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Résistance au meilleur des mondes – critique du transhumanisme

resistance-au-meilleur-des-mondesEn 1932, l’écrivain britannique Aldous Huxley publie un roman d’anticipation, intitulé Le Meilleur des mondes. Il y décrit un État mondial administrant une société eugéniste idéale, sans violence, entièrement reconfigurée par la science, la technique et des mœurs nouvelles : la famille n’existe plus, la maternité est taboue, les enfants sont créés en laboratoires, développés par ectogénèse dans des flacons et conditionnés dès le plus jeune âge ; la sexualité n’est plus procréative, mais uniquement tournée vers le plaisir ; les sentiments amoureux et la fidélité n’ont plus cours. Nous voici plongés dans la société utopique par excellence.  Près d’un siècle plus tard, ce qui relevait de la simple fiction est devenu réalité. N’assiste-ton pas, en effet, à une révolution insidieuse de la culture et des mœurs, notamment familiales ? Fruit d’un progressisme scientifique à outrance, cette révolution, promue par des institutions internationales, défendue bec et ongles par toutes sortes d’idéologies de « déconstruction » et de puissances d’argent aveugles, cette révolution porte en germe l’homme nouveau imaginé par Huxley.

Résister au « meilleur des mondes » est un combat d’actualité. D’une certaine manière, le vaste mouvement populaire qui s’est levé contre la loi Taubira, la PMA et la GPA, dans le sillage de la Manif pour tous, constitue un acte fondateur de résistance à l’avènement d’une nouvelle utopie totalitaire. Par Eric Letty et Guillaume de Prémare.

Individualisme forcené, égalitarisme, transhumanisme : le meilleur des mondes est en route… sauf si les familles se mettent en travers de tous ces « ismes ».

«Nous allons inexorablement vers une humanité unisexe, sinon qu’une moitié aura des ovocytes et l’autre des spermatozoïdes, qu’ils mettront en commun pour faire naître des enfants, seuls ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte. Sans même que nul ne les conçoive si on se laisse aller au vertige du clonage. »

Le songe d’Attali, puisque ces lignes sont de lui, va-t-il devenir réalité ? Cette interrogation est au cœur du livre d’Éric Letty et Guillaume de Prémare. Le journaliste et l’ancien président de La Manif pour tous (2012-2013) ont uni leur plume et leur talent pour analyser le « meilleur des mondes », pour reprendre l’expression d’Aldous Huxley, que certains pensent inéluctable.

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Ce meilleur des mondes est une utopie qui se veut souriante, tolérante, qui annonce bonheur, sécurité, et même immortalité. Elle exalte l’individu, qui se forge lui-même car il n’est rattaché à rien, ni tradition, ni famille, ni nation. L’homme du nouveau monde est libre de toute attache, de tout lien, de tout devoir, de tout engagement. On voit apparaître ces thèmes dans la littérature onusienne, par exemple le projet de Charte de la Terre.

L’homme et la femme interchangeables ?

Les auteurs citent Mgr Schooyans : « Nous sommes en train de vivre une révolution anthropologique : l’homme n’est plus une personne, un être ouvert à autrui et à la transcendance ; il est un individu, voué à se choisir des vérités, à se choisir une éthique ; il est une unité de force, d’intérêt et de jouissance ». Ce point est fondamental, car si l’homme est réduit à ses propres forces et qu’il n’est plus protégé par rien, il est le jouet de forces qui le dépassent : l’État ou le consumérisme de masse. Il n’a plus rien à opposer aux pressions de son entourage et aux folies idéologiques du moment.

La nouvelle utopie exalte aussi l’égalité, sous la forme d’une négation acharnée des différences. Notamment dans la théorie du genre, dernier avatar de la lutte des sexes décrite par Engels au XIXe siècle. Celle-ci est en effet un simple décalque de la lutte des classes : « Dans la famille, écrivait le compagnon de Marx, l’homme est le bourgeois ; la femme joue le rôle du Prolétariat ». On retrouvera cette antienne dans la littérature féministe : l’homme exploite la femme comme le patron exploite l’ouvrier. La réponse des théoriciens du genre sera de rendre l’homme et la femme interchangeables. Ainsi on évitera toute « exploitation ». Et comme si tout cela ne suffisait pas, il y a les délires transhumanistes, autrement dit le rêve d’augmenter les capacités intellectuelles et physiques de l’homme, via les technologies informatiques ou cellulaires, et pourquoi pas, de vaincre la mort !

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Toutes ces évolutions, certes, menacent l’homme dans son essence. Mais elles peuvent aussi, estiment les auteurs, être une opportunité : « Il semble de nouveau possible d’affirmer la valeur positive des repères, de l’identité et des normes structurantes ».

Ces repères, tout le monde en est demandeur. C’est là qu’intervient la famille, qui pourra, si elle est fidèle à elle-même, être un des meilleurs môles de résistance au rouleau compresseur postmoderne. C’est en effet en son sein que se nouent trois types de liens essentiels : conjugal, filial et fraternel ; c’est là que se transmettent la foi et les valeurs chrétiennes ; c’est là où « s’articulent la différence des sexes et la différence des générations  ». Bref, c’est dans les familles, et nulle part ailleurs, que l’on fabrique l’homme de demain. Le meilleur des mondes n’est pas une fatalité…

Charles-Henri d’Andigné

Auteur : Eric Letty et Guillaume de Prémare
Editeur : Pierre-Guillaume de Roux

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