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La France va débuter les recherches sur le soldat augmenté

Un comité d’éthique du ministère de la défense a rendu un rapport qui autorise les forces armées françaises à lancer des recherches sur le thème du soldat augmenté. Créé à la demande de la ministre des Armées à la fin de l’année 2019, le Comité d’éthique de la défense est chargé d’apporter des éclairages sur les questions éthiques soulevées par les innovations scientifiques, techniques et leurs éventuelles applications militaires.

Le rapport examine les traitements médicaux, les prothèses et les implants corporels qui améliorent les capacités physiques, cognitives, perceptives et psychologiques, et pourraient permettre le suivi de la géolocalisation ou la connectivité à un système d’armes où à d’autres soldats. Où encore qui permettent d’améliorer les capacités cérébrales par stimulation cérébrale profonde.

Parmi les autres interventions possibles envisagées par le comité d’éthique figurent des traitements médicaux visant à prévenir ou à diminuer la douleur, le stress et la fatigue, ainsi que des substances qui amélioreraient la résistance mentale si un soldat était fait prisonnier.

Le comité a déclaré que la France doit maintenir « la supériorité opérationnelle de ses forces armées dans un contexte stratégique difficile » tout en respectant les règles régissant le droit militaire, le droit humanitaire et les « valeurs fondamentales de notre société ».

En conséquence, on a interdit toute modification dont on estime qu’elle est de nature à diminuer la maîtrise de l’emploi de la force, ou à provoquer une perte d’humanité ou encore qu’elle serait contraire au principe de respect de la dignité de la personne humaine. D’autres exemples de modifications interdites sont les implants cognitifs qui porteraient atteinte au libre arbitre d’un soldat, ou les changements qui affecteraient sa réintégration dans la vie civile.

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La ministre des Armées, Florence Parly, a déclaré que les augmentations « invasives » telles que les implants ne font actuellement pas partie des plans militaires.

« Mais il nous faut être lucide, tout le monde n’a pas nos scrupules et c’est un futur auquel il nous faut nous préparer », a déclaré la ministre dans un communiqué de presse. « C’est un avis qui n’est pas gravé dans le marbre et qui sera régulièrement reconsidéré à l’aune des prochaines évolutions. »

La publication de ce rapport fait suite à une colonne d’opinion de John Ratcliffe, directeur du renseignement national des États-Unis, dans le Wall Street Journal, dans laquelle il a fait part de ses inquiétudes quant à la menace que représente la Chine pour les États-Unis et la démocratie mondiale, ainsi qu’à ses projets en matière de technologie militaire.

« Les renseignements américains indiquent que la Chine a déjà effectué des tests humains sur des militaires dans l’espoir de développer des soldats aux capacités biologiques améliorées », a déclaré Ratcliffe.

4 Comments »

  1. Le meilleur stimulant cérébral, c’est la nicotine, en vente libre en pharmacie, en spray et en gomme à mâcher. J’en ai fait une éblouissante expérience alors que victime d’une insuffisance cardiaque, la régulation du métabolisme de mes neurotransmetteurs, dopamine, sérotonine et noradrénaline, était totalement défaillante. Depuis un peu plus d’un mois ces choses vont beaucoup mieux et je n’en prend plus qu’épisodiquement. Mais il faut savoir que la nicotine est un psychotrope diabolisé par les lobbys de l’industrie pharmaceutiques, car ne valant presque rien et connu depuis des siècles, elle mettrait en danger les bénéfices et l’existence même de cette industrie ! Va t’on voir resurgir un de ces grands psychodrames comme on en a déjà vu à l’OMS et à la HAS à propos de ces expériences visant à améliorer les performances de nos militaires ?

    • Tripon, je crois qu’il n’y a aucun risque:
      – En France, la Haute Autorité de la Santé vise à développer la qualité dans le champ sanitaire, social et médico-social, au bénéfice des usagers. Elle ne régule pas les programmes militaires, même en matière de génie génétique.
      – L’OMS est focalisée sur le Covid et est impliquée dans des programmes de génie génétique à vocation médicale. Elle ne passe pas son temps à essayer de réguler les programmes militaires, rôle qui échoit plutôt à l’ONU.
      – Ni l’ONU, ni le Conseil de l’Europe, ni l’UE ne condamne les programmes visant à l’augmentation du combattant. Dès lors que les expériences sont effectuées sur des volontaires à l’exclusion de tout effet irréversible, elles ne violent pas les droits fondamentaux.

      C’est plutôt du côté des organisations religieuses qu’il faut s’attendre à une opposition.

  2. Il est clairement établie par les autorités françaises que le soldat français augmenté ne recevra aucune augmentation irréversible (pas de génie génétique ou remplacement d’organe) et que les augmentations invasives ne seront effectuées que sur des volontaires. Le combattant augmenté devrait donc ressembler, dans l’optique la plus optimiste, à ce que le Ministère suisse de la Défense a imaginé l’année passée:
    -https://www.engage.ch/fr/science-and-youth-fr/la-guerre-du-futur
    -https://deftech.ch/wp-content/uploads/2019/07/armasuisse-DEFTECH_CH-2050-The-Future-Soldier_FR.pdf

    Il faut simplement espérer que les dépenses consacrées au « soldat augmenté » ne grèveront pas le financement d’équipements essentiels. Pour rappel, le développement de la panopolie FELIN a ponctionné les fonds nécessaires à la conception d’un remplaçant français du FAMAS et qu’en retire les forces armées françaises? Aujourd’hui, la France a des combinaisons félinisées qui restent dans les cartons et l’obligation de combattre avec des fusils achetés à la RFA, livrés quand la RFA le veut, sous les conditions d’emploi qui ne choquent pas les parlementaires allemands. Difficile de pratiquer le combat combiné avec des partisans locaux dans ces conditions…

    Surtout, l’efficience des troupes françaises du futur reposera avant tout sur leur capacité à repérer l’ennemi, à se projeter en temps utiles sur les positions de combat exploitables contre lui, à le cibler, à percer ses défenses. Autrement dit, la France a plus besoin de navires de projection, d’hovercrafts, d’hélicoptères, de porte-chars et de vrais chars que de fantronique. Le programme Scorpion semblent d’avantage orienté sur le développement des véhicules urbains informatisés dont raffolent les pétromonarchies que sur la satisfaction des besoins tactiques des troupes françaises.

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