre d’atteindre un âge d’or si l’homme retrouve un peu de sagesse et ne recherche pas la vie éternelle. Les USA investissent des milliards de dollars dans ce projet. Ces progrès vont-ils trop vite pour les capacités humaines ? La planète trop martyrisée ne le permettra pas…