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Singularité : ma troisième survie apocalyptique

1er Janvier 2046, journal de bord.

Cette fois c’est fait : j’ai survécu à trois apocalypses. La première fois, j’avais presque vingt ans. J’ai réussi à survire au passage informatique de l’an 2000. La deuxième, à l’âge de trente ans, j’ai survécu à « l’apocalypse Maya » du 21 décembre 2012. Ce qui m’avait surpris, à l’époque, c’est que lorsque la date de la fin du monde de 2012 s’est avérée inexacte, certains n’ont pu s’empêcher d’en annoncer une nouvelle : en 2045.

Ce n’était pas véritablement une annonce de fin du monde, mais plutôt l’achèvement d’un monde ou du moins d’une époque. Certains prédisaient l’apparition d’une espèce de « super-intelligence technologique » qui serait capable de surpasser l’intelligence humaine. A l’époque, on parlait de « singularité technologique » pour décrire cet événement.

Cette prédiction ressemblait étrangement à d’autres récits apocalyptiques. D’un côté, une clique de prophètes nous avertissait d’un futur où l’humanité serait balayée par la technologie. De l’autre, un groupe de penseurs plaçait au contraire tous leurs espoirs dans cette technologie qui mènerait, selon eux, à la création d’un monde meilleur. Pour ces derniers, seuls ceux qui accepteraient de fusionner avec les machines auraient un avenir.

Cette « apocalypse technologique » se préparait tranquillement, sans que j’y porte trop d’attention. La technologie envahissait chaque jour ma vie sans que je ne m’en aperçoive véritablement. En y repensant aujourd’hui, j’estimais à cette époque qu’elle améliorait mon existence: tout semblait plus facile avec les machines. Très rapidement, je n’ai plus été capable de vivre sans mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone intelligent, mes e-mails et réseaux sociaux. Déconnecté, je sentais comme un grand vide.

Puis, tout s’est accéléré. D’abord les lunettes « augmentatrices de réalités » -mise au point par une multinationale de l’époque- sont arrivées sur le marché, rapidement remplacée par des lentilles de contact, bien plus pratique, qui me donnaient accès à un monde d’information sans limites. Ensuite sont arrivées les « Interface Cerveau-Machine » qui permettaient de connecter ma pensée, et toute ma personnalité, avec un monde virtuel et plaisant. La virtualité s’est rapidement imposée dans ma sexualité, d’autant plus que ces relations avec un « sex-robot » de l’époque avaient l’avantage d’augmenter la durée de ma vie.

Je me souviens de mon premier bras bionique. Ses fonctionnalités remplaçaient largement mon bras biologique.

Par la suite, après avoir séquencé l’ensemble de mon génome, j’ai appris que j’étais susceptible de développer différentes formes de cancer. Pour ne pas prendre de risque, dès que la technologie a été possible, j’ai décidé de remplacer mes jambes et certains de mes organes internes par des copies artificielles et améliorées.

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Je n’avais même pas eu besoin de lutter pour accéder à ces nouveautés, car avec la production de masse, les prix étaient rapidement devenu accessible pour tous.

J’avais été surpris par la résistance de ma caisse maladie à rembourser mes améliorations technologiques et les différentes mises à jour de mes implants technologiques. Pour les assureurs, mes membres et organes biologiques étaient en bon état et ne nécessitaient donc pas de remplacement. Un remboursement était donc impossible. Cependant, il avait été facile de les convaincre qu’un bras ou un foie biologiques, dont les cellules peuvent à tout moment dégénérer en cancer, étaient bien plus risqués en terme de coûts que leurs équivalents technologiques, bien plus fiables et dont les différents éléments étaient remplaçables.

Un fait s’est ensuite imposé à moi: mon corps biologique -qui paraissait venir d’une époque si lointaine- ne me servait plus à rien. Je fonctionnais entièrement par l’intermédiaire d’implants technologiques, tellement plus performant que ces imperfectibles appendices biologiques qui me servaient de bras, de jambes ou de système digestif.

L’adaptation technologique n’a jamais été difficile. Tout s’est fait logiquement, par étape. La singularité technologique n’a finalement pas eu lieu en cette année 2045. Je suis donc un survivant d’une troisième apocalypse annoncée.

Ces derniers jours circulent des rumeurs sur une nouvelle apocalypse, annoncée par un groupe fondamentaliste d’arriérés d’Homo sapiens intégristes qui refusent tout changement technologique.

Ils se reproduisent encore sexuellement, une façon bien barbare et risquée de produire un enfant. Ils estiment bien naïvement que la technologie est faite pour l’être humain et pas l’inverse. Tout le monde sait que c’est faux. Ces anciennes croyances me font sourire. Depuis peu, ils menacent d’introduire un virus qui détruiraient certaines connections et effaceraient certaines données informatiques globales. Cette apocalypse là, c’est comme pour les autres! J’y survivrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr………

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