Skip to content

La nouvelle servitude volontaire. Enquête sur le projet politique de la Silicon Valley

servitude-volontaire_couvPhilippe Vion-Dury est essayiste, journaliste, chroniqueur, spécialiste des questions de société, des nouveaux modèles économiques et des technologies.

Avec comme crédo la volonté de changer le monde, c’est au coeur de la Silicon Valley que se façonne la société numérique.

Portées par une spectaculaire réussite économique, les entreprises de haute technologie veulent dessiner un monde meilleur en prenant en main la majorité des aspects de notre quotidien, en généralisant la prédiction algorithmique.

L’homme devient intégralement transparent, immatériel. La liberté de choisir, la créativité et l’émancipation sont désormais remplacées par l’anticipation, la prédiction et la régulation. C’est bien plus qu’une révolution numérique ; c’est un véritable projet politique qui est à l’œuvre.

Avec rigueur et précision, Philippe Vion-Dury révèle que les technologies sont porteuses d’une idéologie et d’un projet de civilisation. Il démontre que les modèles prédictifs, les algorithmes et les objets connectés instaurent une société du contrôle dans laquelle l’individu, comme le collectif, abandonne la maîtrise de son destin. Il explique comment la peur de se confronter à la solitude, à l’altérité et à l’échec nous conduit à une nouvelle servitude volontaire.

« La masse de données que ces entreprises collectent sur leurs utilisateurs est pour vous la porte ouverte aux manipulations. C’est particulièrement préoccupant, en période d’élections. Il suffit de constater le pic d’inscriptions sur les listes électorales aux Etats-Unis provoqué par un simple rappel de Facebook ».

« Actuellement, des équipes avec des moyens énormes travaillent sur quelque chose qui paraît tout bête: les notifications. Le but est de créer des comportements addictifs et des accoutumances, pour ramener les utilisateurs dans l’enceinte des applications ». 

« Plus les individus deviennent transparents, plus les instances de pouvoir – les entreprises – deviennent opaques. Personne ne peut forcer Google à révéler comment fonctionne son algorithme. Les Etats eux-mêmes sont plus transparents ». lire l’article sur L’Expansion – L’Express

« Il est aujourd’hui très convenu de dire que les technologies numériques pourraient dégénérer en une surveillance de masse, totalitaire, dont la Stasi n’aurait même pas rêvé ».

« Les entreprises étendent maintenant leurs mains sur notre intimité, nous accompagnent partout : dans nos rendez-vous amoureux, nos découvertes artistiques, nos recherches intellectuelles, nos achats, notre santé, etc. Dans ce système-là, nous avons tous l’illusion sans cesse renouvelée de la liberté et du plaisir, alors qu’en réalité, nous nous laissons exploiter pour pouvoir consommer davantage. Nous affadissons notre vie en laissant pénétrer la logique marchande toujours plus profondément, et affaiblissons notre libre-arbitre en nous en remettant aux conseils, suggestions et recommandations de ces multinationales amicales ». lire l’article sur Le Comptoir

4 Comments »

  1. Valentin, je vous retourne votre critique. Pourquoi assimilez-vous la critique du tout numérique et du dirigisme numérique à une critique du transhumanisme? A priori, le transhumanisme, c’est la réalisation des objectifs de l’humanisme par des augmentations technologiques. Force est de constater que les atteintes à la vie privée et les normes imposées par des acteurs du secteur privé ne sont pas des augmentations technologiques. Pour faire taire les critiques, il suffirait aux organisations transhumanistes de se démarquer de tels projets qui sont s’en rapport avec les idéaux qu’elles prétendent incarner.

    Seulement, voilà: Pour effectuer une telle distinction, il faudrait se séparer d’un certain nombre de « gourous » qui forment le visage médiatique du transhumanisme sans lui apporter grand chose d’autre que leur notoriété…et beaucoup de défiance de la presse et l’opinion publique. Les transhumanistes se retrouvent dans la même situation que les acteurs de l’économie collaborative qui peinent à se distinguer des acteurs de « l’ubercapitalisme ». Ce dont le transhumanisme a besoin, c’est de représentant qui mettent sur la table une série de mesures concrètes pour garantir au plus grand nombre l’accès aux technologies d’augmentation. Seul les « technoprogressistes » prétendent s’en soucier et ils n’ont rien fait de plus que de s’engager à soutenir les syndicats: un peu léger.

  2. Le danger en ce moment sur les technologies est de faire des amalgames : technologies = sillicon valley = transhumanisme = totalitarisme = il faut tout rejeter.
    Le pire est que cette posture anti-technologique va devenir vachement tendance et rentable pour une petite poignée d’auteurs/journalistes/célébrités.
    Bien sur il ne s’agit pas non plus d’être dupe, ou naïf sur ces sujets.

    Les questions que je me pose :

    > Est-ce que ce genre de posture nuit vraiment à ce qu’il dénonce ?
    > Est-ce que cela ne déplace pas inutilement l’attention vers un débat sans incidence ?

En savoir plus sur Intelligence Artificielle et Transhumanisme

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading