Google, rêve de vivre sans Etat
Les États-Unis de Google – The United States of Google
« Aujourd’hui déjà, Google est plus puissante que tous les autres groupements industriels de la planète. C’est une puissance mondiale. Une puissance mondiale qui n’est représentée sur aucun atlas. Une puissance mondiale sans frontières. Une puissance mondiale à laquelle nous sommes pourtant déjà liés avec de grandes angoisses et de grands espoirs. Assurément, Google ne possède ni porte-avions, ni police, ni tribunaux, ni prisons. Seuls les États traditionnels ont ce genre de choses. Google n’écrit aucune loi. Et pourtant Google a dû pouvoir, beaucoup de pouvoir. Car Google formule d’autres règles, qui régissent nos vies : du code informatique. »
Google le fait avec une force de frappe financière capable d’apaiser les voix les plus discordantes.
« l’entreprise met en cause les mécanismes politiques traditionnels – et se différencie aussitôt de la plupart des autres entreprises en ce qu’elle ne veut pas simplement voir grimper son chiffre d’affaires, accroître la valeur de ses actions, maximiser ses profits. Google veut bien plus que cela. Google veut diffuser une idéologie. »
« Google et de manière plus générale les grands services de l’Internet (le plus souvent californiens) sont en train de prendre, sans qu’on s’en rende compte, la place de l’État, des États, dans la gestion quotidienne de nos droits et libertés. Cette évolution quasiment invisible s’est faite avec l’assentiment tacite (parce que l’enjeu est incompris) des citoyens-internautes-clients, et avec la complicité aveugle des gouvernements qui, par manque de vision politique, ont cédé chaque jour davantage de terrain en croyant y trouver leur intérêt. Si, en moins de vingt ans, une entreprise comme Google a pu prendre une place aussi gigantesque dans le cœur même des usages et des infrastructures numériques, c’est qu’elle a su maîtriser son développement sur tous les fronts. »
Source : Livre : The united states of Google et Google le rêve de vivre sans état