Bracelets électroniques pour immigrants aux États-Unis
Bracelets électroniques de l’ICE : Une surveillance accrue qui inquiète
Une nouvelle ère de surveillance pour les immigrants
L’Immigration and Customs Enforcement (ICE), l’agence américaine chargée de l’immigration et des douanes, a franchi une nouvelle étape dans la surveillance des immigrants avec une directive qui généralise l’utilisation de bracelets électroniques GPS. Selon un mémo interne daté du 9 juin 2025, l’ICE impose désormais ces dispositifs à la majorité des adultes inscrits dans son programme Alternatives to Detention (ATD). Ce programme, qui supervise plus de 183 000 personnes en 2025, permet aux immigrants d’éviter la détention physique tout en restant sous surveillance. Mais cette nouvelle politique marque un tournant, remplaçant des méthodes moins intrusives comme les appels téléphoniques ou l’application SmartLINK, qui utilisait la reconnaissance faciale.
Un contrat controversé avec BI, Inc.
Le déploiement de ces bracelets électroniques est orchestré par BI, Inc., une filiale de GEO Group, une entreprise privée spécialisée dans la fabrication d’appareils de surveillance électronique destinés aux personnes en liberté conditionnelle, en probation ou en liberté provisoire. Ce contrat, évalué à 2,2 milliards de dollars, soulève des questions éthiques, notamment en raison des liens étroits entre d’anciens responsables de l’ICE et BI, Inc. Des critiques, y compris d’anciens membres de l’agence, dénoncent un possible conflit d’intérêts. Ils s’inquiètent également du manque de transparence sur la manière dont les données collectées via ces bracelets sont utilisées et protégées.

Paola porte un bracelet électronique GPS à la cheville. (Sarah L. Voisin/The Washington Post)
Des préoccupations croissantes sur la vie privée
Les défenseurs des droits des immigrants et les experts en confidentialité tirent la sonnette d’alarme. Les bracelets GPS permettent un suivi en temps réel des déplacements des porteurs, ce qui constitue, selon eux, une forme de surveillance de masse. « Cette expansion des technologies biométriques est une atteinte disproportionnée à la vie privée », affirme un représentant d’une organisation de défense des droits. Auparavant, seulement 13 % des participants au programme ATD portaient des bracelets électroniques. Avec cette nouvelle directive, l’ICE semble privilégier un contrôle numérique strict, au détriment des libertés individuelles.
Quels enjeux pour l’avenir ?
Alors que l’ICE justifie cette mesure par la nécessité d’assurer le suivi des immigrants en attente de décisions administratives, les critiques appellent à une réflexion plus large sur l’équilibre entre sécurité et respect des droits humains. La dépendance croissante aux technologies de surveillance soulève des questions sur leur impact à long terme, non seulement pour les immigrants, mais aussi pour la société dans son ensemble. Comment garantir que ces outils ne deviennent pas un moyen de contrôle abusif ? Pour l’instant, l’expansion des bracelets électroniques semble ouvrir la voie à un débat complexe sur la surveillance et la vie privée.
Pour en savoir plus Biometric Update.