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Ce monde qui vient – Sciences, matérialisme et posthumanisme au XXIe siècle

ce-monde-qui-vient-sciences-materialisme-et-posthumanisme-au-xxie-siecleJean-Paul Baquiast est co-éditeur du site Automates-Intelligents et éditeur du site Europe-Solidaire
Paul Baquiast, son neveu, est historien et homme politique

Présentation par l’éditeur

Le monde qui vient sera ce que nous en ferons. Encore faut-il avoir le courage de regarder l’avenir en face. C’est à cet effort salutaire que cet opuscule invite le lecteur. Appuyé sur les recherches les plus pointues, il propose de décrypter sous tous ses aspects le monde nouveau porté par l’évolution des sciences et des techniques.

Présentation par Paul Baquiast

Jean-Paul Baquiast est bien connu de ceux qui s’efforcent de penser le monde de demain au gré de l’évolution des sciences. Co-fondateur de l’association et du site Automates intelligents, d’une culture scientifique à la fois encyclopédique et constamment à jour des dernières publications, il est l’un des rares français à écrire et publier en français avec une compétence reconnue sur le sujet. Appuyée sur les informations les plus récentes les plus pointues, sa réflexion n’en est pas moins globale et globalisante, proposant de décrypter sous tous ses aspects le monde nouveau porté par le développement des sciences et des techniques.

C’est ce monde nouveau auquel il est proposé au lecteur de s’initier dans cet ouvrage, petit par la forme mais aux grandes ambitions sur le fond.

– D’abord en s’attardant sur les derniers acquis des sciences d’aujourd’hui et sur les champs qu’elles exploreront demain.

– Puis en insistant sur la nécessité d’un sursaut matérialiste pour préserver la pureté de la démarche scientifique.

– Et, enfin, en regardant la manière dont les sciences, en bouleversant notre conception et notre appréhension du monde, viennent réinterroger les philosophies et valeurs qui sont les nôtres, et en tout premier lieu l’humanisme.

La nécessaire réaffirmation du matérialisme au sein de la science n’est rien d’autre que la réaffirmation du principe laïc. L’actualité et l’urgence du principe de laïcité viennent d’être réaffirmées par un très grand nombre de Français à la suite des attentats récents.

En matière de science, il ne peut y avoir rien de tel que si le scientifique, dans l’exercice de sa fonction de scientifique, repousse dans la sphère privée ses convictions religieuses, philosophiques et politiques personnelles. Or, cette laïcité scientifique est aujourd’hui menacée, tandis que tentent de se constituer des sciences se définissant comme chrétienne, islamique, bouddhiste ou autre, qui oublient que la science doit valoir pour tous les hommes.

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Le grand ennemi de ces pseudo-sciences est le darwinisme et tout ce qui, dans la science, semble contredire la littéralité des textes religieux. Face à cette offensive conservatrice et religieuse, Jean-Paul Baquiast en appelle à un nouveau matérialisme, beaucoup plus radical que son prédécesseur, plus solide aussi car appuyé sur les derniers acquis de la science.

Le devenir de l’humanisme

La question du devenir de l’humanisme, abordé dans la dernière partie de cet ouvrage, est cruciale. Né et développé à la Renaissance avec la redécouverte de la civilisation gréco-romaine, l’humanisme reste-t-il pertinent pour penser le monde qui vient dans lequel le concept d’humanité est peut-être dépassé ?

Que faut-il en garder ? Faut-il parler de posthumanisme, de transhumanisme ou, comme le suggère l’artiste-philosophe québécois Hervé Fischer, d’hyperhumanisme ? Longtemps force de progrès et de résistance à l’obscurantisme religieux, l’humanisme vieillissant de notre temps, s’il n’y prend pas garde, s’expose paradoxalement à devenir une force conservatrice et anti-scientifique alliée aux forces rétrogrades des Eglises et des intégrismes qui ont pourtant toujours été ses ennemis.

Il est vrai que l’avenir peut faire peur. Car la posthumanité, caractérisée par un homme augmenté, à l’abri des maladies, voire de la mort, sera le sort d’une minorité, celle qui disposera des moyens économiques lui permettant d’y parvenir. Cette posthumanité définira ses propres valeurs et codes moraux, applicables à elle seule. Comme dans le film Elisyum, l’humanité restera le sort de la masse. Mais une humanité pauvre, malade, sous-développée et exploitée. Sous elle se développera une non-humanité, composée de robots et des humains que l’on souhaitera excommunier et rejeter dans cette catégorie pour s’en débarrasser.

Ce monde effrayant, raciste et ségrégationniste que ne renieraient pas Hitler et les nazis n’est pas une fatalité. Le pire n’est pas forcément à venir. Mais encore faut-il que l’humanisme contemporain, s’il veut se survivre et innerver de ses valeurs l’organisation future des sociétés, sache adopter les bonnes lignes de conduite intellectuelle.

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La première est d’entendre ce que nous dit la science et comprendre les possibles vers lesquels elle nous mène.

La deuxième est de revisiter ses fondamentaux afin de les distinguer des postures figées l’empêchant de penser les temps présents et à venir à l’aune de ses véritables valeurs, basées sur la rationalité, la connaissance, l’éducation, l’ouverture à l’autre, le libre arbitre et la dignité égale de tous les êtres humains. Un champ immense d’investigation s’ouvre à l’humanisme.

Alors que le premier humanisme a été l’affirmation de l’individu arraché à ses chaines d’appartenances sociale et religieuses, l’humanisme de demain devra être celui de l’ouverture aux réseaux d’échanges et aux chaînes de solidarité, ainsi qu’une plus grande communion avec ce qui n’est pas humain au sein de la nature comme, un jour peut-être, au sein du monde de l’artificiel.

Pour partie, le monde qui vient sera ce que nous en ferons. Encore faut-il avoir le courage de le regarder en face. Du courage, oui ! D’abord, car cela demande un effort. Au-delà des œuvres de sciences fiction, au-delà des prophéties poétiques ou cauchemardesques des vulgarisateurs, il convient de prendre connaissance avec précision de ce que nous dit la science. Ce qui, dans un pays comme la France où la culture scientifique de base est très modeste,est déjà en soi un défi. Du courage, ensuite, car il faut oser questionner ses certitudes et ses schémas usuels de pensée. Il faut être prêt à déconstruire ses représentations pour mieux en construire de nouvelles en phase avec le présent et l’avenir.

C’est à un tel effort, au fond profondément démocratique et reposant sur une réelle confiance en l’homme, que nous invite Jean-Paul Baquiast dans son essai.