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L’avenir du monde du travail

Cette nouvelle contribution rend compte de l’avenir du monde du travail. Derrière cette question qui peut paraître relativement large, je vais essayer d’exposer comment l’activité professionnelle dans le travail de bureau telle que nous la connaissons est amenée à évoluer et quelles en sont les spécificités pour les travailleurs du futur, notamment avec les nouvelles formes d’organisation du travail que sont les espaces de co-working et collaboratifs. La diffusion des technologies numériques je l’ai déjà évoqué bouleverse la manière dont les flux d’informations et de connaissances sont transmis dans les organisations et les entreprises avec l’arrivée de nouvelles catégories de travailleurs comme les freelanceurs et les auto-entrepreneurs. Ces nouvelles catégories de travailleurs privilégient la flexibilité des horaires de travail en plus de travailler selon des modes projets spécifiques. Mais qu’en est-il des entreprises de services par exemple qui sont amenées à disposer de salariés à temps pleins voire à temps partiels ? et à gérer des flux d’informations importants. Ma contribution met en avant l’existence d’un digital workplace et se complète par une analyse des espaces de travail collaboratif et de co-working qui se développent de plus en plus à l’échelle des territoires.

I. Le digital workplace, un mode de travail original

Le rapport récent de Deloitte, l’un des leaders mondiaux de l’audit et des services professionnels, indique que pour le digital workplace (lieu de travail numérique) environ 64% des employés des entreprises opteraient pour un emploi moins bien rémunéré s’ils travailleraient à l’extérieur de leurs bureaux. En ce qui concerne la productivité des employés, le rapport fait mention que les organisations disposant de réseaux sociaux en ligne seraient 7% plus productives que celles qui n’en disposeraient pas. Enfin concernant les outils de communication, il semblerait que les travailleurs de l’information préfèreraient des outils de communications innovants en particulier l’utilisation de messageries instantanées plus que le courrier électronique et les espaces de travail en équipe. Ainsi pour le mode de production, c’est toute l’organisation en interne qui évoluerait et se verrait transformer avec une souplesse et une flexibilité pour les travailleurs des entreprises en réseaux et connectées. Le travailleur du futur se verrait confier des tâches plus agiles et s’illustrerait par un mode projet avec des équipes de petites tailles pour des réunions en interne et en externe disposant de système de visioconférences. Ces spécificités traduisent une évolution des pratiques professionnelles dans les organisations notamment celles du tertiaire comme secteur d’activité qui repose principalement sur la production des services (le tertiaire marchand concernant la finance et l’information). Ces différents secteurs se verraient bousculer dans leurs manières de gérer leurs travailleurs ainsi que les flux d’informations notamment par l’utilisation et la pratique de technologies numériques par les travailleurs.

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Selon une étude réalisée par l’entreprise Orange, les entreprises du futur s’appuieront sur trois caractéristiques en lien avec ses ressources humaines : la formation continue des travailleurs, la digitalisation des RH et la présence d’une culture interne avec l’entrepreneuriat. De même, l’utilisation de MOOC comme outil de e-learning permettrait aux entreprises de pouvoir former le personnel dans des temps réduits, en plus de pouvoir recruter de nouveaux salariés et d’améliorer l’image de l’entreprise. Concernant la transformation des entreprises, l’OCDE indique qu’environ 9% des emplois existant seraient amenés à être automatisé dans l’avenir. Pour autant l’avenir du monde du travail devrait évoluer selon une typologie basée sur quatre niveaux que propose la futurologue et prospectiviste Marina Gorbis de l’Institut du Futur. Je vais donc présenter ces différentes formes de travailleurs du futur en me basant sur l’analyse que propose Marina Gorbis. La première catégorie est celle des micro-travailleurs. Il s’agit de travailleurs amenés à réaliser des tâches en fonction de leur emploi du temps et en proposant leurs compétences pour des missions de courtes durées. La deuxième catégorie est celle des entrepreneurs augmentés. Ils utilisent des plateformes numériques pour encadrer des équipes de micro-travailleurs à grande échelle. La troisième catégorie correspond aux visionnaires qui réalisent leurs projets à cheval entre le travail et les activités de loisirs. S’ils disposent d’un emploi salarié et relativement stable, ils seront amenés à réaliser leurs passions en dehors de leurs travails de bureaux. Enfin la dernière et quatrième catégorie est celle des hackers de la culture qui redéfinissent le culte de la valeur travail et pour lesquels les frontières entre lieu de travail et d’habitation deviennent de plus en plus poreuses.

II. Des espaces de travail toujours plus flexibles

L’essor du numérique dans les activités professionnelles transforme la manière dont les travailleurs réalisent leurs différentes tâches. De nouvelles formes d’organisations comme le co-working et le travail collaboratif bousculent les modes de travail qui reposaient sur les bureaux traditionnels. A l’heure actuelle, c’est tout le paysage des ressources humaines qui se voit missionné pour repenser et réorganiser la manière de travailler du personnel des entreprises. Le travail contemporain intègre une culture du collaboratif plus importante que les années précédentes et sera amené à évoluer davantage. Il s’agit de processus de travail pour lesquels les travailleurs disposent d’espaces personnalisés en fonction de leurs besoins avec la possibilité suivant le cas de faire du télétravail dans des nouveaux espaces confortables et ergonomiques comme ceux du co-working. La particularité de ces organisations de petites tailles est de pouvoir apporter des moyens techniques performants et accessibles aux travailleurs, de gagner du temps dans la réalisation des projets et de faciliter les rencontres dans un climat d’ouverture d’échanges et d’esprit. Certains chercheurs prévoient pour les années à venir le fait que les salariés de demain travailleront aussi bien à leurs domiciles que dans un hub, voire un espace de co-working pour la réalisation de missions définies par leurs entreprises.

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Conclusion

Des questions demeurent donc sur la manière dont ces travailleurs du futur et majoritairement connectés pourront travailler dans un futur proche. Comment penser la relation entre l’entreprise en réseau devenu un point nodal pour communiquer un ensemble de tâches à ces travailleurs décentralisés ? A travers quels outils et dispositifs de communication, les managers d’entreprises pourront-ils suivre l’avancée et l’exécution des tâches professionnelles de leurs salariés ? Quels seront les moyens techniques et humains engagés pour fidéliser les travailleurs du futur auprès de leurs dirigeants et pour la tenue de leurs missions professionnelles à distance ou du moins en télétravail ? Un avenir du travail qui interroge donc les nouvelles formes de pratiques professionnelles et dans lequel se profilera des avancées technologiques et de pénétration du numérique toujours plus importants.

Sitographie

Rapport Deloitte : The digital workplace: Think, share, do – Transform your employee experience
Étude Orange : A quoi ressemblera le monde du travail en 2020 ?
IFTF: Marina Gorbis

Benjamin Lorre
Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication – USPC. Il nous propose des articles d’opinions sur les questions de mode de travail, de révolutions des pratiques professionnelles et de l’innovation technologique dans la société. Il s’intéresse aux nouvelles mutations du travail en lien avec la diffusion des technologies numériques.

1 Comment »

  1. Espérons que le mot travail changera, vu son origine. Qu’importe au fond, même le langage verbal finira pars disparaître tel que nous le connaissons actuellement… La prospective n’est jamais simple, elle ne peut connaître par avance une future découverte majeure ou une catastrophe majeure… Espérons que nous élèverons l’éducation des jeunes au niveau de l’art et de la science, actuellement nous en sommes encore bien loin, ça ressemble à un beau gâchis même si historiquement c’est absolument compréhensible, au fond. Nous sommes encore dans un monde de fabrique de travailleurs et non d’êtres (actuellement humains), d’êtres, qu’il est bon d’espérer, seront de merveilleuses œuvres d’art, non dans un sens péjoratif, mais bien le contraire, un art d’être avec un art de vivre… Etc. Les mots semblent si archaïques quand on y pense 🙂 Bonne continuation.

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